Mohammed Aïssaoui est un funambule des mots. Il écrit pour ceux qui ne le peuvent pas. Les sans voix, les invisibles. Ceux qui n’ont pas de mots ! Érudit, discret et altruiste, l’écrivain journaliste littéraire, incarne par son parcours exemplaire dans le monde des lettres, la force et la richesse de la diversité. Celle aussi de la puissance des mots de la langue française qui lui a permis d’être libre.
Ce refuge salvateur que Kateb, “biographe des anonymes”, le jeune héros de son nouveau roman Les Funambules a rencontré en France en quittant à neuf ans avec sa mère “analphabète bilingue”, son pays de naissance sur l’autre rive de la Méditerranée. Kateb et Mohammed ne font qu’un. C’est l’écriture qui l’a émancipé et permis de sortir des murs de la cité d’une lointaine banlieue parisienne où il passa sa jeunesse.
Les mots et leur amour en signe de reconnaissance. Sans revanche mais gratitude, sa plume panse et répare les parcours cabossés.