
S’il y a bien un appareil qui a fait le buzz lors du salon CES de Las Vegas, c’est l’aspirateur robot Saros Z70 de Roborock, avec son bras robotisé. Une innovation qu’on n’avait pas vue venir, qu’on dirait tout droit sortie d’une série de science-fiction…
Le Roborock Saros Z70, pendant le CES de Las Vegas, c’est LE produit qu’on a vu sur toutes les plateformes de vidéos et réseaux sociaux, dans toutes les langues. Il faut dire que c’est ce qu’on pourrait appeler un « bon client », visuellement très impressionnant. D’autant plus bluffant que le secret était bien gardé et que personne ne s’attendait à cette innovation.

De quoi s’agit-il exactement ? En quelques mots, d’un aspirateur robot équipé d’un bras robotisé rétractable, capable de ramasser de petits objets pour dégager son chemin afin de mener à bien sa mission de nettoyage du logement. Si le modèle de Roborock a autant fait le buzz, c’est parce que la démonstration était bien ficelée et que son robot Saros Z70 est fonctionnel, quasiment prêt à être commercialisé – ce qui est prévu en mai ou juin. Le fabricant parle du premier au monde produit en série. Car Dreame, son concurrent direct, présentait également une technologie semblable à Las Vegas, à un niveau un peu moins avancé. Il s’agit aussi d’un bras robotisé, cette fois nommé Bionic Multi-Joint.
Le futur meilleur ami de votre ado bordélique ?
Roborock affiche ses ambitions : « Transformer l’aspirateur robot traditionnel en un véritable assistant domestique robotique », peut-on lire dans le communiqué de presse. Concrètement, la mission n° 1 de ce bras articulé (baptisé OmniGrip) consiste à ramasser des objets placés sur le chemin du robot : chaussettes, mouchoirs, serviettes, mais aussi sandales, voire certains vêtements. En pratique, il peut attraper et porter de petits objets pesant moins de 300 g, annonce Roborock. Dreame, de son côté, parle de 400 g – sachant que jusqu’à la commercialisation de ces robots, ces spécifications sont susceptibles d’évoluer. Pour avoir une idée de ce à quoi ça correspond, une tong standard en taille 38 pèse environ 125 g et une basket de running à peu près 250 g.
Où le robot met-il les objets ramassés ? Il les dépose là où on le lui a indiqué dans l’application. Roborock fait la démonstration avec un panier, qui sera d’ailleurs livré avec. Néanmoins, il sera a priori possible de paramétrer le robot pour qu’il dépose toutes les chaussettes au même endroit et les sandales ailleurs, par exemple.
Pour autant, le Saros Z70 va-t-il ranger toute la maison à votre place ? Si les plus fainéants imaginent déjà des moyens de détourner cette fonction, le but premier consiste surtout à améliorer les performances. En effet, si le logement n’est pas rangé et que des choses traînent par terre, ce sont autant de zones que l’appareil ne peut pas nettoyer, malgré toutes les technologies déployées pour que les objets soient contournés au plus près. Le seul moyen pour que le sol soit parfaitement immaculé à la fin du cycle, c’est de libérer le chemin du robot.

Pour sa part, Dreame évoque une autre fonctionnalité que le ramassage : son bras robotisé « multi articulations » Bionic Multi-Joint dévoilé au CES servirait d’extension pour atteindre des zones inaccessibles afin de les nettoyer – par exemple entre deux meubles où il ne peut pas se faufiler. « Le bras robotisé est également conçu pour sélectionner et utiliser de manière autonome des outils tels que des brosses et des éponges, atteignant 40 cm pour nettoyer les espaces bas et étroits », indique la marque.
Une technologie qui s’appuie sur l’IA et des caméras
Quand il n’est pas utilisé, le bras se rétracte dans le châssis du robot, ce qui est indispensable pour que ce dernier puisse passer sous les meubles. D’ailleurs, Roborock est même parvenu à affiner encore l’appareil, épais d’à peine 8 cm.
Le bras robotisé est prolongé par une sorte de pince qui peut pivoter horizontalement ou verticalement pour se saisir des objets – Roborock évoque un bras à cinq axes, tandis que Dreame parle de quatre axes. Dans les deux cas, son fonctionnement s’appuie sur l’intelligence artificielle et notamment sur la reconnaissance d’objets. Roborock, qui a présenté cette technologie dans sa version la plus avancée, fournit plus de détails. Concrètement, l’aspirateur effectue un premier cycle de nettoyage lors duquel il identifie les obstacles qu’il croise (comme les modèles haut de gamme actuels le font).

Grâce à cette identification, il « marque » les objets qu’il se sait capable de soulever et de déplacer. C’est lors d’un second passage qu’il les ramasse afin de nettoyer les zones jusque-là obstruées. Cela suppose donc une reconnaissance efficace. Le robot doit en effet « savoir » comment se saisir de l’objet et avec quelle force le serrer (la pression à appliquer pour « tenir » un tissu ou une balle n’est pas la même, par exemple).
Il doit aussi éviter tout risque d’emmêlement – par exemple qu’une lanière de sandale ou un lacet reste enroulé autour du bras, ce qui l’empêcherait de se rétracter et gênerait le robot dans ses déplacements. Actuellement, Roborock indique que le Saros Z70 peut reconnaître 108 obstacles différents, y compris de petite dimension (2 cm de large et 2 cm de haut). Le fabricant précise aussi qu’il sera possible, dans l’application, d’étiqueter 50 nouveaux objets en plus de ceux reconnus par défaut.

Pour assurer précision et sécurité, le bras est en outre équipé de sa propre caméra, chez Dreame comme chez Roborock. Au sujet de cet équipement, les deux marques évoquent des possibilités de surveillance et d’interaction avec les animaux domestiques, sans plus entrer dans le détail. L’étape suivante serait-elle de pouvoir envoyer une balle au chien ou de sortir un laser pour amuser le chat ? Dans l’immédiat, nous n’en saurons pas plus sur ce point.
Les vidéos montrant ces robots en action ne manquent pas – en particulier celles du Saros Z70. Les démonstrations sont prometteuses ; les mouvements sont même plutôt fluides et relativement rapides. Mais il s’agit d’objets aisément reconnus par l’appareil. La pertinence de cette technologie dépendra notamment de la capacité du robot à s’adapter à chaque objet : sera-t-il capable d’attraper une balle sans la laisser s’échapper, par exemple, d’évaluer correctement le poids de tous les objets, de reconnaître un jouet ou bibelot fragile pour ne pas trop le serrer… ? À toutes ces questions s’ajoute aussi celle du prix de ces technologies, qui n’est pas encore connu.