Selon une étude, 3% de ces parents sont des influenceurs partageant des contenus sur leurs enfants au moins une fois par semaine.
53%. C’est la part de parents français ayant déjà partagé du contenu sur leurs enfants sur les réseaux sociaux, révèle une étude publiée lundi par l’Observatoire de la Parentalité et de l’Éducation Numérique (OPEN)*. Parmi eux, 91% ont publié des photos ou des vidéos avant les 5 ans de leurs enfants et 43% dès leur naissance.
3% de ces parents sont des influenceurs, la diffusion de contenus leur permettant de gagner de l’argent ou de bénéficier d’autres avantages comme des cadeaux ou des promotions. Dans le détail, près de la moitié indiquent qu’il s’agit de la seule source de revenu et 70% déclarent gagner jusqu’à 5 000 euros par mois. 49% ont également déjà reçu des cadeaux.
Des pratiques encadrées
La majorité des parents influenceurs partagent des contenus sur leurs enfants au moins une fois par semaine et 38% au moins une fois par jour. Ils ont plutôt tendance à publier des vidéos que des photos. Concernant spécifiquement les premières, 45% en publient une par semaine et 43% plusieurs par semaine. Et, les enfants en sont les principaux acteurs pour la moitié des influenceurs qui en diffusent. Par ailleurs, obtenir la photo ou la vidéo parfaite prend du temps : jusqu’à 1h de préparation pour 60% des parents. Ils sont également 60% à déclarer que plusieurs prises sont nécessaires avant de publier leurs contenus.
Enfin, les parents indiquent avoir mis en place des règles pour la production de photos ou de vidéos. 44% affirment avoir obtenu le consentement de l’enfant avant de publier un contenu le concernant. 42% assurent également que cette pratique n’empiète pas sur le temps de repos, des devoirs ou des loisirs et 33% définissent des plages horaires dédiées à la création de contenus avec l’enfant.
SI des règles sont en place, ce n’est pas pour rien. 67% des répondants se doutent en effet qu’il existe un encadrement légal pour la publication de photos et de vidéos de leurs enfants. Une loi votée en 2020 encadre justement l’exploitation commerciale de l’image des enfants de moins de 16 ans sur les plateformes en ligne. Elle oblige les parents à obtenir leur consentement, à supprimer un contenu si l’enfant le demande mais aussi à réserver une partie des revenus perçus aux enfants. Le député Bruno Studer, à l’origine de cette loi, a d’ailleurs déposé une proposition de loi le mois dernier pour renforcer l’encadrement de ces pratiques. Elle vise à garantir le respect du droit à l’image des enfants.
*Étude réalisée auprès de 1 273 parents d’enfants de moins de 16 ans du 9 au 21 novembre.