Les utilisateurs vérifiés sont invités à souscrire à la formule payante, Twitter Blue, pour conserver leur coche bleue.
Twitter a choisi le jour du poisson d’avril pour commencer à supprimer les « anciens » badges bleus sur sa plateforme. L’entreprise a annoncé, jeudi, la disparition progressive de ces coches obtenues avec l’ancienne politique de certification à partir du 1er avril prochain. Avant le rachat du réseau social par Elon Musk, il fallait notamment confirmer son identité pour obtenir ce badge, qui indique aux utilisateurs l’authenticité d’un compte d’intérêt public (célébrités, journalistes, etc.).
Bientôt, le seul moyen pour les comptes vérifiés de le conserver sera de s’abonner à la formule payante, Twitter Blue. Déployé à la demande du milliardaire, cet abonnement permet – pour une dizaine d’euros par mois – de bénéficier de la coche bleue et d’autres avantages comme l’édition de tweets ou la publication de vidéos plus longues. Twitter invite d’ailleurs les particuliers certifiés à souscrire cette offre pour ne pas perdre leur badge. De même, les organisations peuvent s’abonner à une formule dédiée coûtant 1 000 dollars par mois. Elon Musk a d’ailleurs précisé ce vendredi que tout utilisateur affilié à une organisation vérifiée sera certifié sans surcoût.
Une énième attaque contre les journalistes
Bien que le choix de la date puisse faire penser qu’il s’agit d’une blague, l’annonce de Twitter n’est pas une surprise. Depuis son arrivée à la tête du réseau social, Elon Musk a indiqué à plusieurs reprises la disparition des « anciennes » coches de certification, estimant qu’elles ont été obtenues de façon « corrompue et absurde ». L’annonce intervient par ailleurs quelques heures après que l’entreprise a annoncé la disponibilité de Twitter Blue dans le monde entier.
Les journalistes sont particulièrement concernés par la disparition du badge bleu, étant surreprésentés dans le groupe d’utilisateurs vérifiés sous l’ancienne politique de certification. Loin d’être appréciés par Elon Musk, ils continuent de faire l’objet d’attaques. Depuis le 19 mars, les médias et les journalistes tentant de contacter le réseau social reçoivent en réponse un emoji « crotte » envoyé en quelques secondes. Une « énième marque de mépris du patron de Twitter à l’égard des médias », juge l’ONG de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF). « Le passif d’Elon Musk à l’égard des journalistes donne une odeur singulière à cette nouvelle insulté méprisante qu’il leur adresse. Cette volonté d’humilier les journalistes, du niveau d’un caïd de cour d’école, est absolument indigne de la part d’un dirigeant d’un espace informationnel majeur », a déclaré Vincent Berthier, responsable du bureau technologies de RSF.