À l’occasion de la saison estivale, L’Éclaireur revient sur trois BD à découvrir. Entre appel de l’aventure, piraterie, et classique de la littérature, il y en a pour tous les goûts.
1 Kernok le pirate, de Frédéric Brrémaud et Alessandro Corbettini
Frédéric Brrémaud et Alessandro Corbettini adaptent librement le roman d’Eugène Sue avec Kernok le pirate (Glénat), nouveau récit mettant en scène la violence du monde de la piraterie. Cette bande dessinée suit le destin de Kernok, venu consulter une sorcière sur les côtes bretonnes pour connaître son avenir, aussi funeste soit-il.
Grâce à son trait sombre, son noir et blanc suggestif et son ambiance crépusculaire, l’œuvre s’éloigne des représentations idylliques de la piraterie (entre îles paradisiaques et cartes au trésors), pour mettre en avant la froideur des eaux et la violence des hommes. Une épopée glaçante et surprenante qui joue avec les symboles et les croyances de l’époque.
2 Mardival, de Yann Cozic
Dans Mardival (Glénat) de Yann Cozic, la jeune servante Moira touche par accident les reliques sacrées du château dans lequel elle vit. Chassée et maudite, Moira doit partir dans la forêt malgré la menace sous-jacente d’un étrange monstre. En utilisant à la fois les archétypes des contes de fées et de l’univers médiéval fantastique, Yann Cozic offre avec cette BD une aventure percutante sous couvert de récit initiatique, qui traite aussi bien du rejet que de l’acceptation.
Histoire d’aventure, de courage, d’amitié et de trahisons, Mardival enchante grâce à la simplicité de son trait, son humour décalé et la douceur de son personnage principal.
3 Moby Dick, de Chabouté
Nouvelle adaptation du chef-d’œuvre d’Herman Melville, Moby Dick (Vents d’Ouest) par Chabouté ressort dans une version poche n’enlevant rien à la puissance du trait de l’auteur. Il s’agit de la plus célèbre chasse à la baleine, avec ses personnages emblématiques et son propos sur la vengeance et l’obsession…
Le trait de Chabouté, dans un somptueux noir et blanc minimaliste, offre au récit une vision très personnelle tout en conservant l’essence même du roman d’origine. Le destin tragique d’hommes contraints de suivre la volonté d’un seul homme effraie toujours profondément, alors que la beauté de la nature et de la baleine émerge des eaux. Quand Melville rencontre Chabouté, le résultat est forcément à la hauteur.
