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On y était : la remise de la Palme d’honneur du Festival de Cannes au Studio Ghibli

21 mai 2024
Par Agathe Renac
Gorō Miyazaki était à Cannes pour recevoir la Palme d'or d'honneur.
Gorō Miyazaki était à Cannes pour recevoir la Palme d'or d'honneur. ©L'Éclaireur Fnac

Pour la première fois de son histoire, la Palme d’or d’honneur ne revient pas à un artiste, mais à un collectif. Un événement marquant qui a poussé Gorō Miyazaki à voyager à travers le globe pour se rendre sur la Croisette.

« On est tous amoureux de ce cinéma d’animation japonais et du travail fantastique du Studio Ghibli », affirme le délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux, un sourire aux lèvres. Une histoire qui dure depuis près de 40 ans, et qui puise sa force dans sa capacité à proposer « quelque chose d’universel, film après film ». Un savoir-faire unique, qui a poussé le Festival à casser les codes.

Pour la première fois de son histoire, il « ne décerne pas la Palme d’honneur à un artiste, mais à un studio », explique le spécialiste. Avant d’enchérir : « Et quel studio ! ». Et qui dit événement exceptionnel, dit invité de marque. En effet, Gorō Miyazaki (réalisateur, directeur du développement créatif du parc Ghibli et fils d’Hayao Miyazaki) a fait le déplacement pour recevoir ce prix prestigieux au nom de l’ensemble du Studio Ghibli, du Musée Ghibli de Mitaka et du Parc Ghibli.

Travail d’équipe

Le cinéaste a foulé les marches emblématiques du Grand Théâtre sous les flashs des photographes, avant d’entrer dans la salle sous un tonnerre d’applaudissements. Standing-ovation qui s’est interrompue l’espace de 10 minutes – le temps de diffuser une rétrospective des films du studio et les coulisses du travail d’Hayao Miyazaki – avant de reprendre encore plus franchement pour accueillir l’artiste japonais sur les planches. Après quelques remerciements, ce dernier a annoncé avoir une petite surprise pour les fans : une vidéo des fondateurs du studio remplie d’humour qui a déclenché de nombreux rires auprès d’un public éclectique et de tous les âges.

Après avoir reçu le prestigieux prix des mains du membre du jury Juan Antonio Bayona, qui lui a confié tout son amour pour le travail du studio et l’avoir remercié « d’avoir rendu notre vie un peu plus belle », Gorō Miyazaki a partagé une anecdote étonnante avec le public. « Quand les représentants de Ghibli sont revenus des États-Unis avec l’Oscar remporté par Le garçon et le héron, ils nous ont dit qu’il n’y avait pas de boîte. Ils étaient contraints de l’envelopper dans plusieurs serviettes pour ne pas l’abîmer dans leur valise. Là, je suis rassuré, parce que je vois que la Palme est dans une boîte. (rires) Plus sérieusement, le Studio Ghibli a été créé il y a 40 ans. (…) Nous avons réalisé plein de films, ouvert un musée, mais aussi un parc. Les trois fondateurs sont les plus grands contributeurs, mais j’aimerais remercier le travail réalisé par toutes les équipes. (…) Aussi, le prix et cet honneur ne revient pas qu’à Ghibli, mais à toutes les personnes qui ont aimé les films, les fans du monde entier qui nous ont soutenu. J’aimerais leur dire merci. »

Une projection unique dans le monde

Un soutien et un amour inconditionnel qui a traversé les frontières, et que le studio a souhaité remercier avec la projection de quatre courts-métrages inédits, écrits et réalisés par Hayao Miyazaki et mis en musique par le compositeur culte Joe Hisaishi. Trois d’entre eux n’ont jamais été vus en dehors du Japon, et ont donc été diffusés à Cannes, ce 20 mai, pour la toute première fois. Drôles, beaux et émouvants, nos deux coups de cœur nous ont rappelé les films Ghibli les plus cultes.

En effet, Mei et le chaton-bus (qui est une mini-suite de Mon voisin Totoro) nous transmet sa joie communicative en nous racontant l’amitié étonnante entre une fillette et un « bébé chat-bus », et M. Pâte et la princesse Œuf est une œuvre courte et touchante dans laquelle on retrouve le style et le dessin de Miyazaki père. Ce dernier s’intéresse à la solidarité entre un œuf et un homme fait de pâte qui tentent de s’échapper de leur prison et de leur geôlière, la sorcière Baba Yaga.

Mei et le chaton-bus est la suite de Mon voisin Totoro.©2002 Studio Ghibli

Les deux autres courts-métrage présentés, Boro la petite chenille et À la recherche d’une maison, ont quant à eux misé sur l’originalité en bannissant les dialogues au profit d’onomatopées et d’effets sonores. On y retrouve aussi des thématiques chères au studio, comme la nature et son écosystème. Après deux heures de cérémonie riches en émotions, Gorō Miyazaki a clôturé cet événement en annonçant que « cette Palme est un encouragement pour les 40 années à venir ». On a déjà hâte de découvrir la suite.

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Article rédigé par
Agathe Renac
Agathe Renac
Journaliste