La Commission européenne vient de lancer une initiative afin de mettre au point un jumeau numérique de la planète permettant de modéliser des activités naturelles et humaines.
Pour lutter contre le changement climatique, Bruxelles va faire appel aux technologies numériques. Le 30 mars, la Commission européenne a annoncé le lancement de l’initiative Destination Terre. Dotée d’un budget initial de 150 millions d’euros, elle vise à concevoir un jumeau numérique de la planète, autrement dit, une copie virtuelle. Ce modèle permettra, d’un côté, de suivre, modéliser et prévoir les activités naturelles et humaines. De l’autre, il sera un moyen de tester des scénarios pour un développement plus durable.
«“Destination Terre” améliorera notre compréhension du changement climatique et permettra de trouver des solutions aux niveaux mondial, régional et local (…) La modélisation numérique de la Terre contribuera à prévoir la dégradation environnementale majeure avec une fiabilité sans précédent », a déclaré Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive de la Commission.
Un système développé avec des partenaires
Pour cette initiative, Bruxelles travaille avec plusieurs organisations : l’Agence spatiale européenne (ESA), le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT) et l’Organisation européenne pour l’exploitation des satellites météorologiques (EUMETSAT). Ensemble, ils vont progressivement développer le système « Destination Terre » en créant une plateforme centrale. Celle-ci accueillera des jumeaux numériques des systèmes terrestres et des phénomènes naturels.
D’ici fin 2024, « Destination Terre » comprendra plusieurs éléments, à commencer par une plateforme de services centrale gérée par l’ESA. Cette dernière apportera des outils, des applications et des services d’aide à la décision fondés sur un système informatique en nuage « ouvert, flexible et sécurisé ». De plus, un lac de données, exploité par l’EUMETSAT, fournira un espace de stockage et un accès continu aux espaces de données. Il sera basé sur des ensembles de données scientifiques existants, qui seront complétés par d’autres sources non spatiales.
Le système inclura aussi des jumeaux numériques mis au point par le CEPMMT. Ces répliques virtuelles combineront des données provenant d’observations en temps réel et de simulations. L’une de ces copies concernera les « risques induits par les conditions météorologiques et les risques géophysiques ». Il se concentrera sur les inondations, les sécheresses ou encore les tremblements de terre. Prenant l’exemple des inondations, la Commission explique que « ce jumeau numérique aidera les collectivités locales et régionales à tester des actions plus précises qui contribueront à sauver des vies et à réduire les dommages matériels ». Une seconde réplique numérique portant sur l’adaptation au changement climatique fournira des capacités d’observation et de simulation pour confirmer des activités et des scénarios d’atténuation du changement climatique. Des informations provenant de divers domaines, comme l’agriculture durable ou la sécurité énergétique, seront, par ailleurs, mises à disposition pour aider à atteindre la neutralité carbone.
Enfin, la Commission a indiqué que des appels d’offres « pour l’acquisition de divers composants à intégrer dans le système “Destination Terre” » seront publiés par les trois organisations partenaires au cours du printemps.