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Beeple, l’artiste derrière l’oeuvre numérique la plus chère au monde, dévoile sa nouvelle création hybride

03 novembre 2021
Par Félix Tardieu
Beeple, "Human One", 2021
Beeple, "Human One", 2021 ©Courtesy of Beeple / Christie's

Beeple, de son vrai nom Mike Winkelmann, secouait le monde de l’art en février dernier lors de la vente record de l’oeuvre numérique Everydays: The First 5,000 Days, adjugée 69 millions de dollars, devenant ainsi un des artistes vivants les plus cotés du marché.

Beeple est de retour. Après avoir frappé un grand coup avec Everydays: The First 5,000 Days, lors d’une vente historique chez Christie’s à l’origine d’une ferveur internationale pour le monde des NFT et du crypto-art, Beeple a dévoilé une nouvelle création qui sera mise aux enchères le 9 novembre prochain. Celle-ci est déjà estimée à 15 millions de dollars. Paradoxalement, cette œuvre intitulée Human One signe la première incursion de Beeple dans le monde « réel » – si ce mot a encore un sens aujourd’hui – puisque cette sculpture, amenée à évoluer dans le temps, mêle propriétés physiques et numériques. Cette installation de 2,13 mètres de haut est composée de quatre écrans LED d’ultra haute résolution, représentant un astronaute dans une course infinie, dans des décors dystopiques transformables à volonté, à mesure que la structure tourne sur elle-même. Le rendu de l’œuvre est généré aléatoirement, à partir de clips vidéo stockées sur la blockchain qui, mis bout à bout, produisent au total 24h d’images sans interruption. Malgré sa dimension physique, l’œuvre est donc très ancrée dans la technologie des NFT pour laquelle Beeple s’est fait connaître du grand public.

Beeple se réserve ainsi le droit de continuer à façonner sa nouvelle création au-delà de sa vente en ajoutant régulièrement de nouveaux designs à la blockchain. Interrogé par Noah Davis, responsable du département d’art digital chez Christie’s, Beeple a déclaré qu’il s’agissait là d’un « projet de toute une vie » et que son sens continuerait à évoluer au fil du temps. Et qui sait, peut-être un jour supprimera-t-il tout simplement l’œuvre ? Le futur acquéreur de Human One aura certainement conscience des conditions particulières de cette vente inédite qui aura donc deux versants : l’œuvre physique et le NFT qui y sera rattaché, avec un contrat intelligent spécialement encodé pour permettre à Beeple de garder le contrôle sur Human One.

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Alors que Beeple est actuellement le troisième artiste vivant le plus cher au monde après Jeff Koons et David Hockney, certains continuent de s’interroger sur la valeur de son art : suite à la vente historique de Everydays: The First 5,000 Days, de nombreux critiques, à l’instar de Ben Davis pour le site Artnet news, avaient ainsi relevé un certain nombre d’images problématiques, à caractère raciste, homophobe et sexiste, parmi les 5000 images compilées qui constituent l’oeuvre vendue à 69 millions de dollars. Au-delà de l’engouement pour les NFT, une réflexion mérite donc d’être menée sur le contenu même des œuvres numériques. 

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Article rédigé par
Félix Tardieu
Félix Tardieu
Journaliste