Avec « Biguden », découvrez la magie du choc des cultures. Une petite fille japonaise est retrouvée sur la plage par un petit garçon breton. Aucun des deux ne parlant la langue de l’autre, il faudra trouver un moyen universel de se faire comprendre… Stan Silas revient en force avec une nouvelle série qui marquera les esprits !
Un été en Bretagne Sud, au village du Pouec.
Goulwen est un petit garçon ordinaire : il porte un pull marin, adore pêcher, il sait parler aux mouettes et jouer du biniou. Tout va déraper ce jour même, où, sur la plage, il va découvrir la carcasse d’un bateau échoué. Gisant sous la coque, une petite fille de son âge, aussi drôlement accoutrée que coiffée : une Japonaise, portant kimono, geta et chignon. En homme valeureux il lui porte secours (en essayant toutefois de ne pas vomir : les noyés ont vraiment une sale tête), sans s’attendre à la réaction pour le moins excessive de cette naufragée…
Tout les oppose : c’est un garçon, elle est une fille. Il parle franco-breton, elle ne parle que japonais. C’est un petit garçon insouciant aimant la pêche, elle semble investie d’une importante mission…
© 2014 STAN SILAS/EMMANUEL PROUST
Goulwen semble à des années-lumière de ses adultes responsables. Sa mère se vautre volontiers sur le canapé pour jouer à la console, alors que sa grand-mère se prend pour la gardienne du folklore breton (elle est peut-être un peu folle, vu que les korrigans n’existent pas). L’irruption de cette petite japonaise dans la vie tranquille de Goulwen ne laissera pourtant personne indifférent. Elle étonne par son attitude traditionnaliste, émeut par ses réactions de petite fille et, surtout : elle peut voir les korrigans !!
Mais au fait, qui est cette petite fille ? Que faisait-elle dans ce bateau ? Seule la lecture de l’album vous apportera la réponse…
Entre Bretagne et Japon, mon cœur balance.
Stan Silas utilise le trait qui lui vaut son succès : tout en rondeur, rappelant les personnages SD (i.e. Super-Deformed : la taille de la tête équivalant à celle du reste du corps) que l’on trouve dans certains mangas, rehaussé d’un formidable jeu de couleurs qui s’accorde à la moindre ambiance.
Si sa précédente série, La Vie de Norman, utilisait le même style de dessin (trait doux et rondouillard, des couleurs un tantinet plus sombres) elle n’était clairement pas destinée au public enfantin. En effet, le Norman en question a huit ans et sa passion c’est « tuer des gens ». C’est tout dire. Avec Biguden, Stan Silas œuvre pour le grand public. Toute personne en âge de lire une bande dessinée devrait prendre le temps pour Biguden.
Que se passe-t-il lorsque deux traditions aussi ancestrales se heurtent de plein fouet ? Toujours sur le ton de l’humour, Stan Silas évoque ici une histoire d’amitié et de choc des cultures. Arrivant à la conclusion que deux cultures, même si elles n’ont a priori rien à voir entre elles, ne peuvent que gagner à se mélanger. Il est à noter que les répliques de la petite japonaise sont réellement en japonais : vous en profiterez d’autant plus si vous avez quelques notions de cette langue (rassurez-vous, elles ne seront pas essentielles pour profiter de cette jolie histoire).
Quand japoniaisairie et bretonnance résonnent de leur magie ancestrale, cela donne ce magnifique album raconté avec justesse et humour par un Stan Silas au meilleur de sa forme. Enchanteur !
Biguden, tome 1 – L’Ankou – Stan Silas (Emmanuel Proust) sur Fnac.com