
Révélée par Le Parisien, l’existence de ce projet littéraire n’a filtré qu’à la toute dernière minute. À trois jours de sa parution, le premier livre de Nicolas Demorand surgit de l’ombre, enveloppé d’un mystère entretenu par sa maison d’édition, Les Arènes.
C’est une information révélée par Le Parisien : un ouvrage signé Nicolas Demorand paraîtra ce jeudi 27 mars aux éditions Les Arènes. Ni titre, ni visuel, ni extrait n’ont été diffusés en amont. Ce silence organisé n’est pas le fruit du hasard, mais d’une stratégie bien connue dans le monde éditorial : la « sortie sous X », procédure rare et volontairement opaque, qui consiste à publier un livre sans dévoiler ni son contenu ni son auteur jusqu’à la toute dernière minute.
Quelques librairies ont été prévenues de l’arrivée imminente d’un ouvrage « important », sans autre précision. Le nom de l’auteur n’a commencé à circuler qu’en toute fin de course. Une façon de maintenir le secret jusqu’au bout, dans un univers où la moindre fuite peut nuire à l’effet de surprise. La méthode a déjà fait ses preuves : en 2014, Merci pour ce moment de Valérie Trierweiler avait été publié selon ce même procédé, avec un succès retentissant à la clé : 600 000 ventes d’exemplaires.
Le poids du silence
Cette fois, ce n’est pas une ancienne première dame qui tient la plume, mais l’une des voix les plus écoutées de la radio publique. Nicolas Demorand, coprésentateur depuis 2017 de la matinale de France Inter aux côtés de Léa Salamé, s’est imposé au fil des années comme une figure centrale de l’audiovisuel français. Avant cela, il avait dirigé Libération de 2011 à 2014, un mandat aussi remarqué que controversé.
Contesté en interne, il s’était vu reprocher une direction trop autoritaire, une ligne éditoriale jugée racoleuse et une gestion managériale décrite comme distante. Sa double casquette de président du directoire et de directeur de la rédaction a alimenté les tensions. Jusqu’à sa démission, en février 2014. Ce livre sera peut-être, pour lui, l’occasion de revenir sur cet épisode, de donner sa lecture de ces années de tumulte, et de répondre à certaines critiques longtemps restées sans écho.
Une parole attendue
Les jugements à son encontre ne se sont pas limités à la presse. Dans La récréation, publié en 2013, Frédéric Mitterrand, ancien ministre de la Culture, consacrait à Demorand un portrait au vitriol, lui prédisant un avenir de « vieux con faussement progressiste ». Une attaque restée sans réponse publique.
Jusqu’ici, Nicolas Demorand n’avait jamais pris la plume pour un ouvrage personnel. Ce livre constitue donc une première incursion loin des formats journalistiques auxquels il est habitué. Selon Le Parisien, il s’agirait d’un texte intime, dans lequel il se raconte, sans micro et sans filet.
À l’inverse, sa partenaire de micro s’est déjà illustrée en librairie. Elle est l’autrice de Femmes puissantes, une série de recueils d’entretiens parus en 2020 et 2021, eux aussi publiés aux éditions Les Arènes. Le premier volume s’est écoulé à 120 000 exemplaires, preuve d’un réel engouement du public. Le second tome, tiré à 60 000 exemplaires, a confirmé ce succès.