Aux États-Unis, les recherches effectuées sur Google affichent désormais en premier lieu une réponse générée par IA. Et tout ne se passe pas tout à fait comme prévu.
Une fonctionnalité baptisée AI Overviews, présentée en grande pompe lors du Google I/O il y a quelques semaines, interroge une nouvelle fois sur la vitesse à laquelle les grandes entreprises de la tech adoptent des intelligences artificielles manifestement prématurées.
Des résultats à côté de la plaque
Se promener sur X depuis le déploiement des AI Overviews, c’est se confronter à d’innombrables captures d’écran d’internautes partageant les réponses données par la nouvelle fonction de recherche de Google. Des résultats présentés sous la forme d’un bref résumé généré par une IA qui se charge de synthétiser ce qu’il considère être les meilleurs liens répondant à la requête de l’utilisateur. Manifestement, il y a encore du rodage à faire.
Certains exemples postés par les internautes sont à se tordre de rire : l’IA vante par exemple les bienfaits de « courir avec une paire de ciseaux dans les mains » afin d’améliorer sa force ou l’aspect de ses pores. À la requête « combien de cailloux devrais-je manger par jour ? », AI Overviews recommande l’ingestion d’« au moins » un petit caillou tous les jours en leur qualité de « source vitale de minéraux et de vitamines ».
Si la plupart peuvent prêter à sourire, d’autres réponses se révèlent carrément dangereuses. On a ainsi pu lire qu’il était recommandé, pour les femmes enceintes, de fumer deux à trois cigarettes par jour, ou encore que l’une des meilleures choses à faire si l’on se sent déprimé… est de sauter d’un pont.
Google réagit rapidement
D’innombrables démonstrations que l’intelligence artificielle ne peut pas encore être prise totalement pour argent comptant, et que même des tâches a priori simples de compréhension de texte et de synthèse peuvent mener à des résultats au mieux incohérents, au pire franchement inquiétants.
Google maintient pourtant sa ligne et désactive de manière réactive les AI Ovierwiews pour les requêtes qui sont presque devenues des mèmes. Contacté par The Verge, le géant du Web se défend que « beaucoup des exemples que nous avons vus étaient des requêtes peu communes », et que d’autres n’avaient pas pu être reproduites par leurs équipes. Cependant, Google agit rapidement pour « nettoyer » son IA et faire en sorte que sa nouvelle vision du Web puisse advenir comme il l’imagine.
Pas forcément rassurant pour une fonctionnalité en cours de test aux États-Unis depuis déjà un an. En Europe, aucune feuille de route sur le déploiement des AI Overviews n’a encore été communiquée, mais, en ajoutant la barrière du langage à la formule, il est fort probable que nous rencontrions le même type « d’hallucinations » de l’IA que les internautes d’outre-Atlantique.