Critique

Great Pretender razbliuto signe le retour d’un anime de braquage de très haut vol

08 mars 2024
Par Samuel Leveque
Great Pretender razbliuto signe le retour d'un anime de braquage de très haut vol
©WIT Studio/Crunchyroll

Quatre ans après son passage remarqué sur Netflix, l’anime Great Pretender et ses braqueurs internationaux dignes d’Ocean’s Eleven reviennent en force dans un film d’animation diffusé sur la plateforme Crunchyroll.

On doit Great Pretender au prestigieux studio Wit (L’Attaque des Titans), et plus particulièrement au brillant réalisateur Hiro Kaburagi (Hanebado, Lupin III) et au scénariste prodige Ryôta Kosawa. Une dream team assemblée par Fuji TV et Netflix, qui en a fait l’un de ses premiers animes à très grand spectacle. Le résultat, diffusé au sortir des confinements de 2020, était pour le moins stupéfiant.

On y suivait les aventures hautes en couleur de Makoto, un jeune escroc japonais se retrouvant acoquiné à un arnaqueur de stature internationale, le Français Laurent Thierry. Le duo, accompagné d’une bande de personnages aussi loufoques qu’astucieux, prenait un malin plaisir à monter des combines improbables pour siphonner les coffres-forts de héros généralement fort peu recommandables.

Les 23 épisodes de la série étaient découpés en grands arcs narratifs faisant voyager notre fine équipe aux quatre coins du monde. Dans les derniers chapitres, toutes les intrigues du show se rejoignaient dans un final explosif. Bref : un des meilleurs animes de braquage de ces 20 dernières années.

Une suite surprise

Rien, cependant, ne semblait appeler à une suite. En effet, la plupart des intrigues étaient définitivement résolues. La surprise a donc été de taille quand le studio Wit a annoncé l’arrivée imminente de Great Pretender razbliuto en novembre dernier, une révélation à la fois mystérieuse et relativement tardive pour un projet de cette ampleur.

©WIT Studio / Netflix

De fait, avant la sortie du film, seuls un court trailer et très peu d’informations avaient filtré. Parmi elles : le profil de la protagoniste, Dorothy, une arnaqueuse internationale assez secondaire dans la série. La bonne nouvelle était néanmoins le retour d’une grande partie de l’équipe qui avait œuvré sur le développement du premier anime (dont Maiko Okada à la production, aussi connue pour avoir travaillé sur Pokémon et Ranking of Kings).

Pas indispensable, mais réjouissant

Après quelques mois d’attente, le projet est enfin révélé aux spectateurs. Sans surprise, on découvre que Great Pretender razbliuto met en avant de nouveaux personnages. Le film nous propose de suivre le destin d’une jeune Taïwanaise devenue amnésique à la suite d’une fusillade. Petite particularité : elle semble avoir un sérieux penchant pour les arnaques de haut vol. Rapidement embarquée dans une mésaventure impliquant la mafia chinoise, Dorothy se lance dans une fuite éperdue à travers l’Asie, dans un chassé-croisé impliquant son île d’adoption, Singapour et Kyoto, et un passé qui paraît vouloir la rattraper.

©WIT Studio / Crunchyroll

On comprend assez vite que la magie de Great Pretender est toujours là : on retrouve des héros filous à la stature internationale, propulsés dans un enchaînement d’arnaques et de contre-arnaques de plus en plus improbables, qui mènent par le bout du nez les autres personnages et les spectateurs.

Le tout avec une résolution qui assume pleinement un côté baroque et over the top dans les dernières scènes du film, pour raccrocher les wagons avec la série Great Pretender à la manière d’un épisode des Cinq dernières minutes. Dorothy finira, à l’évidence, par se retrouver confrontée à un passé qui ramènera de sacrés souvenirs aux spectateurs du show originel.

©WIT Studio / Crunchyroll

Le format long-métrage choisi pour ce retour à l’écran est particulièrement bien senti et permet de proposer une histoire amusante et bien ficelée, d’un seul jet, avec un rythme toujours haletant. Mention spéciale à la réalisation, encore plus poussée dans sa folie d’aplats de couleurs, et aux envolées jazzy de sa musique signée Yamada Yutaka (Tokyo Ghoul, Bleach…).

On regrettera simplement que la folle histoire de notre très attachante nouvelle héroïne ne tienne pas vraiment par elle-même, partant du principe (du moins dans son dernier acte) que vous avez bien l’historique de la première série à l’esprit. Razbliuto se pense vraiment comme une suite plutôt que comme un projet indépendant.

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Qu’à cela ne tienne, Great Pretender razbliuto reste un polar réjouissant, intense et drôle comme on en trouve assez rarement dans le petit monde des films d’animation japonaise. Pour peu que vous ayez déjà eu la chance de visionner la série de 2020 (toujours disponible sur Netflix), cette nouvelle proposition est l’une des petites pépites inattendues de cet hiver 2024.

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