La Commission européenne confirme sa volonté d’imposer un chargeur universel pour les appareils électroniques. Cette directive, dont la mise en œuvre est prévue pour 2024, concerne les smartphones, tablettes, appareils photo, casques, enceintes et consoles portables.
Plus d’une décennie après avoir évoqué la nécessité d’un chargeur universel pour les appareils électroniques, la Commission européenne revient à la charge. Comme nous le rapportions lundi, Bruxelles a présenté ce jeudi un projet de réglementation visant à harmoniser le port de charge et la technologie de recharge rapide. Dans son communiqué publié aujourd’hui, la Commission européenne affirme faire “un pas important contre les déchets électroniques et les désagréments causés au consommateur par l’existence de différents chargeurs incompatibles pour les appareils électroniques”.
La directive proposée par Bruxelles vise à imposer le connecteur USB-C à tous les smartphones, mais pas seulement. Le projet prévoit l’intégration d’un port USB Type-C sur les tablettes, appareils photo, casques, enceintes portables et consoles de jeux vidéos portables. La décision concerne également les smartphones d’Apple, les iPhone, sans possibilité de proposer un simple adaptateur USB-C pour contourner la mesure. Concrètement, la décision veut pousser le géant américain à abandonner son connecteur Lightning.
L’UE réagit tardivement
Malgré l’opposition du constructeur américain, l’UE semble plus que jamais déterminée à mettre en œuvre un projet déjà évoqué en 2009. La situation a toutefois fortement évolué depuis le début des années 2000 et le marché est passé d’une trentaine de connecteurs à trois (micro-USB, USB-C et Lightning), puis deux : l’USB-C sur de nombreux appareils tels que les smartphones Android et le Lightning pour les iPhone.
Après avoir envisagé de rendre obligatoire l’utilisation du connecteur micro-USB, c’est l’USB-C qui s’attire les faveurs de l’Union européenne. Il faudra néanmoins que le projet soit approuvé par les eurodéputés des États membres. L’UE souhaite aller vite et vise une entrée en vigueur d’ici 2024. Une période de transition de 24 mois à compter de la date d’adoption est évoquée. Elle vise à donner au secteur “suffisamment de temps pour s’adapter” avant l’entrée en application.
Harmoniser les technologies, l’autre chantier de Bruxelles
La Commission ne se limite pas au port de charge et souhaite également voir naître une technologie harmonisée de recharge rapide. Actuellement, les systèmes de charge rapide varient selon les fabricants et peuvent être intégrés au chargeur. Avec son projet, il est question “d’éviter que différents producteurs limitent la vitesse de charge de manière injustifiée” pour offrir une même vitesse de charge, quel que soit le chargeur utilisé. Concrètement, le fait d’utiliser un chargeur Xiaomi ou Oppo avec un appareil d’une autre marque comme Samsung ne devrait s’accompagner d’aucune limitation.
Enfin, l’Europe des 27 veut également suivre une tendance initiée par Apple en dissociant la vente d’un chargeur de la vente de l’appareil. Elle avance les mêmes arguments que les fabricants, à savoir des raisons écologiques et économiques. Selon les estimations de Bruxelles, la réduction de la production et donc de l’élimination des nouveaux chargeurs réduira la quantité de déchets électroniques de près de 1 000 tonnes par an. Le projet ferait également économiser 250 millions d’euros par an aux consommateurs.