Décryptage

Au fait, c’est quoi un traceur connecté ?

30 avril 2023
Par Benjamin Logerot
Tile a diversifié son offre pour rester en concurrence avec Apple mais la marque dispose d'un moins large réseau d'appareils connectés.
Tile a diversifié son offre pour rester en concurrence avec Apple mais la marque dispose d'un moins large réseau d'appareils connectés. ©Tile

La notion de traceur connecté peut être aujourd’hui difficile à cerner. L’usage de ce terme devient si large qu’on en vient à s’emmêler les pinceaux sur ce qu’est vraiment un traceur connecté et à quoi il sert.

Les traceurs connectés qui nous intéressent sont peut-être les plus connus du grand public aujourd’hui : les petites plaques en plastiques qui servent à retrouver des objets perdus, que l’on appelle plus communément, des porte-clés connectés.

Ces appareils de traçage sont à la mode, surtout depuis qu’Apple a pénétré le marché avec son AirTag en 2021. Depuis, de grandes marques tentent, elles aussi, de se positionner. Cette année encore, nous devrions voir de nouveaux acteurs ainsi que des évolutions technologiques intéressantes. Mais le traceur connecté ne date pas d’il y a seulement deux ans et les entreprises de smartphones ne sont pas les seules sur le marché. Bref, faisons un petit tour de ce segment.

Un traceur c’est quoi ?

Commençons par le commencement. Un traceur, ou un tracker si on veut la prononcer à l’américaine, est un appareil de suivi connecté. On utilise souvent ce terme par exemple dans le domaine du sport avec les traceurs de performances et d’itinéraires sur les montres ou les bracelets connectés.

traceur animaux
Les traceurs connectés peuvent régulièrement être utilisés pour les animaux de compagnie et ainsi les localiser en cas de fuite. ©MyImages - Micha / Shutterstock

Une utilisation moins mise en avant, c’est dans l’internet des objets, notamment dans les industries. Celles-ci, tout comme le domaine médical ou animalier, utilisent énormément de traceurs connectés. Évidemment, là où les traceurs grand public utilisent le GPS, le Bluetooth ou l’Ultra Wideband (UWB), ceux des industries font appel à plus de méthodes de suivi, comme le réseau étendu longue portée (LoRaWAN). Ils sont très utilisés par exemple pour suivre des flottes de véhicules, localiser précisément des outils ou des machines dans un vaste espace de travail ou encore suivre et monitorer l’activité d’un animal (comme un chien pucé).

Auprès du grand public désormais, les traceurs représentent surtout ces petites pastilles en plastique à accrocher sur ses clés, dans son portefeuille ou à sa voiture, pour aider à retrouver les objets perdus ou volés. Et c’est de ceux-ci que nous allons parler.

À quoi sert un traceur connecté ?

Comme nous l’avons dit à l’instant, un traceur connecté sert surtout à localiser avec précision ses objets de valeur perdus. Il existe deux grands types de traceurs. Les traceurs Bluetooth et les traceurs GPS. Ces derniers sont plus généralement utilisés pour garder un œil sur la localisation de sa voiture, notamment en cas de vol. Les appareils Bluetooth sont ces petits modèles à la mode du moment donc. Mais n’allez pas croire que c’est Apple qui a inventé ce procédé, non. Déjà en 2013, l’un des leaders actuels du secteur, Tile, sortait son tout premier traceur.

Le géant s’est même adapté rapidement en voyant arriver Apple et son AirTag dès 2019. C’est cette année qu’il a élargi sa gamme pour proposer son catalogue d’appareils encore d’actualité. On y retrouve par exemple le Tile Pro, qui offre une portée Bluetooth de plus de 100 m, le Sticker, bien plus petit, qui se positionne un peu de partout, ou encore le Tile Slim, qui se range dans le portefeuille, comme une carte bancaire.

smart tag
Les balises connectées sont souvent accrochées au porte-clés. ©Samsung

Comment ça fonctionne ?

La plupart de ces traceurs connectés fonctionnent en Bluetooth. Ceux-ci s’utilisent de pair avec un smartphone ou une tablette. On y associe son traceur, via une application dédiée, et il est alors possible de le suivre via son appareil. Les traceurs sont souvent équipés de hauts parleurs et peuvent émettre une alarme ou un son (certains modèles peuvent émettre des sons allant jusqu’à 90 dB) pour permettre de les retrouver plus facilement. L’inverse est possible également sur certains modèles bidirectionnels. En appuyant sur le bouton du traceur, le téléphone peut se mettre à sonner.

Bien souvent, les traceurs Bluetooth ne peuvent être localisés que dans un petit rayon n’excédant pas plusieurs dizaines de mètres au maximum. Mais beaucoup de constructeurs permettent l’utilisation de réseaux tiers ou dédiés au-delà de cette limite pour quand même permettre un suivi. C’est par exemple ce que fait Apple avec ses AirTag. Les appareils de la marque à la pomme ne sont localisables que dans un rayon de 30 m. À l’extérieur de celui-ci, l’appareil utilise le réseau Find My. Tous les appareils Apple connectés à ce réseau qui détectent le signal continu émis par le AirTag communiquent la position GPS de l’objet sur iCloud.

Apple airtag Find my
Les AirTag d’Apple bénéficient du gigantesque réseau d’appareils Apple en circulation dans le monde pour aider à les retrouver. ©Hadrian / Shutterstock

Il faut également préciser qu’Apple utilise l’UWB en plus du Bluetooth pour une localisation bien plus précise (à quelques centimètres près). Ceci, combiné à la présence massive d’un réseau d’appareils Apple dans le monde, permettant une géolocalisation efficace des AirTag, ont beaucoup participé au succès de l’objet (pour le meilleur et pour le pire, des personnes mal intentionnées s’en servant pour harceler ou voler).

Le contraire de Samsung finalement, qui aura décidé de réserver, pour le moment, l’UWB à ses Smart Tag+, plus chers que les Smart Tag standards. La technologie ne fonctionne cependant qu’à partir des Galaxy S21 Ultra et reste exclusive aux appareils haut de gamme du constructeur. Autre point de friction pour la marque coréenne, n’autoriser l’utilisation de ses Smart Tag qu’aux possesseurs de smartphones Galaxy et pas à toutes les marques utilisant Android.

Mais cela pourrait changer puisque le conglomérat sud-coréen a récemment annoncé la sortie de sa propre puce UWB, destinée à la prochaine génération de traceurs connectés. Une puce optimisée pour les mobiles, laissant espérer que l’UWB soit pris en charge par d’autres modèles que les très haut de gamme de Samsung.

Quel prix pour un porte-clé connecté ?

Les AirTag ne sont généralement pas très onéreux à obtenir. Cependant, certaines marques ne fournissent que la pastille de plastique, et rien pour permettre de l’accrocher. C’est le cas d’Apple, qui vend ses AirTag à 39 € mais aussi des porte-clés pour les transporter à des prix allant d’une quinzaine d’euros à plus de 500 € pour des opérations avec des marques de luxe.

Le précurseur Tile, lui, vend son traceur standard à 24,99 € et son modèle Pro à près de 60 €. Samsung vend ses Smart Tag une trentaine d’euros. Le modèle plus haut de gamme est vendu près de 40 €. De très nombreuses marques existent sur ce segment du porte-clés connecté, chacune proposant sa solution et se démarquant des autres. Bien souvent, les prix de ces appareils se situent entre 20 et 30 € pour des modèles standards. Nous pourrons citer ici Nutale, Aoguerbe, Trecky, Gigaset ou encore Magicfly. Il se dit même que Google serait en train de développer ses propres balises connectées.

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