Selon une étude, YouTube, Meta et TikTok prennent des mesures pour lutter contre la désinformation climatique mais l’application de celles-ci fait défaut.
La désinformation climatique continue de prospérer sur les réseaux sociaux. Alors que certaines plateformes cherchent à lutter contre ce phénomène, ce n’est pas le cas de X (ex-Twitter), qui est le pire réseau social en la matière, selon une étude. Publiée mercredi, elle a été réalisée par le Climate Action Against Disinformation (CAAD), un groupe de plus de 50 organisations et chercheurs environnementaux.
Dans le cadre de celle-ci, elle a évalué les politiques visant à réduire la propagation de la désinformation climatique de Meta (Facebook et Instagram), TikTok, YouTube, X et Pinterest. Les chercheurs ont utilisé un système en 21 points pour noter ces plateformes en fonction de l’exhaustivité et de l’efficacité de leurs politiques.
Pinterest, leader du secteur
Pinterest est en tête du classement de cette étude avec 12 points. Il s’agit du seul réseau social à définir explicitement la désinformation climatique dans ses directives communautaires, définition qui inclut le déni climatique, la désinformation sur les solutions climatiques et les catastrophes environnementales, et le greenwashing. La plateforme est suivie par TikTok (9 points), Meta (8 points) et YouTube (6 points). Ces réseaux sociaux ont obtenu des points grâce à mesures basiques adoptées pour lutter contre ce phénomène, comme l’interdiction des contenus négationnistes du climat via la publicité, mais l’application de ces politiques fait défaut.
Dernier du classement, X n’a reçu qu’un seul point, notamment à cause de l’absence de politiques claires pour lutter contre la désinformation climatique. « Dans le cas de X/Twitter, l’acquisition de la société par Elon Musk a créé une incertitude quant aux politiques toujours en vigueur et à celles qui ne le sont pas », explique le CAAD dans son étude. Le groupe précise qu’avant cette acquisition, le réseau social disposait de certaines politiques pour empêcher la propagation de faux contenus sur le climat. En avril 2022, X a par exemple annoncé l’interdiction des publicités trompeuses sur le changement climatique sur sa plateforme. Cependant, « de nombreuses politiques ne sont plus appliquées, selon des sources extérieures », précise le CAAD.
À cela s’ajoutent les changements en termes de modération de contenu sur le réseau social, qui ont conduit à une hausse du déni climatique et des discours haineux. « Pendant ce temps, alors que Musk parle de liberté d’expression, il cible plutôt ceux qui tentent de tenir Twitter/X responsable de laisser des contenus faux et préjudiciables se propager sur la plateforme », reproche le groupe. Multipliant les procédures judiciaires ces derniers mois, l’entreprise a en effet porté plainte ou menacé de poursuivre en justice des associations qui l’ont critiqué par rapport aux contenus problématiques présents sur sa plateforme.