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À Arles, les archives de la Croix-Rouge interrogent un monde à guérir

06 juillet 2022
Par Apolline Coëffet
Anonyme, Équipe d’ambulanciers de la Croix Rouge, Sumatra, Indonésie, 1873.
Anonyme, Équipe d’ambulanciers de la Croix Rouge, Sumatra, Indonésie, 1873. ©Archives MICR / DR

Jusqu’au 25 septembre, le Palais de l’Archevêché d’Arles accueille Un Monde à guérir dans le cadre des Rencontres de photographie. Les tirages exposés interrogent le rapport à l’image humanitaire.

Ces deux dernières années, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a mené de vastes recherches au sein de leurs collections. Fondé en 1863 par Henri Dunant, l’homme d’affaires s’est très vite saisi du pouvoir des images dans la communication. Devenue un genre à part entière, la photographie humanitaire a développé ses propres codes et a su imposer des thèmes que les fonds de l’association illustrent à merveille.

Encore peu exploré, ce patrimoine photographique retrace plus de seize décennies d’images qui ont toujours eu pour vocation d’attirer les regards sur l’urgence humanitaire dans certaines contrées. À l’inverse, d’autres clichés, beaucoup moins connus, sont restés dans la confidence. Un Monde à guérir témoigne ainsi de cette volonté de multiplier les points de vue afin d’offrir aux visiteurs tout autant de manières d’appréhender les sujets évoqués.

Interroger le rapport aux images humanitaires

Au total, un ensemble de plus de 600 tirages vient illustrer ces récits plus ou moins connus de l’opinion publique. Saisis par des photographes affirmés – notamment issus de l’agence Magnum – ou des travailleurs humanitaires, tous évoquent la complexité d’un terrain souvent difficile à documenter. 

Au-delà de donner à voir l’évolution du genre photographique, Un Monde à guérir entend également interroger le rapport que nous entretenons avec ces images. Depuis l’avènement d’Internet, les réseaux sont saturés de réalités décontextualisées, qui ne représentent qu’une vérité partielle, toute prise de vue demeurant une interprétation subjective. Les manquements créés laissent alors place aux émotions en tous genres.

Jusqu’au 25 septembre, l’exposition arlésienne invite ainsi le public à repenser sa manière de percevoir le monde alentour. Elle lui distribue toutes les clés de lecture pour mieux comprendre les codes de l’image humanitaire.

Un Monde à guérir, au Palais de l’Archevêché, à Arles. Jusqu’au 25/09/2022.

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Article rédigé par
Apolline Coëffet
Apolline Coëffet
Journaliste
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