Critique

The Signal : dans l’espace, personne ne vous entendra crier

11 mars 2024
Par Agathe Renac
“The Signal” est disponible depuis le 7 mars sur Netflix.
“The Signal” est disponible depuis le 7 mars sur Netflix. ©Netflix

Dès son arrivée sur la plateforme le 7 mars dernier, la nouvelle série SF de Netflix a su créer la surprise. Elle doit notamment son succès à son histoire captivante et à sa construction (très) efficace.

Dark nous l’a prouvé : les séries allemandes n’ont rien à envier à leurs consœurs américaines. Sombres, mystérieuses et addictives, elles parviennent à capter notre attention en une poignée de minutes et nous délivrent des histoires étonnantes. Conscient de leur potentiel, Netflix a décidé de les produire et les diffuser. Un pari gagnant, qui a permis à la plateforme de façonner de véritables phénomènes. De la mini-série primée Unorthodox au thriller haletant Chère petite, ces productions séduisent les spectateurs, qui les propulsent instantanément dans le Top 3 des shows les plus visionnés du catalogue. Et la dernière en date, The Signal, ne déroge pas à la règle.

Mayday mayday

Cette mini-série franco-allemande en quatre épisodes est incarnée et développée par des visages peu familiers du public français. Conçue par Florian David Fitz (qui est aussi l’un des visages du show), Nadine Gottmann (Nous sommes le déluge), et Kim Zimmermann (Le Parfumeur), elle est portée par les talents allemands Peri Baumeister (Blood Red Sky) et Seumas Sargent (The Seed).

Tout commence à l’aube, quand Sven et sa fille Charlie se préparent en vitesse pour voir l’atterrissage de la capsule spatiale de Paula. Mère de famille et astronaute, cette dernière les avait quittés durant plusieurs mois pour assurer une mission à bord de l’ISS.

Cependant, ce retour ne se passe pas comme prévu. La jeune femme déclenche les parachutes d’urgence au dernier moment, hésitant à provoquer la destruction de sa capsule (qui aurait provoqué sa mort et celle de son partenaire) et délivre des phrases énigmatiques à son mari, quand elle le contacte par téléphone. Le lendemain, Sven et Charlie l’attendent avec impatience à l’aéroport, mais un mouvement de panique se manifeste quand l’annonce tombe : l’avion de Paula et des 177 autres passagers a disparu des radars – un événement qui fait forcément écho au Malaisia Airlines, dix ans après la tragédie. Le père et la fille partagent la douleur et l’incompréhension des autres familles, et refusent de faire leur deuil.

Une série haletante et efficace

Quelques heures après l’incident, Sven est déjà interrogé par la police : sa femme avait-elle adopté un comportement étrange avant sa mission ? Est-elle impliquée dans la disparition de l’avion ? Un interrogatoire qui sème le doute dans la tête des spectateurs, et nous questionne sur l’identité du « grand méchant » de l’histoire. Dès le premier épisode, les auteurs ouvrent de nombreuses intrigues secondaires, qui seront cruciales pour le développement de l’intrigue.

Des indices sont semés ici et là, et on comprend très vite que The Signal est un véritable puzzle qui cache de nombreux secrets. Persuadée que sa mère est toujours là, quelque part, Charlie tente, par tous les moyens, de recevoir un signal de sa part. La nostalgie et les souvenirs du père et de la fille vont ainsi rythmer le récit, nous permettant par la même occasion d’en apprendre plus sur l’astronaute et sur sa mission dans l’espace.

©Netflix

Dynamique et mystérieuse, la série parvient très rapidement à capter notre attention. Elle est d’une efficacité redoutable, et ne se perd pas dans des intrigues superflues qui auraient tendance à ralentir le show. Ici, tout est calculé et millimétré, et la production ne souffre d’aucune longueur. La relation entre Sven et Charlie nous offre aussi des instants de complicité et de tendresse bienvenus, qui nous permettent de souffler après des scènes d’action haletantes. Vraie série de science-fiction, The Signal nous promet aussi un véritable voyage dans l’espace.

Elle emprunte des plans aux meilleurs films du genre, en captant des vues imprenables de la Terre, en laissant ses personnages jouer avec la pesanteur, et en insufflant aussi un sentiment de claustrophobie. Subtils et intelligents, les mouvements de caméra et le montage contribuent à cette immersion totale. The Signal ne révolutionne pas le genre de la SF, mais offre néanmoins à ses spectateurs un très bon divertissement. C’est le genre de série que l’on dévore en une journée et qui nous permet de nous évader l’espace de quelques heures.

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Agathe Renac
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Journaliste