LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur d’Anne C. (Issy les Moulineaux). À l’indépendance de l’Inde, en 1947, et alors que de nombreux occidentaux ne se souviennent que de l’image extraordinaire d’un petit homme aux lunettes rondes qui a essayé de changer le monde par la non-violence, une guerre terrible s’est déclarée entre l’Inde, à majorité hindoue, et ses nouveaux voisins indépendants du Pakistan, à majorité musulmane. Cette guerre n’est pas finie, ce roman est là pour le rappeler.
Le Ministère du Bonheur Suprême
Le coup de cœur d’Anne C. (Issy les Moulineaux)
À l’indépendance de l’Inde, en 1947, et alors que de nombreux occidentaux ne se souviennent que de l’image extraordinaire d’un petit homme aux lunettes rondes qui a essayé de changer le monde par la non-violence, une guerre terrible s’est déclarée entre l’Inde, à majorité hindoue, et ses nouveaux voisins indépendants du Pakistan, à majorité musulmane. Cette guerre n’est pas finie, ce roman est là pour le rappeler.
Un conflit vieux de plus de 70 ans
Musa et Tilo vivent à Delhi, partie nord de la capitale de l’Inde depuis tout juste un siècle, depuis que le colonisateur anglais l’y a déplacée de Calcutta.
Le Cachemire, dans les montagnes, est encore aujourd’hui le lieu de violents affrontements auxquels les personnages sont liés, soit par la naissance, soit par la langue, soit par les conflits eux-mêmes (armée, combattants etc.). Si à Delhi, « la seule guerre qui faisait rage, était celle des riches contre les pauvres, comme d’habitude » (p. 488), au Cachemire, c’est une guerre qui mêle les religions, les frontières, la géographie des peuples et des langues, une guerre qui n’a jamais cessé depuis 1947 et dont l’issue n’est pas en vue à ce jour. Musa et Tilo s’y retrouveront-ils ?
Un roman militant
Arundhati Roy a attendu vingt ans avant de publier un deuxième roman après le fantastique Dieu des petits riens. Pendant ce temps, elle n’a cessé d’observer l’Inde, essayé de la comprendre et de contribuer à son changement par des écrits engagés – et d’autres œuvres, parmi lesquelles le cinéma – dont on retrouve la tonalité militante et bienvenue dans Le Ministère du Bonheur Suprême.
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Parution le 10 octobre 2019 – 560 pages
Traduit de l’anglais (Inde) par Irène Margit