Le régulateur dit s’inquiéter de l’impact que certains contenus en ligne pourraient avoir sur la stabilité sociale et politique.
Alors que les athlètes et journalistes étrangers auront accès à certains réseaux sociaux grâce à des cartes SIM et un wifi spécifiques pendant les Jeux Olympiques d’hiver, de plus en plus de contenus seront censurés pendant cette période. Certains sujets n’ont rien de surprenant, comme la pornographie soft, la violence et le suicide. D’autres sont plus inattendus. C’est le cas du « culte des célébrités » (par des fan clubs), l’exhibition de richesses ou encore les « superstitions féodales » comme la divination.
Un règlement détaillé en cinq parties
L’Administration Chinoise du Cyberespace (CAC) a précisé dans un communiqué quel type de contenu sera réprimé. Le but de cette initiative : « promouvoir un environnement civilisé, sain et festif pour le discours public en ligne durant le nouvel an chinois. »
Le cyberharcèlement, les comportements agressifs et les contenus frauduleux seront supprimés. La gouvernement dit vouloir également empêcher le développement d’une « mauvaise culture sur internet » en censurant l’exhibition de richesses excessives et de suralimentation, ainsi que la promotion de « superstitions féodales ». Le « culte des célébrités » est visé car il est jugé mauvais pour la santé mentale des mineurs, le régulateur appelle donc à « nettoyer » les ragots ou scandales sur les célébrités.
Toujours dans l’optique de protéger les mineurs, le gouvernement interdit la pornographie soft, les contenus violents ou parlant de suicide. Il affirme à nouveau sa volonté de limiter le temps que les jeunes passent sur internet, mesure qui existe déjà pour les jeux en ligne.
Plusieurs activistes censurés
Selon l’AFP, huit activistes et universitaires ont également vu leur compte de messagerie WeChat désactivé ces dernières semaines. Certaines fonctionnalités de l’application, comme les discussions de groupe, ne fonctionnent plus depuis le mois de décembre sur le compte de la journaliste Gao Yu : « Cette vague de fermetures de comptes «WeChat» est brutale et sans précédent. » D’autant plus que WeChat n’est pas qu’une application de messagerie, elle permet aussi d’effectuer des paiements et d’utiliser l’équivalent du pass sanitaire pour accéder à certains lieux publics.
Ce climat de censure inquiète aussi les athlètes étrangers à quelques jours des Jeux Olympiques d’hiver, surtout après la disparition de la joueuse de tennis Peng Shuai en novembre 2021. L’organisation internationale Global Athlete a déclaré dans un communiqué : « Sans garantie de protection par le CIO ou les autorités chinoises, nous recommandons fermement aux athlètes de ne pas parler des droits humains quand ils sont en Chine. La disparition de Peng Shuai est un exemple flagrant du type de risque que prennent les athlètes qui s’expriment. »