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Les romans de John Le Carré ne tournent jamais en rond

16 juin 2020
Par Lucas
Les romans de John Le Carré ne tournent jamais en rond

Il a beau afficher 88 ans au compteur, John Le Carré continue de surprendre ses lecteurs avec la parution d’un nouveau roman d’espionnage : Retour de service. Il y est certes question d’agent secret mais aussi de badminton. De quoi surprendre encore une fois son public. Mais comment fait-il ?

L-appel-du-mortQuand la fiction rejoint la réalité

La vie du britannique John Le Carré est déjà un roman en soi. Abandonné par sa mère à l’âge de cinq ans, un père emprisonné pour fraude à l’assurance et pour avoir frayé avec des criminels, il s’émancipe en Suisse pour étudier l’allemand et le français. Entré à Oxford, il se retrouve recruté par le Secret Intelligence Service. Sa carrière s’arrête toutefois brutalement, quand sa couverture se retrouve compromise par un agent double qui travaillait à la fois pour le MI5 et le KGB.

Heureusement pour lui, John Le Carré avait déjà un plan B : l’écriture. Il fit paraître son premier roman, L’appel du mort en 1961, première aventure de George Smiley, alors qu’il était toujours en activité.

Désormais, le voici libre de poursuivre dans la littérature en optant pour des histoires d’espionnage inspirées de ce qu’il a traversé.

Un genre sans cesse renouvelé

Si nombre des romans de John Le Carré se déroulent pendant la Guerre Froide, période où il appartenait au Secret Intelligence Service, il a su faire évoluer ses histoires, une fois cette dernière terminée, avec des sujets plus ancrés dans leur époque. Et quand il fait entrer en scène son héros récurrent de neuf romans, George Smiley, il le fait intervenir en protagoniste principal (surtout dans L’espion qui venait du froid, Le miroir aux espions ou La Taupe), mais aussi en personnage secondaire (il est ainsi retraité dans Le voyageur secret).

L-Espion-qui-venait-du-froid     Le-miroir-aux-espions     La-Taupe

Les espions de John Le Carré incarnent l’antithèse de James Bond : ils usent davantage de leur intelligence que de leurs charmes, ont une mémoire exceptionnelle et n’ont guère de carrure athlétique. Chez Le Carré, les histoires sont délicieusement alambiquées, retorses, psychologiques et avec très peu de scènes d’action. Et il n’hésite pas à faire voyager ses lecteurs, comme dans Le tailleur de Panama, La maison Russie ou La constance du jardinier, thriller se déroulant en Afrique noire.

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Des adaptations cinématographiques validées

Des romans qui se donnent également à voir dans une dizaine d’adaptations, depuis 1965. L’espion qui venait du froid, un de ses plus grands succès, permet à Richard Burton d’être le premier à incarner George Smiley, bientôt suivi par Alec Guinness, James Mason ou encore Gary Oldman.

Les castings de ces adaptations font appel aux plus grandes stars de leur époque, de Simone Signoret (MI5 demande protection de Sidney Lumet) à Pierce Brosnan (Le tailleur de Panama), en passant par Ralph Fiennes (The constant gardener), Sean Connery (La maison Russie) et Diane Keaton (La petite fille au tambour), sans oublier Philip Seymour Hoffman (Un homme très recherché) et Ewan McGregor (Un traître idéal).

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Un nouveau roman d’espionnage Retour-de-service

Deux ans après L’héritage des espions, John Le Carré montre qu’il a encore de quoi surprendre son public, avec Retour de service, l’histoire d’un vétéran des services de renseignement britanniques qui va accepter une dernière mission se déroulant en Russie.

En parallèle, il prouve ses talents de joueur de badminton, tout en dissertant sur le Brexit ou la politique de Donald Trump. Ou comment John Le Carré parvient à garder sa couronne de roi du thriller d’espionnage…

*Coyright photographie : Mary Evans – Sipa

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Lucas
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