La reine du polar a encore sévi. Autopsie de son nouveau roman, Morts suspectes, en librairie le 15 mai prochain.
Avis aux amoureux d’hémoglobine et de scènes sanguinolentes avec moult détails : le nouveau polar de Patricia Cornwell, Morts suspectes, est attendu en librairie le 15 mai prochain ! Nouvelle enquête de la célébrissime Kay Scarpetta, ce roman nous plonge au cœur des immenses forêts de Virginie, pleines d’animaux dangereux, de créatures étranges et de meurtres sordides. Sans spoiler alert, mais avec quelques détails croustillants, on vous embarque aux côtés de la médecin légiste la plus suivie d’Amérique.
« La nuit d’Halloween la plus sanglante qu’ait connue le nord de la Virginie. »
Patricia CornwellMorts suspectes
Pour la 27e enquête de sa pathologiste préférée, Patricia Cornwell pose le décor dès le départ : « La nuit d’Halloween la plus sanglante qu’ait connue le nord de la Virginie. » Mais dans cette histoire, ce ne sont ni les deux clowns tueurs ni le mystérieux suicide d’une dentiste dans une ville voisine qui l’intéressent. Ce qui l’intrigue, c’est le meurtre de deux campeurs dans une zone vide de toute présence humaine.
À l’orée d’une mine abandonnée, ce couple a été mutilé et tué. Leurs corps sans vie ont été retrouvés embrochés par deux bâtons de marche, leurs mains entaillées et leurs os brisés. Mise en scène ? Œuvre d’un étrange animal ? Déchaînement gratuit de violence ? On ne le saura pas tout de suite, mais, dès l’arrivée du docteur Scarpetta sur les lieux du crime, le stress monte. On tourne fiévreusement les pages du livre. Pas de répit jusqu’à la sortie de la forêt.
Des cadavres modernes
Suite logique d’Autopsie et Livide, deux polars qui avaient fait renaître après quelques années d’absence la légiste aux 130 millions de livres vendus, Morts suspectes explore les angoisses du XXIe siècle. À bas les tueurs en série made in Ted Bundy qui, il faut le dire, commençaient à sentir un peu le rance, et bonjour la peur des attentats, les complots politiques et l’usage criminel de la nouvelle technologie. Dans ce roman, Patricia Cornwell prouve encore une fois sa dextérité à trouver de nouvelles manières de nous effrayer et de fouiller là où sont désormais nos terreurs.
À travers son écriture, elle révèle un véritable talent, celui de décortiquer les nouvelles technologies comme on le fait des cadavres sur la table d’autopsie (pour les cadavres autopsiés, ne vous inquiétez pas, l’ancienne journaliste spécialisée en faits divers en est toujours aussi fan !). Résultat : la nouvelle technologie devient une source de rebondissement inépuisable et de quelques bonnes frayeurs de lecture.
Au-delà du double homicide, c’est aussi avec plaisir que l’on renoue avec les histoires intimes de la nièce de Scarpetta, Lucy, de son beau-frère, Pete Marino, ou encore de son compagnon, l’énigmatique profiler Benton Wesley. On retrouve ces personnages que l’on suit depuis tant d’années comme on le ferait avec les membres d’une famille éloignée : avec curiosité et attendrissement.
Ils se montrent encore et toujours sous les traits de parfaits anti-héros, soupe au lait et obsessionnels, mais avec cette envie de vouloir toujours bien faire. D’ailleurs, c’est peut-être ça qui fait de Patricia Cornwell la reine du polar ou, en tout cas, ce qui fait qu’on l’aime autant : elle arrive, tout en parlant de crâne coupé à la scie et de lèvres mangées par les poissons, à mettre une profonde humanité dans ses histoires. On la voit explorer la psychologie de ses personnages, apprendre à mieux les connaître, tenter de déceler leurs peurs. Elle leur donne vie, interagit avec eux, nous les montre comme de vrais amis.