Les Loyautés de Delphine de Vigan : le silence coupable

Les Loyautés

Le coup de cœur de Nadine D. (Bandol)

Le drame de Théo

Théo, 12 ans et demi, vit en garde alternée entre sa mère qui ne supporte pas l’évocation du père ni même de regarder son fils lorsqu’il revient de chez lui, et son père qui vit quasiment couché, ne travaillant pas et laissant son appartement dans le désordre et la saleté. Théo assume, il a honte et ne parle à personne de la vie qu’il mène chez son père. Alors il boit de l’alcool, de plus en plus, le plus souvent en compagnie de Mathis, son copain de classe qui prend ça comme un jeu mais qui très vite est conscient du danger et voudrait que Théo s’arrête. Doit-il en parler à leur professeur de SVT, Hélène ?

L’aide des adultes

Hélène est seule parmi les professeurs à avoir compris qu’il se passait quelque chose dans la vie de Théo, elle-même a subi des violences de la part de son père lorsqu’elle était jeune, elle comprend le silence. Doit-elle tirer le signal d’alarme ? On ne la prend pas au sérieux, aucun élément tangible ne peut être mis en avant…

La maman de Mathis a été témoin du fait que les deux enfants s’alcoolisaient, elle décide de prévenir le père de Théo, mais elle est elle-même préoccupée par sa vie de couple et elle va abandonner à la première difficulté.

Par loyauté, le silence peut devenir criminel comme le démontre Delphine de Vigan dans ce roman dans lequel le lecteur est plein d’empathie pour chacun des personnages mais en même temps a une terrible envie d’agir à leur place…

C’est un beau et terrible roman qui ne laisse pas indifférent.

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Paru le 3 janvier 2018 – 208 pages