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La réalisatrice Jane Campion reçoit le Prix Lumière pour l’ensemble de son oeuvre

18 octobre 2021
Par Félix Tardieu
Julia Ducournau, la réalisatrice de Titane, remettant avec émotion le Prix Lumière à Jane Campion
Julia Ducournau, la réalisatrice de Titane, remettant avec émotion le Prix Lumière à Jane Campion ©Reynaud Julien/APS-Medias/ABACA

A l’occasion du festival Lumière, la réalisatrice néo-zélandaise s’est vue remettre le Prix Lumière, exauçant ainsi un des derniers vœux du cinéaste Bertrand Tavernier, président historique de l’Institut Lumière décédé en mars dernier.

Jusqu’à ce que Titane de Julia Ducournau remporte la Palme d’Or au dernier Festival de Cannes, Jane Campion demeurait la seule femme à avoir reçu le prestigieux prix cannois pour son chef d’oeuvre La leçon de piano (1993). C’était donc là un geste fort et nécessaire que de voir Julia Ducournau remettre le Prix Lumière en main propre à Jane Campion, comme un signe de reconnaissance et de filiation. Ce prix fut l’occasion pour de nombreux cinéphiles de découvrir ou redécouvrir les films de Jane Campion, dont les huit longs-métrages ont fait l’objet d’une rétrospective inédite à l’Institut Lumière. Ces derniers ont ainsi pu découvrir en avant-première le nouveau film de Jane Campion, The Power of the Dog, qui marque son retour au cinéma après onze ans d’absence – après avoir notamment été occupée par la création de la série Top of the Lake (2013-2017). Tiré du roman éponyme de l’écrivain américain Thomas Savage, The Power of the Dog, film qui dynamite les codes du western viril, a remporté le Lion d’argent de la mise en scène à la dernière Mostra de Venise et sera diffusé sur Netflix le 1er décembre prochain. 

Une cinéaste majeure

Troisième femme à recevoir le Prix Lumière après Jane Fonda (2018) et Catherine Deneuve (2016), Jane Campion met en scène l’aliénation des femmes à travers les époques, exaltant la liberté de ses héroïnes – sans jamais les idéaliser pour autant. La cinéaste n’a pas caché son émotion devant les spectateurs venus en nombre au Centre des Congrès de Lyon pour assister à la remise du fameux prix : « Le cinéma m’a donné ma vie et je suis heureuse de pouvoir le rendre. Venir à Lyon, dans la ville où le cinéma a été inventé, c’est comme aller à Bethléem. Mais les frères Lumière avaient bien des sœurs, des épouses, des assistantes, non ? Je pense à elles », s’est-elle ainsi exprimée. Puis, comme le veut la tradition lyonnaise, la réalisatrice a ensuite retourné à sa façon La sortie des usines Lumière dans la rue du Premier Film, là où fut tourné (comme son nom l’indique) le tout premier film des frères Lumière. Une manière de clore en beauté cette treizième édition du Festival Lumière.

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Article rédigé par
Félix Tardieu
Félix Tardieu
Journaliste
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