LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Martine L. (Lyon). Nuri Ibrahim est apiculteur, marié avec Afra, artiste peintre. Ils ont un fils, Sami et vivent dans une maison agréable où la terrasse fait face aux abricotiers, aux amandiers et aux tulipes. Dans le jardin, Nuri a installé quatre ruches. Mais son principal rucher est situé à 45 km à l’est d’Alep.
L’apiculteur d’Alep
Le coup de cœur de Martine L. (Lyon)
Nuri Ibrahim est apiculteur, marié avec Afra, artiste peintre. Ils ont un fils, Sami et vivent dans une maison agréable où la terrasse fait face aux abricotiers, aux amandiers et aux tulipes. Dans le jardin, Nuri a installé quatre ruches. Mais son principal rucher est situé à 45 km à l’est d’Alep.
Alep
C’est Mustafa, son cousin, qui l’a formé. Ils travaillent ensemble. Mustafa achète un magasin. Tout se passe bien. Nuri et Mustafa travaillent ensemble. Une sensibilité particulière s’instaure entre Nuri et le monde des abeilles. Mais les années de sécheresse et la guerre civile arrivent. Le pays est proche du chaos. Une nuit, des vandales détruisent les ruches. Tout est carbonisé. Mustafa et Nuri constatent amèrement la fin tragique de trois générations d’abeilles. Ils envisagent l’exil, mais c’est une solution coûteuse et tributaire du bon vouloir des passeurs.
Afra est une femme chic et belle avec un beau regard ardoise qui respire la joie de vivre. Elle peint de superbes tableaux où figurent des scènes urbaines et rurales. C’est alors qu’une étrange coïncidence se produit. Firas, le fils de Mustafa, décède et Sami, le fils de Nuri, est tué. Pourquoi sont-ils morts ? Et qui les a tués ?
À partir de là, Afra se renferme sur elle-même. Elle devient un être terne, sans espoir et sans joie. Aucun lien ne les retient plus en Syrie.
Les séparations
Mustafa part en Angleterre, rejoindre sa femme et sa fille qui y sont déjà installées. Mais Afra refuse de partir. Pour elle, son fils est toujours en Syrie. Elle refuse de s’éloigner de lui et de l’abandonner. Nuri est recherché par les soldats syriens. Ils viennent piller sa maison. Tout bascule rapidement. C’est maintenant la guerre. Le spectre de la mort est partout. Alep est une ville morte, marquée par les fusillades et les explosions de bombes. Afra perd même la vue à cause d’une explosion. Nuri et Afra doivent absolument quitter Alep. Réussiront-ils à rejoindre l’Angleterre ? Vont-ils revoir Mustafa ?
L’exil
Les formalités sont difficiles pour les réfugiés. Ils arrivent finalement à quitter Alep. Nous assistons aux aléas de l’exil et à la fiabilité relative des passeurs. Istanbul, l’île de Leros, Athènes sont quelques-unes des étapes de transit nécessaires à leur périple. Lors du voyage, Mohammed, un jeune enfant dont la mère est décédée, va se rapprocher de Nuri. Mais il disparait, et malgré de nombreuses recherches, il reste introuvable. Qu’est devenu Mohammed ? Qui sont le Marocain et Diomande, ces personnes rencontrées dans les camps de réfugiés ? Comment se passe la vie dans ces camps ? Afra va-t-elle supporter les dures épreuves du voyage ? Pourra-t-elle s’adapter à sa nouvelle vie et à ce nouvel environnement ?
Excellent roman sur l’exode des demandeurs d’asile. Quitter son pays est un déchirement, même si la violence et la guerre se vivent au quotidien. Un monde où tout s’écroule et s’effondre.
Un roman très doux malgré la terreur qui règne en Syrie. Les souvenirs, le monde de la ruche, le miel, les fleurs apportent douceur et beauté à ce livre.
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Parution le 5 mars 2020 – 320 pages
Traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Karine Lalechère
L’apiculteur d’Alep, Christy Lefteri (Seuil) sur Fnac.com
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