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Boris Cyrulnik, prix Psychologies-Fnac 2020

18 décembre 2019
Par Frédérique
Boris Cyrulnik, prix Psychologies-Fnac 2020
©dr

Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, est l’auteur de nombreux essais sur l’éducation, les traumatismes d’enfance, la résilience, qui justement est au centre de son dernier ouvrage, La nuit, j’écrirai des soleils, récompensé du prix de l’essai Psychologies-Fnac 2020. À l’aide de son propre parcours et de celui de nombreux écrivains, il nous montre comment les mots, écrits ou dits peuvent aider à surmonter les épreuves.

Qu’est-ce que la résilience ?

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C’est un sujet souvent abordé par Boris Cyrulnik, pour qui un être traumatisé se trouve comme hébété et doit se débattre pour survivre, surmonter son état, arriver à la résilience. Et en matière de résilience, il sait de quoi il parle. Enfant juif au début de la Seconde Guerre mondiale, le jeune Boris perd toute sa famille en 1942, à l’âge de 4 ans. Pour survivre, il doit cacher ses origines, changer de nom, se taire. Une façon plutôt violente et précoce de comprendre l’importance de la parole. Mais c’est cette parole qui le sauve, quand il décide de reprendre son nom, quand il retrace par les mots les épreuves qu’il a subies.

Pourquoi tant d’écrivains ont-ils eu une enfance difficile ?

L’ouvrage de Boris Cyrulnik part d’un constat : de nombreux grands écrivains sont orphelins de père (Sartre, Flaubert) ou de mère (Tolstoï, Sand) ou ont été délaissés par leurs parents (Genêt, Rimbaud, Maupassant). Le neuropsychiatre passe ainsi en revue les destinées de nombreux auteurs et explique comment l’écriture et surtout l’imagination leur a permis de survivre, de parvenir à la résilience. Même phénomène en ce qui concerne son propre parcours : sa mémoire, en retraçant son histoire personnelle, l’a rendue plus supportable. Les mots qu’il a mis sur son passé l’ont « sauvé ». 

Cependant, tous n’ont pas pour autant trouvé le bonheur. Certains comme Primo Levi, déporté à Auschwitz à son adolescence, ont fini par se suicider, ou d’autres comme Jean Genet, Arthur Rimbaud ou François Villon ont eu un parcours plus que chaotique. 

« Je sais maintenant, grâce aux récits intimes de mon for intérieur, et aux histoires des enfances fracassées, qu’il est toujours possible d’écrire des soleils. » Témoigne l’auteur en quatrième de couverture.

Boris Cyrulnik délivre au lecteur un message d’espoir. Les mots et l’imagination sont là pour permettre à ceux qui souffrent de surmonter un passé douloureux, en parlant, en écrivant et pourquoi pas en lisant les livres des autres. Une raison de plus d’aimer les livres.

Parution le 10 avril 2019 – 304 pages

La nuit, j’écrirai des soleils, Boris Cyrulnik (Odile Jacob) sur Fnac.com

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Photographie d’illustration : Philipbase sur Pixabay

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