Créées il y a quelques années par les fabricants de cartes graphiques, les technologies comme DLSS et FSR avaient pour but d’améliorer les performances de votre carte graphique à moindre coût. Aujourd’hui, elles arrivent dans leur troisième génération et remplissent ce rôle mieux que jamais.
Depuis quelques années, les dernières générations de cartes graphiques, outre une puissance de calcul toujours plus élevée, proposent des fonctions annexes de plus en plus nombreuses et utiles à votre expérience en jeu. En 2019, peu de temps après l’arrivée du ray tracing, Nvidia a introduit le DLSS (Deep Learning Super Sampling), qui avait la particularité d’utiliser un algorithme entraîné par IA pour améliorer les performances en jeu sans perte de qualité visuelle, du moins en théorie.
Dans la foulée, AMD a lancé sa propre solution concurrente, le FSR (FidelityFX Super Resolution). Depuis, ces deux solutions ont continué à évoluer et en sont aujourd’hui à leur troisième version, avec toujours le même objectif : améliorer les performances des jeux sur votre ordinateur sans altérer la qualité visuelle, et vous permettre ainsi d’avoir accès à des jeux récents sans avoir à changer de matériel. Voyons un peu leur fonctionnement et ce qui les différencie.
DLSS 3.5, l’exclusivité selon Nvidia
Nvidia a sorti la troisième version de son DLSS en septembre 2022, complétée un an plus tard par une mise à jour en version 3.5, apportant quelques fonctions supplémentaires. Mais pour comprendre ce qui change avec DLSS 3.5, il faut revenir à la base de son fonctionnement.
Lorsque vous activez DLSS sur votre carte graphique, celle-ci va rendre l’image du jeu dans une définition inférieure à celle affichée : un jeu affiché en 1080p sur votre écran pourra par exemple être rendu en 720p par la carte graphique, puis « étiré » pour correspondre à ce qu’attend le moniteur. Cela permet de gagner considérablement en performances, mais ce genre d’opération a pour effet de détériorer la qualité de l’image et de favoriser l’apparition d’artefacts visuels.
Pour compenser ces défauts, le DLSS applique un traitement à partir d’un algorithme entraîné par IA qui va avoir plusieurs effets : lisser les contours des objets à l’image, rétablir les détails perdus par la définition de rendu inférieure, et améliorer la qualité générale de la scène.
La troisième version de DLSS introduit donc une des plus importantes nouveautés de la technologie depuis son lancement, une fonction nommée « Frame Generation ». Comme son nom l’indique, le DLSS met à nouveau à contribution les IA de Nvidia, cette fois non pas pour rajouter des détails dans l’image, mais pour générer des images entières et épauler ainsi le travail du GPU. Concrètement, cela signifie qu’une carte graphique est capable de produire un nombre significativement plus élevé d’images par seconde sans augmenter sa charge de travail, résultant en une amélioration notable de la fluidité en jeu.
Si la fonction sera utile pour profiter de ses jeux dans les meilleures conditions, elle se révélera cruciale pour les PC plus modestes à l’avenir, permettant de jouer dans des conditions acceptables aux tout derniers jeux là où il aurait été indispensable de changer de matériel pour en profiter.
Récemment, la mise à jour 3.5 a ajouté une fonction « Ray Reconstruction » qui améliore la qualité du ray tracing, mais surtout un meilleur entraînement des IA pour les modèles utilisés. Notons cependant que le DLSS est une technologie de Nvidia, qui a pour habitude de verrouiller ses technologies à ses propres produits. En l’occurrence, si le DLSS ne peut s’activer sur des cartes de Nvidia, la version 3.0 est exclusive aux RTX 4000, sorties à partir de 2022.
FSR 3, l’outsider d’AMD
En 2021, AMD a enfin sorti sa technologie concurrente avec FSR, dont la première version se montre d’abord bien plus simple que celle proposée par Nvidia. Pas d’intervention de l’IA à l’époque, mais des algorithmes déjà longuement utilisés et maîtrisés par AMD pour offrir un résultat relativement proche de celui proposé par son concurrent.
Le principe reste néanmoins le même : une fois activée, la fonction réduit la définition de rendu pour alléger la charge du GPU et reconstruit ensuite l’image pour l’adapter à l’affichage de l’écran. La technologie d’AMD s’est toutefois largement améliorée au fil des mises à jour pour rattraper celle de Nvidia, et FSR 3 propose désormais lui aussi une fonction d’amélioration de la fluidité en jeu nommée « Fluid Motion Frames ». Cette nouvelle version introduit également des algorithmes entraînés par intelligence artificielle, bien que cette inclusion soit plus discrète que chez Nvidia.
Mais le principal avantage du FSR est sa compatibilité avec un éventail de cartes graphiques bien plus important que le DLSS. AMD a souvent mis un point d’honneur à rendre ses technologies libres d’accès, et c’est également le cas de FSR qui, en plus d’être compatible avec plusieurs générations de Radeon chez AMD (jusqu’aux modèles sortis en 2018), l’est aussi avec les cartes concurrentes de chez Nvidia, avec plusieurs modèles de GeForce capables d’exploiter cette fonction. Notons toutefois que les toutes dernières fonctions, comme Fluid Motion Frames, restent réservées aux cartes graphiques les plus récentes.
Des technologies au bénéfice de votre portefeuille
Lors du lancement de DLSS et plus tard de FSR, Nvidia comme AMD expérimentaient avec différents algorithmes afin de permettre une prouesse technique inespérée jusqu’alors : améliorer les performances d’une carte graphique sans avoir à modifier les jeux ou le matériel. Aujourd’hui, les avancées permises par ces technologies et leurs améliorations poussent le principe encore plus loin, en vous permettant d’allonger la durée de vie de votre carte graphique et de l’utiliser plus longtemps, sur des jeux plus récents et toujours plus demandeurs en performances.
La compatibilité de ces différentes technologies avec les jeux reste toutefois un point auquel vous devrez prêter attention : les jeux doivent disposer d’un support spécifique pour l’une ou l’autre de ces solutions (parfois, plusieurs en même temps), mais, là aussi, Nvidia comme AMD travaillent avec les principaux éditeurs pour assurer une bonne prise en charge.
À l’heure actuelle, Nvidia affirme que plus de 500 jeux sont compatibles avec ses technologies, quand AMD liste plus de 200 jeux utilisant FSR. Et à l’heure où les cartes graphiques haut de gamme sont toujours plus onéreuses, cela vous permet d’allonger un peu la durée de vie de votre propre modèle, le temps d’économiser pour un remplacement bien mérité.