L’artiste Mimosa Echard remporte le Prix Marcel Duchamp

18 octobre 2022
Par Lisa Muratore
Mimosa Echard a remporté le Prix Marcel Duchamp. © HUGUES LAWSON-BODY
Mimosa Echard a remporté le Prix Marcel Duchamp. © HUGUES LAWSON-BODY

Le Prix Marcel Duchamp a été remis à Mimosa Echard. L’artiste française devient la 22e lauréat et succède ainsi à la plasticienne Lili Reynaud Dewar.

[Mis à jour le 18 octobre 2022]

Le Directeur du Musée National d’Art Moderne, Xavier Rey, a annoncé, ce lundi 17 octobre, le vainqueur du Prix Marcel Duchamp, en direct du Centre George Pompidou. Il s’agit de Mimosa Echard, récompensée cette année, pour son tableau liquide. Elle devient ainsi la 22e lauréat du prix le plus prestigieux de la scène française en matière d’art contemporain, qui récompense un artiste en milieu de carrière.

L’artiste française de 36 ans a en effet réalisé un mur aquatique afin de discuter de la relation entre l’art et le public. Elle a d’ailleurs ainsi défini son œuvre dans une vidéo : « C’est un tableau liquide, mais aussi une image cryptée, un espace inaccessible ou une chambre. C’est une sorte de machine lacrymale, de fontaine d’urine en boucle, une circulation de fluides corporels à l’infini. »

Mimosa Echard a remporté le Prix Marcel Duchamp

Son œuvre, ainsi que celles de ses trois concurrents – Giulia Andreani, Iván Argote et Philippe Decrauzat – seront exposées jusqu’au 2 janvier 2023, au cœur du Centre George Pompidou, à Paris.

[Article initial, publié le 13 octobre 2022]

L’art contemporain s’invite au cœur du Centre George Pompidou. Après avoir accueilli la 72e édition de la Berlinale, le musée abrite depuis le 5 octobre 2022, les finalistes du Prix Marcel Duchamp, prix destiné à faire rayonner la scène artistique contemporaine. L’édition 2022 réunit cette année, les travaux respectifs de Giulia Andreani, d’Iván Argote, de Philippe Decrauzat et de Mimosa Echard. L’occasion de découvrir quatre mondes distincts dans une exposition qui rassemble à la fois des réflexions sur le féminisme, le postcolonialisme, la cancel culture, la pratique de l’atelier et son rapport aux spectateurs.

Une plongée inédite dans l’art contemporain

Un toile de Giulia Andreani exposée au Centre Pompidou. © Charles Duprat / Giulia Andreani

Ainsi, les visiteurs du Centre Pompidou pourront découvrir tour à tour deux toiles géantes de Giulia Andreani sur lesquelles l’artiste discute du rôle symbolique donné aux femmes. Les plus curieux pourront ensuite plonger dans les œuvres abstraites de Philippe Decrauzat, telles des labyrinthes immersifs.

L’exposition sera aussi l’occasion d’aborder la problématique postcolonialiste à travers la réalisation d’Iván Argote. Sous forme vidéo, l’artiste questionne la place des statues coloniales sur la place publique et leur déboulonnage. Enfin, Mimosa Echard, que l’on découvre en dernier, s’est attelée à l’installation d’un mur aquatique totalement hypnotique pour évoquer le rôle de l’artiste et son rapport au public.

Ce sont donc quatre univers distincts à travers des supports variés qui coexistent au sein du Centre George Pompidou jusqu’en janvier 2023. La conservatrice du Musée national d’art moderne du Centre Pompidou, Aurélie Verdier, défend d’ailleurs le choix d’exposer les univers dichotomiques de ces artistes au nom de la transversalité artistique. Elle souligne par ailleurs : « Ce qui est magnifique dans ce projet, c’est que chaque visiteur se retrouve témoin d’un moment très important dans la carrière d’un artiste. »

En réunissant ces différentes œuvres, le Musée Pompidou, comme l’Adiaf (Association pour la diffusion internationale de l’art français) y voient une façon de promouvoir plus largement l’art contemporain français. Le Prix Marcel Duchamp représente quant à lui un titre honorifique et une façon d’appuyer la place de cet art moderne dans l’Hexagone ainsi qu’à l’étranger. À noter enfin que le 17 octobre prochain, le grand gagnant, parmi ces quatre artistes, sera annoncé et recevra la juteuse somme de 35 000 euros. En parallèle, des masterclass seront organisées par ces quatre finalistes, indépendamment du palmarès, tandis que leurs œuvres seront exposées jusqu’au 2 janvier 2023.

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Article rédigé par
Lisa Muratore
Lisa Muratore
Journaliste