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Quand l’électroménager sans fil s’inspire du monde de l’outillage de jardin

29 mai 2024
Par Alexandra Bellamy
Quand l’électroménager sans fil s’inspire du monde de l’outillage de jardin
©Twinsterphoto/Shutterstock

Cela fait plusieurs années déjà que les fabricants d’appareils de jardinage et de bricolage proposent des équipements sans fil, avec des batteries amovibles éventuellement partageables. Le petit électroménager prendrait-il le même chemin ?

De nombreux appareils de bricolage et de jardinage fonctionnent sans fil, sur batterie rechargeable, et c’est loin d’être nouveau sur ce marché (perceuses, visseuses, débroussailleuses, tondeuses, coupe-bordures…). Les petits appareils électroménagers, de plus en plus nombreux à fonctionner sans fil, semblent emprunter la même voie. C’est depuis longtemps le cas des aspirateurs-balais, mais également des aspirateurs laveurs ou encore de quelques mixeurs plongeants, hachoirs ou de certains blenders qui tendent à se dispenser de branchement filaire (en particulier les « personal blenders »).

Nutribullet
Le Nutribullet Portable fait partie de cette nouvelle catégorie de blenders nomades fonctionnant sur batterie.©Nutribullet

Le but ? Offrir une plus grande liberté de mouvement quand on fait le ménage ou qu’on cuisine, et ne pas dépendre de la proximité d’une prise électrique. Pour certains de ces appareils, la promesse consiste ainsi à pouvoir les utiliser à l’extérieur de la maison. Par exemple, les blenders peuvent servir en pique-nique ou à la salle de sport pour préparer des smoothies ou des tartinades.

Des batteries amovibles et clipsables pour quelques équipements

Ces appareils électroménagers embarquent généralement une batterie lithium-ion, qui constitue inévitablement un point de fragilité. En effet, même si ces composants sont prévus pour encaisser de nombreux cycles de déchargements-rechargements, ils s’essoufflent forcément à un moment. Il y a même de fortes chances pour que la batterie soit l’un des premiers éléments à montrer des signes de fatigue au sein d’un aspirateur ou d’un mixeur plongeant, par exemple…

La possibilité de la changer facilement est un vrai plus en matière de réparabilité et d’allongement de la durée de vie. S’il n’est pas nécessaire de passer par la case SAV, c’est encore mieux.

Batterie amovible Dyson
La plupart des aspirateurs-balais sont désormais pourvus d’une batterie clipsable, comme ici chez Dyson©Dyson

En la matière, les fabricants d’électroménager évoluent par petites touches (possiblement incités par l’indice de réparabilité). La quasi-totalité des aspirateurs-balais sans fil récents disposent désormais d’une batterie amovible, clipsable. Cela se généralise dès l’entrée de gamme, ce qui permet de changer la batterie soi-même si elle vient à montrer des signes de faiblesse. En revanche, cela se fait rare sur les autres appareils sans fil (mixeurs, blenders, aspirateurs-laveurs et même aspirateurs-robots) qui nécessitent généralement d’être démontés pour accéder à la batterie.

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Et la batterie partageable ?

En ce qui concerne les batteries détachables, l’univers du bricolage et de l’outillage de jardin est plus en avance que le marché de l’électroménager. Non seulement les batteries sont souvent détachables, mais elles sont parfois interchangeables et peuvent donc être partagées entre différents appareils. C’est le cas chez Bosch (système de batteries Power4All), Black & Decker ou encore Stihl, AEG, Bosch, Ryobi… Et la liste est loin d’être exhaustive.

Dans le domaine du petit électroménager, un fabricant se démarque et rebat les cartes : KitchenAid. La marque a récemment lancé une gamme de petits appareils électroménagers sans fil, justement équipés d’une batterie amovible partageable (li-ion de 12 V). Cette collection KitchenAid Go est composée de six appareils (hachoir, mixeur plongeant, batteur, personal blender, aspirateur à main et broyeur de grain), mais est appelée à s’étoffer.

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Le principe est exactement le même que dans le bricolage ou le jardinage : il est possible d’acheter chaque appareil avec la batterie ou nu (donc moins cher), pour la partager. À tout moment, on peut également investir dans une batterie seule pour faire évoluer son « écosystème » électroménager. Un concept qui offre de la liberté et de la flexibilité aux consommateurs. Pour l’instant, par rapport à des appareils filaires équivalents, il faut compter un surcoût d’environ 20 à 30 %.

Gamme KitchenAid Go.
La gamme KitchenAid Go est conçue comme un écosystème : six appareils compatibles avec la même batterie détachable.©KitchenAid

Si la tendance du sans-fil se développe aussi dans le petit électroménager, pour l’instant, on ne peut pas dire que les batteries amovibles interchangeables foisonnent. Mais cela ne signifie pas que les fabricants ne travaillent pas sur de tels projets.

La piste de l’induction pour se débarrasser des câbles… et des batteries

Une autre piste est aussi explorée : celle de l’induction pour alimenter le petit électroménager. Cela permettrait de se dispenser à la fois des câbles et des batteries. L’idée consiste à installer un émetteur sous le plan de travail ou sous une table de cuisson. Il suffit d’y poser les équipements (pourvus d’un récepteur) pour les alimenter en électricité. Lors de salons comme l’IFA ou le CES de Las Vegas, nous avons déjà vu divers prototypes exploitant cette technologie (Panasonic s’y est essayé, de même que Haier ou encore Taurus) et cela ne date pas d’hier. Pour autant, nous n’avons rien vu de tel arriver massivement sur le marché de l’électroménager jusqu’à présent.

Mais les choses pourraient changer dans les années à venir. En effet, un standard a été développé, baptisé Ki (l’équivalent de la norme Qi, pour la cuisine – kitchen). Il est porté par le WPC (Wireless Power Consortium), à l’origine de la norme Qi généralisée pour le chargement des smartphones. Ce groupement compte plus de 300 membres, parmi lesquels Samsung, Apple, Google ou encore Huawei. Le standard Ki, dont le lancement est annoncé courant 2024, délivrerait plus de 2 200 W de puissance, sans câble ni batterie. Les émetteurs de puissance seront intégrés directement dans des tables de cuisson ou présentés comme des émetteurs séparés, à installer sous n’importe quelle surface, hormis du métal (plan de travail ou îlot en bois, en granit, en marbre, en matériau composite…).

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Article rédigé par
Alexandra Bellamy
Alexandra Bellamy
Journaliste
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