Sublime, violent, bouleversant… Le nouveau manga de Glénat est le genre d’œuvre qui nous retourne le cerveau et nous reste en tête un long moment après avoir tourné la dernière page.
Devons-nous réellement faire confiance aux divinités ? Dans After God, les dieux ont pris le contrôle de plusieurs territoires, pour le pire. En effet, des créatures géantes non identifiées ont envahi le Japon, provoquant le déplacement de certaines populations pour leur sécurité. De nombreuses villes ont été classées « zones dangereuses » en raison de la présence de ces monstres. La règle est simple : ne jamais croiser leur chemin.
Un scientifique (qui prend la forme d’un chat) l’affirme : « si tu croises [leur] regard, tu seras pétrifié, si tu respires [leur] souffle, ton corps se transformera en eau ». Pire encore, ces divinités entrent dans nos têtes pour nous manipuler et nous pousser au suicide. Au pays du soleil levant, le nombre de morts s’accumule, et ces créatures aux pouvoirs infinis paraissent invincibles.
Une œuvre aussi captivante que perturbante
C’est dans ce contexte bien déprimant que nous faisons la rencontre de Sachiyuki Tokinaga, un chercheur chargé d’analyser et combattre ces dieux, et de Waka Kamikura, une adolescente qui souhaite se venger après le décès de sa meilleure amie qui s’est laissé séduire par les divinités avant de se donner la mort.
Ce duo improbable va être confronté à de nombreux obstacles, dont des serviteurs de ces dieux sanguinaires. Ces aventures risquées vont unir nos protagonistes, qui découvrent peu à peu l’étendue des dégâts réalisés par les monstres dans leur région.
La guerre semble perdue d’avance, mais un événement inattendu pourrait redonner espoir à l’humanité. Lors d’un combat, Waka révèle un secret qu’elle gardait précieusement enfoui jusqu’à présent : ses yeux sont les mêmes que ceux des divinités. Ces derniers lui confèrent des pouvoirs très puissants, comme le fait de manipuler ses adversaires. Le scientifique doit-il voir la jeune femme comme une ennemie ou une alliée ?
Son laboratoire, conscient de l’avantage qu’il pourrait tirer des capacités de l’adolescente, décide de lui faire passer une batterie de tests avec un objectif en tête : l’utiliser comme une arme de destruction massive contre les dieux. Une décision qui flirte avec les limites de l’éthique, mais qui pourrait sauver le monde alors qu’aucune arme n’est encore parvenue à toucher une divinité en 20 ans.
Derrière ses dessins détaillés et violents, Sumi Eno aborde des thématiques essentielles comme le suicide, la dépression ou encore la dangerosité des réseaux sociaux qui ont tendance à glamoriser des pratiques dangereuses.
After God est un récit captivant et plein de rebondissements, qui nous offre des respirations bienvenues avec des moments plus légers et drôles. Ses personnages sont aussi intrigants que perturbants, et promettent un bel avenir à cette série qui vient d’arriver en France, et dont le deuxième tome paraîtra le 8 novembre prochain.