Lexique TV : qu’est-ce qu’un « épisode stand-alone » ?

Le stand-alone, cet épisode rebelle

À la télévision, lorsqu’un épisode porte le nom d’une franchise mais ne s’inscrit pas dans la continuité temporelle de la série, on parle d’épisode « stand-alone » ou « standalone » (« qui tient tout seul »). Il s’agit d’un épisode prenant place dans le même univers, avec des personnages en commun, mais dont la compréhension ne nécessite pas d’avoir vu la série avant, et qui n’a pas de répercussion sur la suite de la série.

Ce peut être un moyen de produire un épisode pour une occasion spéciale, comme un épisode de Noël qui sera plus long (déjà fait dans Black Mirror ou Doctor Who par exemple). Contrairement au reboot et au spin-off, l’épisode stand-alone n’a pas vocation à lancer une nouvelle série. Du côté spectateur, cela permet de donner envie aux profanes de la série de la regarder dans son intégralité, tout en exaltant les fans avec du fan-service (le fait de réunir tout ce qui fait plaisir aux fans gratuitement). Du côté programmateurs, cela permet de passer ces épisodes dans n’importe quel ordre et leur assurer ainsi une visibilité maximale. 

Comme pour beaucoup de termes de la culture populaire « geek », l’expression standalone provient d’abord du domaine informatique, où il désigne un logiciel utilisable seul, sans modules ou connaissances supplémentaires. Le terme s’élargit ensuite au jeu vidéo, où il désigne un jeu devenu indépendant d’un autre jeu dont il est issu, pouvant être installé sans prérequis et possédant sa propre communauté de joueurs. Aujourd’hui, le stand-alone existe aussi au cinéma et en littérature.

Des épisodes stand-alone qui se sont fait remarquer

X-Files : Aux frontières du réel

Dans X-Files, certains épisodes ne font pas allusion au complot gouvernemental qui s’empare lentement de l’intrigue de la série. Ces épisodes spéciaux, les Monster of the Week, voient Scully et Mulder affronter un méchant qui n’apparaîtra que le temps de l’épisode, étant finalement vaincu ou transformé. Les fans sont souvent divisés, certains préférant ce format et d’autres l’arc principal.

Buffy contre les vampires

L’épisode Orphelines (saison 5, épisode 16) de Buffy contre les vampires est un bon exemple d’épisode stand-alone. Pour une fois, Buffy ne va pas combattre des vampires mais apprend le décès de sa mère de causes naturelles,  dont le deuil est sans doute le combat le plus difficile de sa vie. Surprenant pour son sujet si terre-à-terre, cet épisode n’est certainement pas passé inaperçu.

Doctor Who

L’épisode Les Anges pleureurs (saison 3, épisode 10) de Doctor Who place le Docteur en arrière-plan, et raconte une histoire très perturbante de femme prise au piège dans une dimension parallèle, traquée par des extraterrestres tueurs à l’apparence de statues gothiques. Elle doit déchiffrer les indices laissés par le Docteur pour fuir les Anges pleureurs, qui ont pour particularité d’attaquer quand on ne les regarde pas. Un épisode si singulier et réussi qu’il a obtenu le prix Hugo du meilleur épisode TV de 2008.

BoJack Horseman

C’est un épisode qui porte bien son nom, le stand-alone Comme un poisson hors de l’eau (saison 3, épisode 4) de la série animée BoJack Horseman est centré sur des visuels incroyables et une poésie aquatique qui dénote avec le reste de la série, connue pour ses dialogues pas piqués des vers et son sens du dynamisme. Et pourquoi pas, puisque BoJack a constamment la tête sous l’eau ?

Breaking Bad

Est-ce un flop ou un épisode charnière ? Difficile de trancher, tant l’épisode La mouche (saison 3, épisode 10) de Breaking Bad a divisé les fans… plus lent qu’à l’accoutumée, ennuyeux diront certains, dans une série pourtant universellement acclamée pour son rythme à couper le souffle, cet épisode permet aux showrunners de développer la relation paternelle/partenaires entre Walter et Jesse, et de faire le point sur ce que chacun ressent, calme avant la tempête qui s’annonce…