Films, séries, musique, romans, jeux… Chaque mois, des centaines d’œuvres sont diffusées dans les salles obscures, sur les plateformes ou dans les librairies. Face à cette offre colossale, le choix est difficile. La rédaction de L’Éclaireur vous dévoile ses trouvailles du mois.
1 La série Meurtres et autres complications sur Disney+
Vous dire que l’on aurait misé sur cette série Disney+ dès son lancement serait vous mentir. Pourtant, Meurtres et autres complications est parvenue à nous séduire tout au long de sa diffusion avec son intrigue bourrée de rebondissements, ses personnages hauts en couleur, et ses clins d’œil aux détectives les plus célèbres comme Sherlock Holmes et Hercule Poirot.
À l’instar du célèbre héros à la moustache, Rufus Cotesworth (Mandy Patinkin) va se retrouver, malgré lui, embarqué dans une affaire de meurtre sur le luxueux paquebot sur lequel il navigue, peuplé de richissimes passagers, tous suspects. De surcroît, il va devoir faire équipe avec Imogene Scott (Violett Beane). Ensemble, ils vont mener l’enquête tels Sherlock et Watson, mais surtout replonger dans leur passé commun et tenter d’élucider un meurtre qui les a grandement marqués.
En multipliant les intrigues, Meurtres et autres complications offre une série particulièrement dense, n’hésitant pas à jouer sur les retournements de situation attendus, mais délicieux, ainsi que sur les clichés que présente le polar. Pour autant, le rythme du show, ses personnages plus complexes qu’il n’y paraît et son mélange des tons — entre humour, noirceur et violence — ont de quoi nous tenir en haleine et proposer une œuvre façon À Couteaux Tirés. Netflix avait Glass Onion (2022), Disney+ a Meurtres et autres complications.
2 Le film Roqya
Dans le film réalisé par Saïd Belktibia, Nour (Golshifteh Farahani) vit grâce à la contrebande d’animaux exotiques auprès de guérisseurs amateurs. Un jour, alors qu’une séance tourne mal, la jeune femme est accusée de sorcellerie. Pourchassée par les habitants du quartier et séparée de son fils, elle va se lancer dans une course effrénée pour le sauver et tenter de survivre.
Sorti le 15 mai dernier, Roqya offre un postulat passionnant à la chasse aux sorcières. Cette thématique souvent traitée par le biais du fantastique trouve, ici, une nouvelle justification, plus contemporaine, à travers la traque de Nour par des hommes, à l’heure des réseaux sociaux, des informations en continu, et des fake news.
Roqya surprend avant tout par la profondeur de son propos et par le miroir qu’il offre de notre société, notamment sur le traitement des femmes et le poids de leur parole. Par ailleurs, le film profite de la performance habitée de l’actrice franco-iranienne Golshifteh Farahani, tout en offrant son premier rôle au cinéma à l’humoriste Jeremy Ferrari, glaçant dans le rôle d’un ex-mari violent, enrôlé dans des idéaux sectaires.
3 La série The 8 Show sur Netflix
Le géant du streaming aurait-il trouvé son nouveau Squid Game ? Sa dernière série coréenne n’a pas rencontré le même succès que son aînée, mais elle a tous les éléments pour en devenir une sérieuse concurrente. Huis clos étonnant, The 8 Show nous propulse dans un immeuble étrange et plein de surprises.
On y suit l’histoire de huit personnes endettées qui sont prêtes à tout pour sortir de leur condition – tiens, on a déjà vu ça quelque part. Dès leur arrivée dans ce bâtiment particulièrement glauque, chaque personnage choisit un chiffre (de 1 à 8) qui déterminera l’étage dans lequel il poursuivra l’aventure. Dans ce lieu hors du commun, le temps devient littéralement de l’argent.
En effet, les candidats reçoivent des dizaines de milliers de wons pour chaque minute passée dans l’immeuble. Les boissons et les repas sont fournis, mais d’autres biens, plus ou moins essentiels (un lit, des toilettes, un paquet de cigarettes) coûtent bien plus cher qu’à l’extérieur. Petit à petit, les personnages réalisent qu’ils sont plongés dans un jeu télévisé, et qu’ils ne jouent pas à égalité. En effet, les sommes reçues chaque jour sont différentes en fonction des étages et des candidats. Malgré des héros parfois clichés et détestables, The 8 Show est une très bonne satire de notre société. C’est le genre de série qui nous reste longtemps en tête, nous faisant cogiter sur les inégalités sociales, les rapports de force entre les individus, mais aussi les jeux de pouvoir.
4 Le livre Avant d’aller dormir de S. J. Watson
Chaque matin, c’est la même chose : Christine se réveille dans le lit d’un inconnu qui lui assure être son mari, se plante devant le miroir, et ne reconnaît pas son visage ni son corps. Dans sa tête, elle a une vingtaine d’années. Dans la réalité, elle en a 40. Après un choc brutal et un traumatisme, la mémoire de la jeune femme a été grièvement touchée. Elle se souvient de sa vie d’avant l’accident, mais pas de ce qui a suivi. Elle peut se rappeler des heures qui viennent de s’écouler, mais il suffit qu’elle s’endorme pour tout oublier.
Elle se plonge alors dans son journal (son seul secret) pour revivre les derniers jours minutieusement retranscrits dans ce carnet, et découvrir ce qu’elle a vécu, les questions qu’elle a pu se poser, et les incohérences qui l’ont frappée. Avec ce roman (qui a été adapté en film et incarné par Nicole Kidman), S. J. Watson parvient à capter notre attention du début à la fin et à nous faire passer par toutes les émotions. C’est un polar qu’on n’arrive plus lâcher, et qui se dévore d’une seule traite.
5 L’album JVLIVS – Prequel : Giulio de SCH
SCH, l’un des rappeurs les plus influents de cette dernière décennie, nous offre avec JVLIVS – Prequel : Giulio, un nouveau chef d’œuvre qui s’inscrit dans la continuité de son univers musical. Cet album, sorti le 31 mai 2024, nous plonge dans la jeunesse de son personnage emblématique, Giulio, et explore les origines du criminel. Une figure que les fans connaissent bien et qu’ils suivent depuis le tome 1 de la trilogie JVLIVS inaugurée en 2018.
Les textes du rappeur marseillais restent fidèles à son style : poétiques et mélancoliques, créant une atmosphère palpable sur chaque morceau. Le troisième volet n‘est pas seulement un retour aux sources de son personnage, mais aussi une œuvre qui explore les thématiques de la pauvreté, du crime, offrant une réflexion approfondie sur le contexte économique et social qui poussent certaines personnes à choisir la voie du crime.
L’album se distingue également par l’absence de featuring. SCH dédie un aspect plus personnel et avoue que son personnage créé de toute pièce n‘est finalement pas totalement étranger à son propre vécu. L’artiste aura l’occasion de se produire sur scène les 8 et 9 décembre prochains à l’Accor Arena de Paris, pour faire découvrir d’autant plus la profondeur de son album, marquant la fin de la trilogie.