
La branche Xbox, dédiée au jeu vidéo, est particulièrement touchée avec près de la moitié des licenciements.
Nos confrères de Frandroid font les comptes : en deux ans, Microsoft a atteint les 3 600 milliards de capitalisation boursière, enregistré son meilleur bénéfice net (25,8 milliards de dollars)… et remercié plus de 28 000 personnes au sein de ses différentes antennes.
La plus grosse vague de licenciements depuis 2023
La crainte d’une annonce du genre planait depuis plusieurs jours et le coup d’envoi du nouvel exercice fiscal de la firme a été l’occasion pour Microsoft d’arracher le pansement. Hier, quelque 9 100 personnes ont appris, parfois directement par la presse, qu’elles vivaient leurs derniers jours au sein de l’entreprise de Seattle.
Une annonce choc qui intervient deux mois à peine après que Microsoft a remercié 6 840 employé·es. Il faut remonter à janvier 2023 pour trouver la trace d’une vague de licenciements d’une telle ampleur. Le géant de l’informatique s’était alors séparé de 10 000 personnes. Mais la tendance ne s’est jamais inversée : en 2024, presque 3 500 collaborateurs et collaboratrices ont été licencié·es, et nous ne sommes qu’à la moitié de l’année 2025.
L’échelle de cette restructuration est d’autant plus incompréhensible pour les concerné·es que les finances de l’entreprise se portent particulièrement bien. Après un quatrième trimestre 2024 morose, la firme avait repris des couleurs et affiche un bénéfice net à son meilleur niveau. Des bénéfices logiquement indexés sur le chiffre d’affaires, colossal, de l’entreprise américaine, qui lui aussi ne fait que croître depuis 2002.

L’activité jeux vidéo particulièrement touchée
Sur ces 9 100 personnes, on compte notamment de nombreux employés travaillant dans la branche Microsoft Gaming, et donc chez Xbox. D’après The Verge, les équipes de recherche sur l’expérience utilisateur et sur les fonctionnalités familiales et de contrôle parental ont été particulièrement affectées.
Mais c’est peut-être au sein des studios Xbox que le bilan est le plus lourd. The Initiative, équipe montée de toutes pièces par Microsoft et au travail sur le reboot de Perfect Dark depuis sept ans a été dissoute, et le jeu tout simplement annulé. Le très attendu Everwild, développé par Rare depuis des années, est aussi annulé.
Bloomberg rapporte également des coupes radicales au sein de Zenimax Studios (The Elder Scrolls Online), Blizzard (World of Warcraft, Overwatch), Turn 10 (Forza Motorsport) ou encore King (Candy Crush). Certain·es employé·es se retrouvent devant le fait accompli, observant l’accès à leurs outils professionnels se désactiver devant leurs yeux, sans aucun mot d’avertissement des ressources humaines.
De l’aveu de Phil Spencer, patron de Microsoft Gaming, dans une lettre envoyée aux employé·es du groupe, « notre plateforme, nos consoles et notre feuille de routes de jeux n’ont jamais paru aussi puissants ». Un succès selon lui « rendu possible grâce aux décisions difficiles que nous avons dû faire précédemment ». Dont acte : de nouvelles suppressions d’emploi doivent être faites pour pérenniser l’activité.
Depuis que Microsoft a racheté Activision-Blizzard-King en 2023 pour 68,7 milliards de dollars afin de consolider son activité jeux vidéo, la firme n’a cessé de licencier au sein de ses studios, a réduit le volume de production de ses consoles Xbox et a, plus récemment, ouvert la porte à la sortie de jeux exclusifs sur d’autres consoles. Indiana Jones et le cercle ancien, dernier jeu de Machine Games, est sorti le 17 avril sur PS5.
Satya Nadella, PDG de Microsoft, annonçait en début d’année investir plus de 80 milliards de dollars dans le développement de l’intelligence artificielle.