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On y était : la première soirée de la rentrée littéraire de la Fnac

12 septembre 2023
Par Lisa Muratore
On y était : la première soirée de la rentrée littéraire de la Fnac

L’Éclaireur était présent durant la première soirée de la rentrée littéraire de la Fnac en présence de Catherine Ringer, Jean-Baptiste Andrea et Zaho de Sagazan. On vous raconte.

Ce lundi 11 septembre, la Fnac a donné le coup d’envoi de sa première soirée littéraire. Dans l’écrin du Théâtre Édouard VII à Paris, littérature et musique se sont fait écho afin de faire vivre la culture, et se faire rencontrer auteurs et artistes.

Animé par la journaliste Leïla Kaddour-Boudadi, l’événement réunissait notamment Catherine Ringer, moitié des Rita Mitsouko, en tant que maîtresse de cérémonie, ainsi que le lauréat du Prix Roman Fnac, Jean-Baptiste Andrea, face à l’étoile montante de la chanson française, Zaho de Sagazan, pour un débat passionnant sur la place et l’importance des mots dans la création. L’Éclaireur y était et vous raconte cette soirée dédiée à la culture sous ses formes les plus belles et variées.

La voix envoutante de Catherine Ringer s’empare du Théâtre Édouard VII

L’ancienne leadeuse du groupe de variété française Les Rita Mitsouko était présente au coeur du Théâtre Édouard VII afin de présenter son spectacle de poésie sensuelle d’Alice Mendelson. Intitulé L’Érotisme de vivre, le spectacle est mis en scène par Mauro Gioia tandis que Grégoire Hetzel accompagne la chanteuse au piano.

Tour à tour, le duo nous emporte dans leur murmure, leur chant, mais aussi dans des déclarations érotiques entre insolence et bonheur. Catherine Ringer nous berce par sa fougue, et signe de sa démarche chaloupée, enveloppée dans sa robe rouge vive, un spectacle onirique, envoutant, parfois expérimental. Aux douces notes de piano se substituent de temps à autre celles d’un synthétiseur qui emmène ce seul en scène vers une modernité étonnante, et qui contraste justement avec la poésie romantique, fantasmée à laquelle se livre Catherine Ringer.

Avec ce spectacle, la chanteuse a ensorcelé le théâtre parisien afin d’offrir à travers ces poèmes (La Fille qui bouillonne, Java, Si tu veux que je sois belle, La comptine des amoureux…), un hymne à l’amour et à la joie d’exister. « Ne jamais bâcler de vivre » clamera-t-elle à la fin de sa représentation avant que les lumières s’éteignent.

Le sacre de Jean-Baptiste Andrea

Une fois les obligations de la maîtresse de cérémonie remplies, Jean-Baptiste Andrea, lauréat du Prix Roman Fnac 2023 pour Veiller sur elle (L’Iconoclaste), s’est emparé de la scène, une standing-ovation digne d’une rock-star lui ayant été réservée au premier rang par « sa famille éditoriale, sa seconde famille. » L’auteur, révélé au grand public pour Ma Reine (2017, L’Iconoclaste), est revenu sur son prix, remis hier soir par Enrique Martinez, Directeur Général du Groupe Fnac Darty, en confiant « être très ému » avant de plaisanter : « Quand j’ai pris ma carte d’adhérent Fnac, on m’a dit qu’il y aurait des surprises toute l’année. »

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« C’est un prix merveilleux. J’ai longtemps vécu à la Fnac, dans ses rayons et ça me touche énormément. C’est aussi un prix que je veux partager avec mon éditrice, Sophie de Sivry. Je n’étais qu’un chien des rues quand elle m’a découvert. Elle a su me caresser le ventre, et elle m’a aidé à écrire. »

L’importance des mots au coeur de la soirée littéraire de la Fnac

Après avoir enflammé les salons de l’Hôtel de Ville à l’occasion du Fnac Live 2023, Zaho de Sagazan était de retour pour un événement Fnac aux côtés de Jean-Baptiste Andrea, sur la scène du Théâtre Édouard VII, afin de parler d’écriture, de la place des mots, et de la création dans chacune de leur passion.

Face à Leïla Kaddour-Boudadi, ils ont notamment évoqué leur premier souvenir d’écriture. Si pour Jean-Baptiste Andrea cette reminiscence remonte à la classe de CM2, pour Zaho de Sagazan le rapport à l’écriture est avant tout celui d’un lien avec la mélodie : « C’est à travers la mélodie que je suis allée vers l’écriture. C’était d’abord du charabia, mais c’était sincère. Il n’y avait pas thème mais du cœur. Je pense que c’est le principal dans l’écriture finalement. Puis m’est venu l’envie de raconter une histoire avec un lâcher prise total. J’ai commencé à écrire pour comprendre, mais surtout pour me comprendre. »

« Avec Veiller sur elle, je voulais quelque chose de romanesque et je voulais montrer des horizons à conquérir. »

Jean-Baptiste Andrea durant la soirée de rentrée littéraire

Cette sincérité est présente dans chacune des passions de ces deux artistes. Pour Jean-Baptiste Andrea, la quête de vérité est primordiale, et cela même dans l’écriture de fiction. « J’écris de la fiction, mais pour moi la fiction c’est la vérité. Il y a beaucoup plus de vérité dans de bonnes fictions que de vérité dans les essais ». Un point de vue que partage complètement Zaho de Sagazan à travers l’écriture de ses chansons : « Je prends beaucoup de temps pour choisir mes mots, mais je sais trier et je sais me dire qu’il y a toujours mieux à trouver. J’ai tendance à penser qu’il faut trouver une vérité dans une chanson. Je cherche constamment ».

Cette recherche, c’est aussi celle de la patience comme le pointe l’artiste à qui l’on doit l’album La symphonie des éclairs (2023) : « On apprend beaucoup avec la fiction, c’est pour cela qu’elle requiert aussi beaucoup de patience selon moi, pour trouver ses mots, ses émotions et ses personnages. » À ce propos, Jean-Baptiste Andrea est revenu sur la construction de ses personnages hors normes, « dignes de jumeaux cosmiques ». « J’adore les outsiders. Toute la vie, on m’a dit que j’étais bizarre donc j’adore ces personnages hors normes. Avec Veiller sur elle, je voulais quelque chose de romanesque et je voulais montrer des horizons à conquérir. »

« J’ai commencé à écrire pour comprendre, mais surtout pour me comprendre. »

Zaho de Sagazan durant la soirée de la rentrée littéraire

Des horizons à conquérir : c’est ce que l’on a senti à la lecture d’un passage choisi par Zaho de Sagazan. En effet, la chanteuse a lu devant une salle comble l’un des moments décisifs du roman de Jean-Baptiste Andrea ; celui de la rencontre entre Mimo et Viola. Un instant suspendu durant lequel les mots de l’auteur ont résonné, et grâce auquel le public a pu découvrir sa verve, « son flow, sa liberté ».

Une liberté à travers laquelle « il oublie tout le reste » qui représente « des moments de bonheur » et qui permettent aux lecteurs et lectrices d’oublier sa présence à travers les lignes. D’après son auteur, le style est au service de l’histoire, et des personnages, car « c’est grâce à la littérature que l’on rencontre des gens et que l’on découvre des lieux que l’on aurait jamais connus. »

C’est une discussion passionnante entre deux artistes que nous ont offert Jean-Baptiste Andrea et Zaho de Sagazan. Leurs regards inspirants sur la création, l’écriture et la quête de vérité ont offert un débat captivant et riche, qui donne envie de se plonger dans leurs oeuvres et leurs univers respectifs. Fort heureusement, il n’aura pas fallu attendre de rentrer chez soi pour (re)découvrir celui de Zaho de Sagazan, puisque la chanteuse nous a offert une prestation au piano-voix douce, mélancolique, et profonde. À l’image de cette soirée.

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Article rédigé par
Lisa Muratore
Lisa Muratore
Journaliste