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Séance de rattrapage : nos 10 pépites du mois d’octobre

30 octobre 2023
Par La rédaction
La nouvelle série de Mike Flanagan, “La Chute de la maison Usher”, est sortie sur Netflix le 12 octobre.
La nouvelle série de Mike Flanagan, “La Chute de la maison Usher”, est sortie sur Netflix le 12 octobre. ©Netflix

Films, séries, albums, spectacles, jeux de société… Chaque mois, des centaines d’œuvres sont diffusées dans les salles obscures, sur les plateformes ou dans les librairies. Face à cette offre colossale, le choix est difficile. La rédaction de L’Éclaireur vous dévoile ses trouvailles du mois.

1 Le spectacle C’est bientôt fini, de Gabriel Donzelli

Depuis la rentrée, Gabriel Donzelli se produit au Petit Palais des glaces dans un seul en scène intitulé C’est bientôt fini. Dans ce spectacle, le fils de la cinéaste Valérie Donzelli (La Guerre est déclarée, L’Amour et les Forêts…) se livre sur sa maladie infantile ; un cancer du cerveau qui l’a forcé dès son plus jeune âge à passer son enfance dans les chambres d’hôpital et les salles d’examen.

Cette épreuve, Gabriel Donzelli en a fait une force dans un espoir « de reconstruction et d’apaisement ». Guérir grâce à l’absurde est la mission première de cet artiste âgé de 21 ans qui, à travers son drame personnel, trouve le moyen de nous faire rire, mais aussi de nous raconter son enfance aux côtés de son frère et de sa sœur, son adolescence et ses premiers émois amoureux, ou encore sa relation avec ses parents. Loin de se cantonner au portrait du milieu hospitalier, Gabriel Donzelli nous embarque dans sa vie hors des murs des hôpitaux pour un spectacle joyeux, émouvant, rempli de générosité.

2 Le film Identity, de James Mangold

Période d’Halloween oblige, L’Éclaireur a forcément poncé sa watchlist de la saison automnale. Entre séances de rattrapage des films d’horreur les plus iconiques – alors que sortent au cinéma L’Exorciste Dévotion et Saw X – et thrillers cultes pour se mettre dans l’ambiance, le fête des morts est l’occasion d’enfin regarder Identity (2003). Réalisé par James Mangold (Copland, Logan, Indiana Jones 5…), le long-métrage n’est pas à proprement parler un film d’horreur, mais il devrait tout de même séduire les adeptes de polars « horrifiques ».

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À la manière de Psychose (1960), le film se déroule dans un motel miteux des États-Unis. Par une nuit d’orage, plusieurs personnes vont être contraintes de trouver refuge entre ses murs. S’ils croient d’abord au hasard, nos personnages vont vite découvrir qu’ils sont ici pour une raison, et qu’ils pourraient rapidement tous devenir les victimes d’un tueur en série. Découvertes sordides et gores, mystères et retournements de situation inattendus sont au cœur du long-métrage. James Mangold offre un film prenant porté par John Cusack et le regretté Ray Liotta. Idéal pour se mettre dans l’ambiance à l’approche du 31 octobre !

3 Le film d’animation Linda veut du poulet ! de Chiara Malta et Sebastian Laudenbach

Il n’y a pas qu’Halloween en octobre ! Récompensé au dernier Festival d’Annecy par le Cristal du meilleur long-métrage d’animation, Linda veut du poulet ! est un vrai coup de cœur. Réalisé par Chiara Malta et Sebastian Laudenbach, le film raconte la recherche désespérée de Linda et de sa mère en quête d’un poulet, alors que tous les magasins sont fermés pour cause de grève.

La bande-annonce de Linda veut du poulet !

Les rapports entre une mère qui cherche à se faire pardonner après avoir puni sa fille injustement et cette dernière résolue à manger la recette qui lui rappelle son père décédé promettent de vous faire rire autant que pleurer.

Avec son graphisme unique et coloré, Linda veut du poulet ! est une prouesse esthétique réussie, mais aussi une œuvre profonde emplie d’une grande douceur et d’une grande humanité. Cette création originale, amusante et intime, est le long-métrage idéal à voir au cinéma à l’occasion des vacances scolaires.

4 La BD Il m’a volé ma vie, de Laurent-Frédéric Bollée et Francesco Dibattista

Inspiré du livre éponyme de Morgane Seliman, Il m’a volé ma vie (2023, Glénat) est une BD importante. Laurent-Frédéric Bollée et Francesco Dibattista s’allient pour donner une nouvelle fois la parole à cette survivante. Victime de harcèlement et de violences conjugales, Morgane Seliman est en effet au cœur de ce récit aussi poignant que puissant.

