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Tarik Kiswanson remporte le prix Marcel Duchamp 2023

17 octobre 2023
Par Apolline Coëffet
Tarik Kiswanson remporte la 23e édition du prix Marcel Duchamp.
Tarik Kiswanson remporte la 23e édition du prix Marcel Duchamp. ©Sorin Vidis / Shutterstock

Ce lundi 16 octobre 2023, le jury du prix Marcel Duchamp a dévoilé le nom du lauréat de son édition 2023. Il s’agit de l’artiste plasticien pluridisciplinaire Tarik Kiswanson dont l’œuvre est marquée par l’expérience de l’exil.

Grand favori de cette édition, Tarik Kiswanson succède à Mimosa Echard, Lili Reynaud-Dewar, Cyprien Gaillard, Dominique Gonzalez-Foerster et Clément Cogitore au prix Marcel Duchamp. L’annonce a été faite ce lundi chez Artcurial, à défaut de pouvoir se faire, comme à l’accoutumée, au Centre Pompidou, ayant été mis à mal par un mouvement de grève voté le jour même. Dès lors que le musée rouvrira, les visiteurs pourront y découvrir les œuvres des quatre finalistes, actuellement exposées au 4e étage, au cœur du Cabinet d’art graphique.

Depuis 2000, le prestigieux prix créé sous l’instigation de l’Association pour la diffusion internationale de l’art français (ADIAF) récompense chaque année un artiste contemporain français ou résidant dans l’Hexagone dont le travail renvoie aux enjeux de notre temps. Tarik Kiswanson remporte ainsi une enveloppe de 35 000 € et bénéficiera d’une résidence d’exploration à la Villa Albertine, aux États-Unis.

L’histoire d’un déracinement

Connu pour une pratique à la lisière de différents arts plastiques, allant de la sculpture à la vidéo, en passant par le dessin et la performance, Tarik Kiswanson est l’auteur d’une œuvre ambiguë, qu’il développe depuis près de dix ans. Au Centre Pompidou, un immense cocon blanc, accolé à une commode métallique, semble défier la gravité. Plus loin, d’autres formes ovoïdales se découvrent dans un espace habité par l’absence. 

L’artiste d’origine suédoise, française, jordanienne et palestinienne « explore des formes et états issus de l’expérience de la guerre, du trauma et du déplacement : la reconstruction et renaissance à la fois collective et sociale, individuelle et intime. Un espace poétique, comme en suspens entre mémoire et régénération », renseigne l’institution.

Son histoire familiale est aussi celle d’un déracinement. Ses parents, d’origine palestinienne, ont fui en Jordanie avant de gagner la Suède où Tarik Kiswanson est né. Nourris des questions qui le traversent, ses projets gravitent autour de l’appartenance, de la construction de soi et de la réappropriation d’un exil que l’on n’a pas connu.

Voyages et migrations

Ce sujet d’exploration rejoint ceux des autres finalistes. Intégration, assimilation culturelle, discrimination et inégalités sociales… Chacun d’eux aborde également les problématiques qui découlent des voyages et des migrations. Bouchra Khalili sonde la mémoire de la compagnie de théâtre Al Assifa, tandis que Massinissa Selmani donne à voir des cadres de villégiatures dans lesquelles les êtres se confondent jusqu’à l’effacement.

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Enfin, Bertille Bak – qui se présentait également comme l’une des favorites du prix – dévoile la nature déséquilibrée des rapports qui unissent le Nord et le Sud au travers de la production de masse des fleurs. Par ce biais, partant de la Saint-Valentin, elle dénonce tout autant cette industrie « écologiquement absurde ».

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Article rédigé par
Apolline Coëffet
Apolline Coëffet
Journaliste