Déjà plusieurs semaines que les Moldus de l’Hexagone trépignaient. Après Vienne en début d’année, l’exposition itinérante sur le monde d’Harry Potter vient de faire escale à Paris, sur le site de la Porte de Versailles. Interactive, l’expérience fait la part belle aux décors spectaculaires et aux accessoires des différents films. Enfourchez votre Nimbus 2000, L’Éclaireur vous embarque dans le monde des sorciers.
« Designs immersifs », « technologies encore jamais expérimentées » offrant sans nul doute aux visiteurs « un souvenir mémorable »… Warner Bros Discovery et Imagine Exhibitions, co-architectes d’Harry Potter, l’exposition, avaient promis du rêve aux fans du célèbre sorcier. Et les attentes étaient grandes pour cet événement itinérant, puisque 25 000 préventes ont déjà été écoulées en amont de l’inauguration parisienne, ce vendredi 21 avril.
Avec une vingtaine de salles thématiques s’inspirant de l’ensemble de l’univers imaginé par J.K. Rowling, les sept romans principaux, mais aussi le préquel Les Animaux Fantastiques et la pièce de théâtre Harry Potter et l’Enfant maudit, le défi est fièrement relevé. Sur 4000 m2, le parcours brille par ses reconstitutions de décors emblématiques, comme le placard sous l’escalier, dans lequel dort le pauvre Harry chez les Dursley, ou la mystérieuse Forêt interdite.
En vitrines, de nombreux costumes tirés des huit longs-métrages Harry Potter – 25 000 pièces ont été confectionnées pour la saga, dont 600 uniformes scolaires, nous apprend l’un des cartels – parachèvent le bond dans la fiction.
Des animations personnalisées
En fan inconditionnel de la saga, on pénètre dans la première salle avec une certaine excitation au ventre, non sans avoir prononcé la formule magique d’ouverture des serrures, « Alohomora ». Sur des écrans géants s’affiche la carte du maraudeur, sur laquelle chaque visiteur pourra reconnaitre son nom. Car voilà l’innovation de cette exposition : avant d’entamer l’expérience, les spectateurs sont invités à fournir quelques informations personnelles et à choisir leur maison, leur baguette, ou leur patronus (un esprit protecteur prenant l’apparence d’un animal). Ces informations sont enregistrées sur un bracelet d’identification, à passer sur une borne pour déclencher, dans chaque pièce, une animation personnalisée.
Naturellement, c’est dans les couloirs de Poudlard que l’on démarre la visite, sur les notes si identifiables de John Williams. Au mur, on reconnait la Grosse Dame, qui distribue les sourires. Puis l’on pénètre dans quatre salles en étoile, pour les quatre maisons que sont Gryffondor, Serdaigle, Poufsouffle et Serpentard, ornées de vitraux réalisés pour l’occasion.
On rencontre dans cette première partie de l’exposition certains lieux iconiques du monde des sorciers : la Grande salle, qui accueille le traditionnel banquet de rentrée des classes à Poudlard, particulièrement aboutie avec son animation 3D ; le cours de potions, ambiance arrière-cuisine d’un apothicaire, ou la salle de botanique, et ses mandragores aux cris perçants.
Dans la boutique d’Ollivander, que l’on aurait aimé moins lumineuse, plus biscornue, pour coller à la description de l’échoppe du Chemin de Traverse, adultes et enfants pourront sélectionner leur baguette avec un écran tactile. Activité amusante, mais légère trahison de l’univers puisque, comme chacun sait, « c’est la baguette qui choisit son sorcier ».
Un divertissement avant tout familial
Une atmosphère plus sombre s’impose dès lors que l’on passe au-delà des murs du château. La maison du demi-géant Hagrid, avec ses meubles surdimensionnés, est une réussite (photo obligatoire dans son fauteuil en cuir), la Forêt interdite se fait lugubre à souhait. Puis l’exposition met le cap sur le Tournoi des trois sorciers, ou nous transporte sur un terrain de Quidditch. Le lancer du souafle dans des cercles, semblable à un jeu d’adresse de fête foraine, fait partie des animations les plus divertissantes du parcours.
Arrêtons-là la visite guidée, histoire de préserver quelques surprises. Harry Potter, l’exposition, au budget probablement conséquent, remplit honorablement son contrat. Les costumes authentiques, soigneusement mis en scène, et les panneaux truffés d’anecdotes de tournage, y sont pour beaucoup. Revers de la médaille de cette grosse machine, certaines vastes salles manquent un peu d’âme. Et les animations interactives, qui rythment la visite, semblent parfois artificielles, ou de nature à séduire seulement les plus jeunes.
Autre regret majeur, pour l’autrice de ces lignes : ne pas avoir pu confirmer aux yeux du monde ce qu’elle savait depuis longtemps en se glissant sous le choixpeau magique (« Gryffondor ! »). Si l’on comprend que le couvre-chef du tournage reste sagement protégé entre quatre vitres, il y avait sans doute des choses à inventer, vu les moyens déployés.
Ne boudons pas notre plaisir pour autant devant ce divertissement familial XXL, ouvert au public jusqu’au 1er octobre. D’autant qu’il se prolonge par une boutique richement garnie (boutique qui, par un étonnant sortilège, devrait considérablement alléger votre porte-monnaie).