Entre isolement et peur, le duo d’artistes raconte le parcours du combattant de la jeune femme prête à tout pour s’en sortir et redémarrer sa vie à zéro. Du premier geste fatal à la bataille judiciaire – qui semble presque perdue d’avance –, Il m’a volé ma vie rend compte de cette double peine dont sont souvent victimes les plaignantes : dans un premier temps la souffrance de la victime, son musèlement, puis, dans un second temps, la douleur d’une femme qu’un système judiciaire peine à reconnaître et à croire.

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Par ailleurs, l’esthétique et les couleurs grisâtres choisies pour illustrer la bande dessinée sont également le témoin de la torpeur de notre narratrice. Seules les cases peintes en rouge pour signifier les coups et les blessures de Morgane se distinguent. Il m’a volé ma vie rappelle à nos mémoires que le combat contre les violences conjugales et les féminicides doit continuer. Avec cette œuvre, Laurent-Frédéric Bollée et Francesco Dibattista mettent finalement des images fortes sur des mots percutants.

5 Le DJ Mall Grab

Alors qu’il enflammait, il y a une semaine, le Trabendo à Paris, Mall Grab est déjà une valeur sûre de la house et de la techno. Jeune artiste australien, il connaît depuis peu une ascension fulgurante sur la scène électro grâce à son statut de chef de file de la lo-fi house.

Let U Kno de Mall Grab.

Jordon Alexander, de son vrai nom, aime mélanger les genres, de la drum’n’bass au hardcore punk, en passant par la musique électronique. Il se fait d’ailleurs connaître en 2016 avec son remix d’Alicia Keys, Let U Kno. Depuis six ans maintenant, ses mixtapes aussi profondes que dansantes font fureur. Avec Growing Pains, Share a View ou encore What I Breath, l’Australien est parvenu à se faire une place au sein de la musique underground, et quelque chose nous dit qu’il n’a pas fini de nous faire bouger tout au long de la nuit !

6 L’ouvrage Une saison en enfer, de Patti Smith

« Les poèmes d’Arthur Rimbaud m’accompagnent depuis toujours […] Je les ai lus et relus. J’ai tenu le pistolet, balayé la tombe et je me surprends aujourd’hui à être la gardienne du terrain qui appartenait autrefois à sa mère. J’ai été fidèle, toujours mes pas dans les siens, compagne invisible. » À l’occasion du 150ᵉ anniversaire de la publication de l’œuvre Une saison en enfer, les éditions Gallimard ont publié un ouvrage illustré inédit, entièrement pensé et conçu pendant cinq années par l’artiste pluridisciplinaire Patti Smith.

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Un très bel ouvrage (grand format) augmenté de 176 pages dans lesquelles le texte intégral de Rimbaud dialogue avec les textes manuscrits, les dessins et les photographies de l’Américaine. Une œuvre qui témoigne de cette relation passionnelle et intime que l’artiste entretient dans son imaginaire avec le poète, qui l’envoûte autant qu’il l’inspire depuis son adolescence et qui la conduira à de nombreuses reprises jusqu’à Charleville-Mézières, sur les traces de cet amant fictif. Cette fascination vouée au poète nous est ainsi transmise dès les premières pages et donne à celui ou celle qui les lit un tout nouveau regard sur l’œuvre de Rimbaud, atemporelle et immortelle.

« Un pamphlet autrefois ignoré, aujourd’hui considéré comme une œuvre sans équivalent dans la littérature française, écrit il y a 150 ans par un adolescent qui reconnaissait et repoussait tous les miroirs, combattait tous les démons, démasquait les archanges et prophétisait l’époque moderne. Soufre confessionnel. Flamme inextinguible. »

7 La série La Chute de la maison Usher sur Netlfix

Faut-il encore présenter Mike Flanagan ? De The Haunting of Hill House à Bly Manor, en passant par Sermons de minuit, le maître de l’horreur a signé les meilleures séries horrifiques de Netflix. Le cinéaste américain ne se contente pas de nous faire peur. Il nous surprend, nous fait voyager dans des univers uniques et troublants, et nous émeut avec des personnages toujours aussi torturés et complexes.

Après des années d’exclusivité, le réalisateur quitte le géant du streaming pour se tourner vers un autre mastodonte : Prime Video. Cependant, il a décidé de nous offrir une sortie de scène spectaculaire avec une toute dernière série, La Chute de la maison Usher.

