On va finir par croire que les Rita Mitsouko avaient raison : et si les histoires d’amour se terminaient davantage dans les larmes et les cris que dans la pâmoison bienheureuse ? La parole à William Shakespeare, Choderlos de Laclos et Albert Cohen qui parlent d’amour comme personne, surtout lorsqu’il rime avec tragédie.
Capulet VS Montaigu
Roméo et Juliette est sans doute l’une des histoires d’amour les plus célèbres. Celle de la jeune et belle Juliette Capulet, éprise du ténébreux Roméo Montaigu en plein Vérone. Le hic, les deux adolescents sont issus de familles rivales qui se vouent une haine implacable. Autant dire que toute romance est impossible. Entre meurtres, trahisons et suicides, mais aussi luxe, fête et balcon, William Shakespeare offre un condensé de la passion amoureuse, vertigineuse et vénéneuse. Maintes fois adaptée au théâtre, à l’opéra, en comédie musicale et au cinéma, comme l’étonnant Roméo + Juliette de Baz Luhrman avec Leonardo DiCaprio et Claire Danes.
Courriers du cœur
Avec Les Liaisons dangereuses, Choderlos de Laclos signe l’un des romans épistolaires les plus connus. Avec le libertinage pour toile de fond, il plonge ses deux anti-héros, la marquise de Merteuil qui voue une haine aux hommes et le vicomte de Valmont, coureur de jupons invétéré, dans les affres de la manipulation en se servant de l’innocente Mme de Tourvel, telle une marionnette. Mais l’un et l’autre paieront cher leurs manigances destructrices. Difficile désormais de ne plus imaginer la célèbre marquise autrement que sous les traits de Glenn Close et Valmont avec la tête de John Malkovich, après l’adaptation cinématographique de Stephen Frears.
D’amour et d’eau fraîche
Œuvre fleuve et colossale de plus de mille pages et en sept parties, Albert Cohen mit plus de trente années à l’écrire et à la faire publier. Et le retentissement fut à l’avenant lors de sa sortie en 1968. Belle du Seigneur, considéré depuis comme un classique, raconte la douloureuse histoire de Solal qui n’a de cesse de vouloir séduire la délicate Ariane jusqu’à l’éclosion d’un amour fusionnel et régi par le sexe, la domination et la jalousie. Longtemps jugé inadaptable, un film est tout de même sorti en 2013, où Jonathan Rhys-Meyers devient un Solal plus vrai que nature sous la caméra de Glenio Bonder.
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