Actu

JO 2022 : plusieurs pays conseillent aux athlètes de ne pas prendre leur smartphone

25 janvier 2022
Par Marion Piasecki
Ces pays s'inquiètent de la cybercriminalité et de la surveillance généralisée par la Chine.
Ces pays s'inquiètent de la cybercriminalité et de la surveillance généralisée par la Chine. ©Anton Ivanov / Shutterstock

Pour éviter d’être espionnés et victimes de piratages, plusieurs pays ont recommandé à leurs athlètes de ne pas apporter leur smartphone personnel en Chine, mais de préférer l’utilisation de téléphones jetables.

Après les révélations sur les failles de sécurité de l’application officielle des Jeux Olympiques d’hiver de Pékin, c’est un nouveau coup dur pour la cybersécurité en Chine. Les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, la Belgique, la Suisse, la Suède et les Pays-Bas ont pris différentes mesures pour protéger leurs athlètes. Le Canada affirme que les Jeux sont « une occasion unique pour la cybercriminalité ».

Des instructions pour une meilleure « cyberhygiène »

Selon le Wall Street Journal, les comités olympique et paralympique des États-Unis auraient expliqué aux athlètes que « chaque appareil, communication, transaction ou activité en ligne peut être surveillé. Vos appareils pourraient aussi être compromis par un logiciel malveillant, qui pourrait avoir un impact négatif sur leur future utilisation ».

Avertissements similaires de la part du comité olympique canadien qui leur conseille de laisser leurs appareils personnels chez eux et de limiter le stockage d’informations personnelles sur les appareils apportés aux Jeux Olympiques d’hiver.

Les Pays-Bas vont encore plus loin, puisque les athlètes devront laisser leurs téléphones et ordinateurs à la maison et utiliser ceux fournis par leur comité olympique qui seront détruits après les Jeux.

Des précautions « infondées » selon Pékin

Face à ces nombreuses mesures, les organisateurs des Jeux ont répliqué qu’elles étaient « complètement infondées et que ces inquiétudes sont tout à fait inutiles. » Ces décisions ont aussi interpellé beaucoup de Chinois, notamment nationalistes, sur des réseaux sociaux comme Weibo. Ils se moquent de ces comités olympiques en les accusant de « regarder trop de films » ou en leur demandant ce que des athlètes auraient à cacher.

Pendant ces Jeux Olympiques d’hiver, la Chine va entrouvrir son « Grand Firewall » en permettant aux athlètes et journalistes étrangers d’accéder à certains réseaux sociaux et applications normalement interdits sur le territoire en utilisant des cartes SIM et réseaux wifi spécifiques. Cela n’enlèvera rien aux tensions qui existent autour de la liberté d’expression dans le pays. Yang Shu, le directeur général des relations internationales pour le comité d’organisation de Pékin, a ainsi prévenu que « tout comportement ou discours qui serait contre l’esprit olympique, en particulier contre les lois et régulations chinoises, seraient sujet à punition. »

La Chine est malgré tout prête à utiliser les réseaux sociaux pour avoir une bonne image auprès des Occidentaux avant les Jeux Olympiques. Le consulat général chinois à New York a par exemple signé un contrat de 300 000 dollars avec une entreprise de communication pour organiser une campagne avec des influenceurs sur TikTok, Instagram et Twitch.

À lire aussi

Article rédigé par
Marion Piasecki
Marion Piasecki
Journaliste
Pour aller plus loin