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Fatal Crossing – Les filles du ferry : le nouveau cold case danois d’Arte

13 mars 2025
Par Sarah Dupont
“Fatal Crossing”, le 13 mars sur Arte.
“Fatal Crossing”, le 13 mars sur Arte. ©SWR/2023 Shuuto Arctic AS

Le nouveau thriller diffusé par Arte à partir du 13 mars suit l’histoire d’une journaliste discréditée confrontée à une vieille affaire policière non résolue, portant sur la disparition de jeunes filles.

Arte plonge dans les eaux troubles du Nordic Noir avec Fatal Crossing – Les filles du ferry. La série danoise en huit épisodes, adaptée du roman Les disparues du ferry de Lone Theils, est diffusée à partir de 13 mars sur la septième chaîne, et disponible en replay sur la plateforme arte.tv. Thriller psychologique auquel se mêle une enquête journalistique, cette fiction s’empare d’un fait divers oublié pour le tordre en une intrigue sombre.

Une journaliste en quête de vérité

Correspondante à Londres pour un grand journal danois, Nora Sand (interprétée par Marie Sandø Jondal) voit sa carrière s’effondrer après une liaison avec une source politique. Suspendue, elle quitte l’Angleterre pour retourner dans sa ville natale au Danemark, où elle peine à retrouver sa place. Un courrier anonyme glissé dans sa boîte aux lettres l’oriente vers une affaire non résolue : en 1980, deux jeunes filles ont disparu lors d’une traversée en ferry vers l’Angleterre, sans jamais laisser de traces.

Fatal Crossing – Les filles du ferry©SWR/2023 Shuuto Arctic AS

Ce cold case pourrait bien être lié à un tueur en série incarcéré en Grande-Bretagne, mais l’enquête prend une tournure plus inquiétante lorsqu’une adolescente disparaît à son tour. À mesure que Nora creuse les secrets de cette petite communauté, elle se rend compte qu’un autre prédateur est à l’œuvre.

Une mise en scène hypnotique

Paysages froids et atmosphères pesantes dignes du polar nordique, Fatal Crossing s’inscrit – selon une partie de la critique – pleinement dans la tradition. Télérama souligne que la série ne se limite pas à un simple décor : « Elle se concentre sur ses personnages et les blessures qui les déchirent. Montée avec brio, la dramaturgie se déploie entre complexité et tension redoutable. Impossible de ne pas se laisser happer. »

Fatal Crossing – Les filles du ferry©SWR/2023 Shuuto Arctic AS

Loin de l’héroïne intouchable, Nora Sand se révèle être une femme cabossée, parfois arrogante, souvent trop sûre d’elle. La Croix décrit une protagoniste « agaçante de prime abord par son arrogance et son caractère buté », mais dont les failles, peu à peu dévoilées, finissent par susciter « curiosité, puis empathie ». L’interprétation de Marie Sandø Jondal apporte une gravité à ce rôle de journaliste obstinée.

Une noirceur implacable

Les huit épisodes s’allient au registre où l’enquête policière sert de révélateur aux dysfonctionnements d’une société et abordent des thèmes universels, comme l’impunité des criminels, le silence coupable ou encore le traitement réservé aux victimes.

Fatal Crossing – Les filles du ferry©SWR/2023 Shuuto Arctic AS

La Croix relève ainsi la dimension sociale du récit : « Pas facile de délier les langues si longtemps après les faits, d’autant plus qu’ils concernent des adolescentes “à problèmes” issues de familles disloquées ». Mais si l’intrigue est efficace, son rythme peut déconcerter. TV Magazine note que la série « emprunte les sentiers balisés du polar. Sans imagination, mais un cran au-dessus des productions standards ». Télé-Loisirs, de son côté, salue « un récit captivant et savamment adapté pour le petit écran », tout en soulignant que Fatal Crossing prend le temps d’installer ses personnages, quitte à adopter un tempo plus lent que les thrillers habituels.

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