
C’est l’une des fonctions les plus plébiscitées de l’écosystème Apple, et l’Union européenne veut sa peau. Du moins, dans sa forme actuelle, fermée et cantonnée aux appareils de la marque.
Alors qu’iOS 26 doit arriver à la rentrée, des nouveautés continuent de s’ajouter à cette version présentée comme la plus importante depuis plus de dix ans pour les iPhone. Et, parmi elles, on retiendra aujourd’hui l’ouverture à la concurrence du protocole NearbyFileShare, qui anime la fonction AirDrop. En d’autres termes : d’autres applications pourront proposer un ersatz d’AirDrop. Mais qu’est-ce que ça va changer, au juste ?
Apple forcé d’ouvrir son protocole de transfert
La Commission européenne a les monopoles en horreur. Et, reconnaissons que seuls les produits Apple peuvent aujourd’hui utiliser AirDrop et les technologies qui lui sont liées. Même si des alternatives fleurissent du côté d’Android, aucune ne semble être aussi fiable et commode que la proposition d’Apple.
Alors, pour se mettre en conformité avec le Digital Markets Act et échapper ainsi à une douloureuse amende, Apple ouvrira aux développeurs l’accès à son API NearbyFileShare, qui pilote le transfert de fichiers de AirDrop. Comme pour Apple Pay, cela signifie que des développeurs tiers vont pouvoir accéder à cette trousse à outils afin de développer des applications qui utilisent cette fonctionnalité propre aux iPhone, iPad et Mac.
À la manière du choix qui est désormais laissé aux utilisateurs et utilisatrices de leur navigateur ou leur appli de traduction par défaut, les possesseurs d’un iPhone sous iOS 26 pourront choisir l’appli de transfert de données préférée dans les réglages de leur smartphone.

Des efforts qui pourraient ne pas suffire
Cependant, Apple ne compte pas lâcher complètement la bride. Craignant que l’ouverture à la concurrence compromette notamment la sécurité des données, les développeurs qui utiliseront son API devront obligatoirement proposer des transferts de fichiers chiffrés de bout-en-bout et limiter la portée du transfert à 10 mètres.
Par ailleurs, une grosse inconnue demeure : certes, l’API permettra à des développeur·euses de proposer leur propre « AirDrop ». Mais est-ce à dire que ces applications pourront fonctionner avec des smartphones Android ? Rien n’est moins sûr. Et, le cas échéant, la Commission européenne pourrait alors exiger d’Apple qu’elle fasse un effort supplémentaire pour lever une énième barrière de son système.
Ces dernières semaines, Apple s’est souvent fait entendre sur le sujet des attentes de l’Union européenne. La marque s’estime victime d’un acharnement de la part de la Commission, mais déclare continuer le dialogue afin de ne pas commettre d’impair. C’est notamment ce qui explique l’absence de cette fonctionnalité phare d’iOS 18 sur les appareils européens.