Inspiré d’une nouvelle d’Edgar Allan Poe, le show nous plonge dans le quotidien des Usher, une riche famille à la tête d’une entreprise pharmaceutique. Parti de rien, Roderick a bâti un empire et assuré une vie confortable à sa descendance. Cependant, cette quiétude apparente va être chamboulée par l’arrivée d’une femme mystérieuse qui compte révéler tous les sombres secrets de la famille – et ôter la vie aux six enfants Usher dans des conditions terrifiantes.

Plus proche de Succession que de la série horrifique The Haunting, La Chute de la maison Usher nous offre quelques sursauts, mais surtout des personnages complexes et intrigants. Le show nous a captivés de la première à la dernière minute, et nous a donné envie de binger une nouvelle fois toutes les créations du cinéaste. Un incontournable pour Halloween.

8 Le jeu de société Crack List, de Yaqua Studio

Primé à plusieurs reprises, Crack List est devenu notre jeu préféré des apéros entre amis et des soirées familiales. Subtil mélange entre le Uno et le Petit Bac, il promet des débats intenses et de gros fous rires.

Le but du jeu est simple : être le premier à se débarrasser de toutes ses cartes. Ces dernières sont divisées en deux catégories : les rouges, qui sont des listes thématiques qui rythment la partie, et les bleues, qui représentent des lettres ou des actions (attribution de cartes supplémentaires, inversion de l’ordre…).

Le tour débute avec la sélection d’un thème, qui peut être aussi politique que culturel ou improbable. « Ce que l’on fait seul », « Ce que l’on trouve sur un bureau », « Présidents des États-Unis »… Les sélections sont très variées. Un à un, les participants doivent trouver un mot qui correspond à la thématique et qui commence par la lettre inscrite sur leur carte.

Par exemple, si la liste demandée est « stars des réseaux sociaux », le joueur possédant le Z pourra s’en débarrasser en annonçant fièrement ZeratoR, Zendaya ou encore Mark Zuckerberg. Sous ses airs de premiers de la classe, Crack List est un jeu drôle et ultraconvivial.

9 Le jeu de société Trou noir, d’ATM Gaming

Trou noir est notre deuxième pépite ludique de ce mois d’octobre. Développé par la startup écoresponsable ATM Gaming (à laquelle on doit Juduku, Sans pitié ou encore Osmooz), ce jeu de société teste notre culture générale avec plus de 1 200 questions sérieuses et improbables sur cinq thématiques : la pop culture, l’histoire-géo, la gastronomie, le sport, et les sciences. Ici, le but du jeu n’est pas de gagner des points, mais de ne pas en perdre.

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En effet, tous les joueurs commencent en haut du plateau, sur la case « QI 200 – La lumière à tous les étages ». À chaque mauvaise réponse, ils perdent des points de QI et dégringolent sur le tableau. Ils peuvent se retrouver de « QI 190 – Chat GPT » à « QI 80 – Moule à gaufres » en quelques tours. Si un participant tombe sur la dernière case, « QI 0 – Trou noir », le jeu s’arrête et le joueur ayant le plus haut quotient intellectuel gagne la partie. Petit frère de Trivial Pursuit, Trou noir ne révolutionne pas le genre, mais nous assure des soirées mémorables à se charrier et se marrer.

10 La BD Crayon noir – Samuel Paty, histoire d’un prof, de Valérie Igounet et Guy Le Besnerais

Il y a quelques semaines, le meurtre de Dominique Bernard, professeur de lettres dans un lycée d’Arras, faisait tristement écho à celui de Samuel Paty. Le 16 octobre 2020, ce professeur d’histoire-géographie était tué par un islamiste tchétchène, à 47 ans, à la sortie du lycée dans lequel il exerçait, après avoir montré en classe une caricature du Prophète lors d’un cours sur la liberté d’expression.

Trois ans après le drame, l’historienne Valérie Igounet et le dessinateur Guy Le Besnerais s’associent pour raconter son histoire dans Crayon noir. D’une dénonciation devenue virale sur les réseaux sociaux au meurtre par décapitation commis par Abdoullakh Anzorov, ce roman graphique retrace tous les événements qui ont mené à cet acte terroriste.

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Cette bande dessinée, sortie le 6 octobre et publiée aux éditions Studiofact, vise non seulement à raconter les faits, mais aussi à servir de support pédagogique aux enseignants pour traiter des sujets du terrorisme, de la laïcité ou de la liberté d’expression en classe. Enrichie des témoignages des proches de Samuel Paty, de textes griffonnés par l’enseignant ou encore d’échanges de mails avec ses collègues, Crayon noir est une BD hommage importante et nécessaire, mais surtout un véritable livre d’histoire.

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