Le mythique réalisateur était au Festival d’Animation d’Annecy. L’Éclaireur a eu la chance d’assister à sa masterclass et revient sur les informations les plus importantes à retenir.
1 Son prochain film : entre divinités et animation
Le Festival d’Animation d’Annecy 2024 débute fort avec cette masterclass évènementielle de Terry Gilliam, co-fondateur emblématique des Monty Python et réalisateur de légende de Brazil (1985), L’Armée des douze singes (1995), Las Vegas Parano (1998) ou encore L’Homme qui tua Don Quichotte (2018). En plus d’évoquer sa carrière et son rapport à l’animation face à un public conquis, Terry Gilliam a évoqué l’autre raison de sa venue : il cherche des collaborateurs pour son prochain long-métrage.
En effet, dans The Carnival at the End of Days (qui affichera au casting notamment Johnny Depp en tant que Satan et Jeff Bridges en tant que Dieu), une partie sera réalisée en animation, avec de la motion-capture et de l’animation digitale. Deux façons de faire que Terry Gilliam ne maitrise pas encore, alors que le Festival d’Animation d’Annecy semble être l’endroit idéal pour rencontrer les spécialistes du genre.
Terry Gilliam Scouts Talent At Annecy As He Plots Animated Sequences For New Johnny Depp-Jeff Bridges Movie https://t.co/B9RObmAklM
— Deadline Hollywood (@DEADLINE) June 10, 2024
2 Le regard sur sa carrière : faire, faire, faire
C’est la grande force de cette masterclass. Terry Gilliam est revenu sur ses débuts, entre l’animation, la comédie et la collaboration avec les autres Monty Python. L’artiste a ainsi évoqué une nécessité constante de faire avec les moyens du bord et a parlé de sa conception du métier de réalisateur.
Terry Gilliam n’a jamais fait d’écoles de cinéma, mais il a passé sa vie à expérimenter avec peu de budget, selon les projets et les propositions jusqu’à finir presque un peu par hasard en tant que réalisateur sur le film Monty Python : Sacré Graal ! (1975). Avec son humour caractéristique, Gilliam indique que pour être réalisateur, il suffit d’avoir son nom crédité en tant que réalisateur et tout le monde, à commencer par soi-même, y croit.
3 Son style d’animation
Cela va de pair avec sa volonté d’être présent à Annecy cette année. Terry Gilliam a toujours eu un seul style d’animation, à base de découpages — c’était le moins cher et le plus abordable — et veut, pour son prochain film, changer de style, raison pour laquelle il souhaite trouver les collaborateurs adéquates. Le réalisateur est ainsi revenu sur sa façon de créer de l’animation en montrant son premier court-métrage (déjà présenté au Festival d’Annecy sans qu’il obtienne de prix en 1974), Miracle of Flight.
Déjà marqué par l’humour absurde des Monty Python, le film fonctionne grâce à son animation basique, le design de ses personnages, volontairement grotesque, et le travail sur le son. 50 ans après, Terry Gilliam redécouvre son œuvre avec bienveillance — il avoue ne jamais revoir ses films avant très longtemps pour les découvrir comme le public — et reçoit un Cristal d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.