La nouvelle série catastrophe du producteur de Game of Thrones s’annonce épique. Cette production internationale nous parle notamment d’écologie, avec Cécile de France en tête d’affiche.
Quatre ans après la fin de Game of Thrones, Frank Doelger revient sur le petit écran avec une série dystopique au message fort. Entre fable écologique et thriller politique, cette dernière nous plonge dans un monde où les animaux marins se retournent contre les hommes. Aux quatre coins de la planète, des scientifiques analysent ces attaques et comprennent qu’une intelligence inconnue les coordonne et menace l’humanité.
Qui gagnera ce duel Homme vs Nature ? Invités à la dernière édition de Series Mania, l’actrice Cécile de France, le producteur Frank Doelger et la réalisatrice Barbara Eder nous ont apporté des premiers éléments de réponse. L’Éclaireur y était, et vous révèle les coulisses de cette série-événement.
« Le monstre, c’est nous »
Interrogé sur la genèse du projet, le producteur a confié que cette production était en réalité une adaptation du best-seller éponyme, écrit par Frank Schätzing en 2004. Il a poursuivi en expliquant qu’avant ce projet, « [il] avai[t] passé neuf ans sur Game of Thrones, donc [il] avai[t] vraiment envie de quelque chose de différent et de contemporain ». Malgré son intérêt pour l’œuvre, il avait néanmoins quelques réserves quant à son ambiance.
« Ce roman décrivait un film catastrophe, avec une fin très sombre et quasiment sans espoir. On a donc décidé d’en faire autre chose. » Il décrit sa série comme « un film de monstre », dans lequel « le monstre ne fait que se défendre. Il défend son environnement, mais aussi les animaux qui vivent dans l’océan. » Sa conclusion ? « Finalement, le monstre, c’est nous ».
Le producteur a imaginé un nouveau final, « pour qu’il y ait la possibilité d’un espoir », et a apporté des modifications aux personnages. « Dans le roman, tous les scientifiques sont des hommes blancs d’un certain âge, a-t-il détaillé. On a donc décidé de les rajeunir et de les diversifier ». Le sexe et l’âge du protagoniste interprété par Cécile de France ont par exemple été modifiés.
Quand cette dernière a découvert le scénario, elle a trouvé le projet « vraiment excitant ». « C’est un thriller qui nous plonge littéralement dans le grand mystère des profondeurs des océans et ce domaine me passionne énormément. »
Elle a eu un vrai coup de cœur pour cette série « qui nous interroge sur plein de choses, et particulièrement sur notre peur ancestrale face à l’inconnu. Elle s’intéresse aussi à notre capacité à nous émerveiller face à la beauté de la nature qui est, je pense, la clé de notre survie. » Elle a aussi beaucoup apprécié son personnage de scientifique, « qui sont finalement les héros des temps modernes ».
Les coulisses d’un tournage international tourmenté
Le trio s’est aussi confié sur les conditions de tournage, qui ont été perturbées par la pandémie de Covid-19. « Ce contexte était difficile pour nous, a admis la réalisatrice Barbara Eder. Pour vous donner une idée, on a dû faire passer les castings sur Zoom ! » Durant le tournage, certains membres ont été testés positifs. Ces cas ont contraint les équipes à s’isoler dans leurs chambres d’hôtel. « Ça a provoqué de gros décalages et de gros casse-tête pour les assistants, la mise en scène et la production », a précisé Cécile de France.
Le producteur a quant à lui ajouté qu’il souhaitait avoir une « production verte », respectueuse de l’environnement. « L’intrigue se déroule au Pérou, au Canada, dans les îles Shetland, en France, à Rome, en Afrique du Sud, en Norvège, dans l’Arctique, mais grâce à des effets spéciaux, on a pu concentrer le tournage en Italie ».
Le fait que ce projet soit une série internationale était aussi bien une force qu’une contrainte. « On devait attirer tous les publics, malgré les différences de culture et de goût de chaque pays, a indiqué Frank Doelger. Notre sujet devait être international, et je ne vois pas de sujet plus actuel, urgent et pressant que le changement climatique et ses conséquences. » L’actrice belge a d’ailleurs conseillé aux spectateurs de regarder le show en VO pour « avoir le plaisir d’entendre les langues, les voix, les vibrations et les émotions des comédiens ».
Une approche émotionnelle et spirituelle
Le producteur est aussi revenu sur les « centaines de pages purement scientifiques » du roman, qui perdaient complètement le lecteur dans l’histoire. Il a alors décidé de faire appel à deux experts « qui se sont donné pour mission de rendre la science accessible et compréhensible par tout le monde » sur le tournage et dans la série.
Pour Cécile de France, ce genre de production peut permettre aux spectateurs de prendre conscience de l’urgence climatique. « C’est comme avec les enfants : ça ne sert à rien de les faire culpabiliser ou de leur faire la morale. En revanche, la fiction a le pouvoir d’activer le cerveau émotionnel pour entrer en action. Je crois beaucoup en la force émotionnelle de l’être humain, à sa capacité à avoir de l’empathie, à coopérer et à collaborer. »
Frank Doelger a rejoint les propos de son actrice en indiquant que « beaucoup de documentaires, d’articles et de reportages sur le changement climatique étaient publiés », mais qu’ils ont décidé d’adopter une approche différente. « La série a une approche poétique, mystique et spirituelle. Les émotions permettent d’ajouter une dimension supplémentaire. »
Les premiers épisodes d’Abysses seront diffusés ce 5 juin à 21 heures sur France 2. L’intégralité de la série est déjà disponible sur france.tv.