Dans le cadre de son Plan Action!, le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) a décidé de mettre en place une « éco-conditionnalité ». Les productions souhaitant bénéficier d’aides devront désormais estimer le bilan carbone de leur œuvre.
Soutien d’envergure de la production cinématographique, le CNC a décidé de faire usage de sa position au profit d’une noble cause : celle de l’environnement. À compter du 31 mars 2023, les producteurs de films, de séries, de téléfilms ou de tout autre projet audiovisuel souhaitant bénéficier d’aides devront joindre le bilan carbone des œuvres à leur dossier.
Progressive, la conditionnalité s’appliquera quant à elle à partir du 1er janvier 2024. Par ce biais, l’institution entend encourager la diminution des émissions de CO2. Moyens techniques, postproduction, multiplications des trajets, hébergement, restauration et gestion des déchets… L’industrie du cinéma et de l’audiovisuel ne lésine pas avec les dépenses énergétiques.
Transformer l’industrie cinématographique
Adoptée le 4 octobre dernier par le conseil d’administration du CNC, cette mesure s’inscrit dans le Plan Action! initié par la présidence en juin 2021. Ce dispositif inédit vise à accompagner les professionnels dans la mise en place d’une stratégie bas carbone pour tendre vers une industrie plus responsable.
« Un bilan carbone prévisionnel devra être transmis au stade du devis de production, puis un bilan définitif détaillé au stade du devis final de production. L’élaboration de deux bilans permettra de fournir au CNC des données chiffrées sur l’impact environnemental des activités de création des œuvres, mais aussi d’accompagner la transformation du secteur vers une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux », appuie un communiqué.
Loin de se limiter à ce pan de la création cinématographique et audiovisuelle, les œuvres d’animation, immersives et les jeux vidéo seront également soumis à ce bilan carbone dans les années à venir. Les modes de calcul seront adaptés selon les spécificités de chacune des productions, précise le CNC.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le Centre national se sert du cahier des charges de leurs aides publiques dans l’objectif de transformer le secteur. En 2021, l’institution avait déjà conditionné l’obtention de ses fonds au suivi de formations à la prévention du harcèlement sexiste et sexuel.