Critique

The End : un Zep écologiste dans sa nouvelle BD

04 juin 2020
Par Melanie C.
The End : un Zep écologiste dans sa nouvelle BD

Et si la fin du monde venait des arbres ? Si Dame Nature reprenait ses droits et décidait d’en finir avec les hommes ? Tel est le thème de la nouvelle bande dessinée de Zep, prophétiquement intitulée The End…

La vérité est ailleurs

The-end

Des corps qui s’effondrent subitement en pleine forêt, une équipe de scientifiques suédois qui tente de percer ce mystère insondable. Est-ce à cause d’une usine de traitements chimiques qui aurait pollué l’air, ou bien quelque chose de beaucoup plus inattendu : les arbres eux-mêmes auraient-ils attaqué les hommes, sans bouger une racine ? Un postulat de départ digne d’un épisode de X-Files. Mais en guise d’agents du FBI, un jeune stagiaire, Théodore, qui, simple faire-valoir du grand professeur Richard Fawley, va découvrir l’impensable… Surtout qu’il semblerait que les arbres n’en soient pas à leur premier coup : les dinosaures disparus seraient déjà de leurs faits. Comment les empêcher de frapper à nouveau ? Pourquoi le font-ils ? Et comment sauver l’humanité ? Zep vient-il de créer avec The End, la première bande dessinée à portée entièrement écologique ?

La vie ne tient qu’à une feuille

Après avoir amusé des centaines de milliers de préadolescents avec les aventures cultes de Titeuf, qui leur ressemble et les comprend, après avoir tenté d’expliquer les origines de la vie (Le Guide du zizi sexuel ou encore What a wonderful world), Zep revient, à la manière d’Un bruit étrange et beau, avec un projet apocalyptique digne d’un film de science-fiction. La Nature qui élimine les hommes comme un mauvais virus, un thème dans l’air du temps – surtout en période de réchauffement climatique. On pense à des films tels que Twister, San Andreas ou, moins démonstratif, mais plus proche de l’œuvre de Zep, Phénomènes de Shyamalan. Une sélection naturelle, en quelque sorte. D’autant qu’on sait désormais (voir à ce titre le documentaire Il était une forêt de Luc Jacquet, ou La Vie secrète des arbres de Peter Wohlleben) que les arbres peuvent communiquer entre eux, se protéger des agressions extérieures et organiser leur survie. Une thématique ici exploitée avec en filigrane le titre The End des Doors, partition musicale éthérée de cette BD haletante qui se lit comme un thriller. La dernière partie, émouvante et presque mutique, laisse place à des images magnifiques empreintes de mélancolie, mais aussi d’espoir. Il n’est peut-être pas trop tard pour sauver l’humanité et une chose est certaine : vous ne regarderez plus jamais les arbres de la même manière…

Parution le 25 avril 2018 – 92 pages

The End, Zep (Rue de Sèvres) sur Fnac.com

Article rédigé par
Melanie C.
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