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Portables confisqués, sensibilisation… Les mesures du gouvernement pour lutter contre le harcèlement scolaire 

28 septembre 2023
Par Kesso Diallo
Le plan interministériel est composé de trois pans : 100% prévention, 100% détection et 100% solutions.
Le plan interministériel est composé de trois pans : 100% prévention, 100% détection et 100% solutions. ©Jean-Noël Barrot / X

Le gouvernement a présenté mercredi son plan de lutte contre le harcèlement à l’école et le cyberharcèlement.

Au cours des trois dernières années, près d’un million d’enfants ont été victimes de harcèlement scolaire. Pour lutter contre ce fléau, la Première ministre, Élisabeth Borne, a présenté mercredi un plan interministériel composé de trois pans : 100% prévention, 100% détection et 100% solutions. 

Plusieurs mesures ont ainsi été annoncées. Comme l’avait indiqué le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, la semaine dernière, le téléphone portable des enfants harceleurs pourra être confisqué dans les cas les plus graves. Cette confiscation, décidée par la juridiction pour mineurs, pourra être définitive, a fait savoir Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice. « On peut toujours racheter un téléphone, mais le coût de ce téléphone confisqué fait déjà partie de la sanction », a-t-il expliqué. En pratique, cette mesure pré-sentencielle permettra de rechercher des preuves et de prévenir la réitération immédiate.

Bannissement des réseaux sociaux

Les enfants harceleurs pourront également être bannis du réseau social utilisé pour le délit, pendant 6 mois et 1 an en cas de récidive. Alors que cette mesure figure déjà dans le projet de loi de sécurisation de l’espace numérique – actuellement en débat au Parlement – le gouvernement souhaite aller plus loin. L’objectif est que cette sanction puisse être prise dès le début d’un contrôle judiciaire, soit sans attendre qu’une éventuelle peine soit prononcée après des mois d’enquête.

Concernant les réseaux sociaux, un bouton de signalement renvoyant vers la plateforme 3018 sera activé. Numéro national contre les violences numériques opéré par l’association e-Enfance, il devient l’unique numéro pour alerter sur une situation de harcèlement. « Nous avons demandé aux principales plateformes de réseaux sociaux, TikTok, Facebook et Instagram de renvoyer les enfants et les adultes qui signalent des faits de cyberharcèlement vers le 3018 », a déclaré Jean-Noël Barrot, ministre du Numérique. Ce numéro est accompagné d’une application permettant aux enfants de signaler des situations de cyberharcèlement et de transmettre des preuves. 

Dans le cadre de son plan de lutte, le gouvernement souhaite également sensibiliser les parents et les enfants. « Une action déterminée et une prise de conscience collective sont nécessaires sur les gestes à adopter, lorsqu’on est témoin ou parent d’une victime qui cyberharcèle un autre enfant », a affirmé Jean-Noël Barrot. Dans cet objectif, les parents recevront un livret de prévention contre le cyberharcèlement. Un label « Parents, parlons numérique » sera en outre attribué aux associations qui les accompagnent. Les élèves de 6ème se verront, eux, remettre un passeport numérique PIX 6ème visant à les sensibiliser aux risques et aux gestes à adopter en ligne. 

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Article rédigé par
Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste