Les quatre tortues sont de retour au cinéma dans Ninja Turtles : Teenage Years. Une nouvelle version réussie et réjouissante.
1 Un reboot attendu
Créé en 1984, les Tortues Ninja ont bercé l’enfance de toute une génération. Après un retour en demi-teinte avec le film en prises de vues réelles Ninja Turtles (2014), on avait un peu oublié les héros créés par Kevin Eastman et Peter Laird. Dans ce nouveau reboot, les scénaristes Seth Rogen et Evan Goldberg rebattent les cartes et proposent une nouvelle version, plus que bienvenue.
À la suite de l’écoulement de produits chimiques dans les égouts new-yorkais, le rat Splinter recueille quatre tortues mutantes et décide de les élever seul. Devenus adolescents, Leonardo, Michelangelo, Raffaelo et Donatello ont des envies d’ailleurs, réfrénées par leur père adoptif, traumatisé par le monde extérieur. Alors qu’un mystérieux mutant fait parler de lui dans New-York, les quatre tortues décident de passer à l’action.
Jouissif et drôle, cette nouvelle mouture des Tortues Ninja dépoussière avec brio l’histoire des quatre héros. Splinter est désormais un rat un peu pantouflard, April O’Neil une étudiante afro-américaine en quête de reconnaissance… Si Seth Rogen et Evan Goldberg insufflent leur humour caractéristique, la quête d’émancipation et d’identité des Tortues Ninja se révèle également touchante, servie par des personnages attachants. Un bel exemple de reboot réussi.
2 Une animation travaillée
Sorti en 2018, Spider-Man : New Generation avait marqué par son animation léchée et ses scènes d’action dynamiques. L’influence de ce dernier sur Ninja Turtles : Teenage Years est à peine dissimulée et les Tortues Ninja bénéficient également d’une jolie refonte esthétique.
Derrière l’excellent Les Mitchell contre les machines (2021), le réalisateur Jeff Rowe va à contre-courant de l’animation parfois aseptisée des productions actuelles. En partant de concepts dessinés à la main, aux lignes rarement droites, l’équipe du film a créé un style irrégulier et chaotique, parfait pour retranscrire la fougue de ses héros adolescents.
Pour le design et l’animation, on retrouve le studio français Mikros Animation, notamment derrière les Astérix d’Alexandre Astier. Les 120 artistes qui ont collaboré sur le projet ont parfaitement cerné les envies de Jeff Rowe, influencé par Spike Jonze, Alfonso Cuaron et Paul Thomas Anderson. Le style chaotique se retrouve même dans le design des personnages qui marquent par leur absence de symétrie, pourtant reine dans les productions actuelles.
3 Un casting XXL
Pour le personnage de Splinter, Seth Rogen et Evan Goldberg ont réalisé un rêve d’enfant en recrutant Jackie Chan au doublage. La légende des films d’arts martiaux donne sa voix au père adoptif des tortues, inquiété par leurs envies de découvrir le reste de New-York. Si les héros sont doublés par des adolescents pas ou peu connus du grand public, plusieurs guests se joignent au casting. On retrouve notamment l’ancien catcheur John Cena en Rocksteady, Giancarlo Esposito de Breaking Bad en scientifique et le rappeur Ice Cube en Superfly, le grand méchant du film.
La version française comporte elle aussi son lot de stars, avec la présence au générique de Gérard Darmon, l’humoriste Marc-Antoine Le Bret et les anciens du Studio Bagel Monsieur Poulpe, Jérôme Niel et Alison Wheeler. Les doubleurs participent aux vrais moments de comédie présents dans le long-métrage, rappelant d’autres comédies adolescentes de Seth Rogen et Evan Goldberg comme Supergrave (2007) et la série Freaks and Geeks.