Le Festival de la BD d’Angoulême a attribué à Riad Sattouf, auteur de la série L’Arabe du Futur, le Grand Prix 2023.
Le Grand Prix du Festival de la BD d’Angoulême a été remis, ce mercredi 25 janvier, à Riad Sattouf. L’auteur et éditeur connu pour sa série de bandes-dessinées, L’Arabe du Futur (Allary) a été récompensé pour l’ensemble de son œuvre, et succède ainsi à Julie Doucet, couronnée en 2022. Il l’a par ailleurs emporté sur deux autres finalistes, Catherine Meurisse, autrice de La Légéreté, et l’Américaine Alison Bechdel, figure de proue de la BD queer, connue pour avoir donné son nom au test de Bechdel, qui permet de mesurer le degré de féminisme des films.
La consécration de Riad Sattouf
Au moment de l’annonce du Prix, Riad Sattouf a confié à Franceinfo être « très touché, ému et heureux », d’autant plus qu’il pensait ne jamais recevoir une telle reconnaissance. Pourtant, celui à qui l’on doit Les Pauvres Aventures de Jérémie (Dargaud, 2003-2005), Pascal Brutal (Fluide Glacial, 2006-2014), ou encore La Vie Secrète des Jeunes (L’Association, 2007-2012), est l’un des auteurs plus lus en France, notamment grâce à sa série L’Arabe du Futur, traduite en 23 langues, et vendue à plus de 3 millions d’exemplaires dans le monde.
Le sixième album, véritable succès, est paru en 2022. L’histoire se déroule entre 1994 à 2011. L’écrivain y dévoile ainsi la résolution des drames qui ont secoué sa famille, jusqu’à la guerre en Syrie, mais aussi sa vie étudiante, ses débuts au cinéma, ainsi que ses premiers pas en tant qu’auteur. À travers cette série autobiographique, commencée en 2014, Riad Sattouf se raconte. Ces six tomes sont l’occasion de retracer sa vie, de la rencontre de ses parents – un père syrien, docteur en histoire et une mère française bretonne – à ses souvenirs d’adolescent. L’auteur narre également l’histoire de la Syrie et de la Libye, pays dans lesquels il a résidé durant toute son enfance, après sa naissance à Paris, en 1978.
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Si cette capacité à raconter le réel, l’intime, et l’enfance l’ont propulsé sur le devant de la scène, l’auteur a d’abord fait ses armes chez Charlie Hebdo, mais aussi l’Obs, au sein duquel il réalise, depuis 2015, Les Cahiers d’Esther, d’après les histoires vraies d’une petite fille. Riad Sattouf n’a par ailleurs jamais caché sa passion pour le cinéma. Sorti des Gobelins, il réalise la comédie Les Beaux Gosses (2009), qui lui vaudra le César du Premier Film en 2010. Puis, il revient à la réalisation, en 2014, avec Jacky au Royaume des Filles.
Tout ce que Riad Sattouf touche semble donc se transformer en une œuvre aussi drôle que profonde. Un mélange qui a toujours fait la renommée de l’auteur, alors que le Grand Prix d’Angoulême, aujourd’hui, ne fait que confirmer l’intelligence et la beauté de ses créations uniques.
