L’intelligence artificielle envahit toutes les strates de l’électroménager ; les appareils de lavage n’y font pas exception. Autre tendance étonnante : en parallèle de lave-linge de grande capacité, apparaissent aussi des modèles miniaturisés.
Le monde de l’électroménager évolue au fil des innovations technologiques et cela ne concerne pas seulement des équipements aussi « high-tech » que les aspirateurs robots. Les fours ou encore les lave-linge en bénéficient aussi. Dans l’univers du soin du linge, plusieurs tendances se dessinent. D’abord, l’utilisation de l’intelligence artificielle se généralise. Ensuite, à côté des lave-linge et lave-linge séchants de grande capacité qui se développent ces dernières années, on voit naître des appareils de petites dimensions. Ils adressent une autre cible et répondent à des besoins différents, mais leur petit gabarit est loin de rimer avec des performances revues à la baisse.
L’IA se démocratise
Cela fait déjà plusieurs années que les fabricants d’électroménager œuvrent à intégrer de l’intelligence artificielle dans leurs lave-linge. Avec ses fonctions AI Wash, Samsung a fait partie des premiers à proposer des solutions finalisées, accessibles au grand public. Aujourd’hui, les lave-linge utilisant l’intelligence artificielle tendent à se démocratiser. Cette démocratisation passe à la fois par l’extension de ce type d’offre, que l’on trouve désormais chez de nombreux fabricants (Samsung naturellement, mais aussi LG, Haier, Grundig, Hisense…) et par le prix, qui devient de plus en plus accessible (on peut s’en procurer un à partir d’environ 700 €, soit un tarif de milieu de gamme).
À quoi sert l’IA embarquée dans un lave-linge ? Principalement à optimiser la consommation d’eau et d’énergie tout en garantissant les performances de lavage. Concrètement, des capteurs intégrés permettent à l’appareil de détecter la quantité de linge, son poids, le type de textile et son degré de salissure (selon le modèle, les fonctionnalités peuvent être plus ou moins complètes). L’IA détermine quel est le programme le plus adapté et réajuste tous les paramètres en temps réel : durée du cycle, quantité d’eau, nombre de rinçages, dose de lessive et d’adoucissant.
Pour la gestion automatisée du lavage, mais aussi du séchage
Une autre tendance se fait sentir : les lave-linge séchants se développent, notamment en sommet de gamme. On trouve de plus en plus d’appareils multifonction de ce type qui, pour certains, embarquent une pompe à chaleur (pour rappel, cette technologie assure un séchage des vêtements à plus basse température, donc plus doux, tout en consommant moins d’énergie qu’une résistance).
L’IA ne se contente plus de gérer les paramètres de lavage, elle s’attaque à ceux liés au séchage, en identifiant le type de textile et la quantité de linge. On peut citer les exemples du lave-linge séchant premium Samsung AI Laundry Combo, du modèle LG Signature de seconde génération présenté au dernier CES de Las Vegas, ou encore de la référence Hisense 9i, récemment dévoilée, qui devrait être commercialisée en 2026. Les modèles annoncés par Roborock, qui vont être lancés en Europe sous peu (Zeo One, Zeo Lite et Zeo Mini) embarquent, eux aussi, de l’intelligence artificielle pour automatiser les réglages des phases de lavage et de séchage.
Du plus petit au plus grand
Depuis plusieurs années déjà, les lave-linge et lave-linge séchants peuvent accueillir de plus en plus de linge – pas toujours dans des formats standard, d’ailleurs. Quitte à devenir plus encombrants, ils contiennent beaucoup plus que les appareils de dimensions classiques. Par exemple, le Samsung AI Laundry Combo cité précédemment peut laver 18 kg de vêtements et en sécher 11. Hisense va encore plus loin avec sa 9i, qui pourrait laver 24 kg pour ensuite en sécher 16. Les exemples de ce type ne manquent pas.
En parallèle, on voit aussi se développer des appareils de petite capacité, voire miniaturisés. Ils ont vocation soit à trouver leur place dans les petits espaces, par exemple dans certains appartements urbains où une machine classique ne rentre pas, soit à équiper des bateaux, vans, camping-cars…
Par exemple, le Mini Drum lancé par Haier, qui peut accueillir 5 kg de linge, est beaucoup moins large (51 cm) et moins haut (70 cm) qu’un lave-linge classique (environ 60 cm de large pour 85 cm de haut). Le Candy MiniAqua présente des dimensions similaires. Mais il existe encore bien plus petit. On pense notamment au Zeo Mini de Roborock. Il s’agit cette fois d’un lave-linge séchant pouvant laver seulement 1 kg de linge et en sécher 0,6 kg. Le fabricant met l’accent sur l’hygiène du linge de bébé et les textiles délicats. Ici, l’idée n’est pas de faire du Zeo Mini l’appareil principal du foyer mais plutôt de compléter un modèle de grande capacité pour laver de petites charges à côté : vêtements d’enfants, pièces délicates en soie par exemple, sous-vêtements fragiles, tenue de sport qu’on souhaite laver après une séance, sans attendre…
Hisense présente de la même manière son tout petit LuxCare Mini Washer Dryer Combo montré au CES : comme un lave-linge séchant « personnel », qui peut trouver sa place directement dans une chambre ou un dressing. À noter que ces appareils ne sont pas des gadgets ; outre leurs dimensions, ils présentent les mêmes spécifications que les plus grands (dosage automatique, meilleures classes énergétiques, connectivité, IA…). Esthétiquement parlant, quand Hisense joue sur la fibre vintage, Roborock mise sur un look plus futuriste.
De la robotisation aussi… Mais pas encore à domicile
Les lave-linge et lave-linge séchants de nouvelle génération peuvent gérer leurs réglages et paramètres quasiment en totale autonomie. Mais en matière de soin du linge, l’intervention humaine demeure nécessaire à plusieurs étapes, comme trier le linge en amont (matières, mais aussi blanc et couleur) et ensuite éventuellement pour le passer du lave-linge au sèche-linge puis pour le sortir du tambour avant de le plier. Des startups ou chercheurs ont bien tenté quelques prototypes de robots ou bras robotisés pour le faire, à l’instar du robot PR2. Inventé par des universitaires il y a quelques années, il peut, parmi ses nombreuses compétences, trier le linge, le placer dans le tambour ou encore le plier. Mais il s’agit principalement de travaux de recherches.
L’entreprise française Washin, spécialiste des laveries connectées, a présenté lors du dernier CES un concept baptisé NoLa, qui a fait sensation. Il s’agit d’un dispositif de laverie connectée, robotisée et gérée par l’IA. L’utilisateur n’a qu’à mettre son linge dans une trappe prévue à cet effet. La machine s’occupe de tout : elle reconnaît le type de textile, la couleur, le niveau de saleté et pourrait même identifier les taches pour adapter le lavage en temps réel. De telles laveries pourraient être accessibles dans les lieux publics comme les campings ou résidences universitaires, par exemple. De l’extérieur, elles ressembleraient à un grand cube avec des écrans tactiles. Mais, à l’intérieur, elles intègreraient six tambours de lave-linge, six séchoirs et un bras robotisé pour déplacer le linge à l’intérieur du cube. Washin a aussi prévu différentes technologies pour réduire le plus possible la consommation d’énergie. L’eau serait par exemple utilisée en boucle, ce qui permettrait d’en réutiliser environ 95 %.
