En résumé
À moins de rechercher des graphismes à la pointe ou une expérience parfaitement optimisée via l’ajout de mods, Skyrim sur Switch se pose comme une alternative sérieuse pour quiconque envisage de (re)partir pour Bordeciel. Non content de proposer une expérience complète, les trois extensions étant intégrées de base, ce portage se montre en effet plutôt solide sur le plan technique. C’est surtout vrai en mode portable, avec lequel les développeurs sont parvenus à trouver un bon compromis entre richesse visuelle et animation stable. S’il est tout à fait légitime de déplorer la présence des mêmes gros bugs d’I.A. six ans après la sortie du jeu originel, le plus gros défaut de cette version Switch demeure néanmoins son prix, élevé au regard de son statut de portage.
Note technique
Les plus et les moins
- Skyrim partout, tout le temps
- Plus de cent heures de jeu garantis
- Un monde immense, détaillé et cohérent
- Une liberté grisante à tous les niveaux
- Les trois extensions incluses
- Plutôt joli en mode portable…
- … mais sensiblement moins sur la télé
- Des PNJ toujours aussi laids
- Les mêmes gros bugs qu’à l’époque
- Des menus peu ergonomiques
- Pas de support des mods
- Ajouts exclusifs à la Switch complètement dispensables
Notre test détaillé
Il y a six ans, avec The Elder Scrolls V: Skyrim, Bethesda Softworks n’a pas seulement donné de vie à toute une région du continent de Tamriel. Il a surtout permis à des millions de joueurs de découvrir une vision colossale du jeu de rôle, dans laquelle la liberté, au sens large, était reine. Riche de centaines (milliers ?) de quêtes, doté d’un univers particulièrement détaillé et habité d’une ambiance nordique saisissante, Skyrim a marqué de son empreinte toute l’industrie du jeu vidéo. Le voir effectuer son retour sur Switch constitue logiquement une excellente nouvelle, sous réserve bien sûr que le portage se montre à la hauteur.
Skyrim démarre de manière sinistre, en mettant le joueur dans la peau d’un prisonnier condamné à être décapité. Mais alors que la hache de son bourreau est à deux doigts de lui fendre la nuque, l’arrivée d’un dragon majestueux va lui donner l’occasion de fuir. Il ne le sait pas encore, mais cette intervention céleste est un clin d’œil du destin. Quelle que soit la race qu’il choisira de donner à son avatar, il incarne un « enfant de dragon », un être capable d’absorber l’âme de ces créatures mythiques pour en retirer des pouvoirs qui prennent la forme de cris. Désormais libre d’aller et venir sur Skyrim (ou Bordeciel en VF), il va pouvoir participer dans le camp de son choix à un conflit opposant les forces impériales aux indépendantistes du coin dans ce qui constitue la trame principale de l’aventure.
Difficile de parler d’un monument comme Skyrim en étant original et en évitant de répéter ce qui a été dit partout ailleurs depuis une demi-douzaine d’années. L’exercice est d’autant plus périlleux qu’il fait partie de ces titres qu’il vaut mieux pratiquer plutôt que décrire ou raconter. Car Skyrim, ce n’est pas forcément une histoire, un ensemble de mécaniques qui s’emboîtent à merveille ou des performances à exhiber au reste de la planète. Skyrim, c’est l’Aventure, celle qui s’écrit avec un A majuscule, celle que chacun décide de vivre comme il l’entend.
Cela peut paraître banal en 2017, maintenant que des jeux comme The Witcher 3 ou The Legend of Zelda: Breath of the Wild sont sortis. Mais lors de son lancement, ce cinquième The Elder Scrolls se caractérisait aussi par une liberté d’action totale. Le joueur était libre d’agir comme bon lui semblait, de suivre ou non la quête principale. D’ailleurs, tout semblait avoir été fait pour l’immerger dans Skyrim (ou Bordeciel en VF), cette région située au nord du continent de Tamriel, pour titiller sa curiosité et l’encourager à s’écarter des sentiers battus. Chercher à venir à bout de tout ce que Skyrim proposait, c’était exploser très largement la centaine d’heures de jeu. Et ça l’est toujours sur Switch, d’autant que cette version intègre d’office les trois extensions que sont Dawnguard, Hearthfire et Dragonborn.
Un bilan technique satisfaisant
Tout ce qui a été dit plus haut, il est fort probable que vous le sachiez déjà. Ce qui nous intéresse ici, c’est surtout la qualité du portage. Et sur ce point, force est d’admettre que les développeurs s’en tirent avec les honneurs. Évidemment, avec la Switch reliée à la télé, le jeu fait pâle figure face à ses meilleures versions : l’aliasing est omniprésent, la distance d’affichage ridicule, et le clipping incessant.
Mais avec la console entre les mains, configuration qui sera privilégiée par une large majorité des joueurs, ce Skyrim fait très bonne impression. La fluidité de l’action n’est jamais prise en défaut, même lors d’affrontements où les nombreux effets générés par les sorts sont censés puiser dans les ressources de la machine. Et en plus, le jeu a la bonne idée de s’appuyer sur les graphismes réalisés pour la Special Edition sortie l’an passé sur PS4 et Xbox One. Résultat : les modélisations, les éclairages ou le rendu de l’eau, notamment, sont plus soignés que ce que l’on pouvait trouver sur PS3 et Xbox 360 à l’époque.
Des ajouts gadgets
Si elles ont le mérite d’exister, les fonctionnalités exclusives à cette version Switch tiennent davantage du gadget que du véritable argument de vente. Les fans de The Legend of Zelda seront sans doute ravis de profiter d’équipements venus tout droit d’Hyrule en scannant les amiibo tirés de la série. Pour épater la galerie, certains seront probablement heureux de désolidariser les Joy-Con de la console pour brandir un bouclier, enchaîner les attaques ou s’adonner au crochetage de serrures. Mais dans le premier cas, l’équipement de Link vient complètement briser la cohérence de l’univers. Et dans le second, outre la fatigue qu’elle entraîne sur une longue session de jeu, la détection de mouvements ne s’avère pas assez précise pour être totalement fiable. Plutôt que de prendre le temps de développer ces différentes fonctionnalités, on aurait préféré que Bethesda Softworks rende le jeu compatible avec les mods ou encore qu’il se penche sur l’interface – inchangée et donc toujours aussi peu pratique.
Conclusion
À moins de rechercher des graphismes à la pointe ou une expérience parfaitement optimisée via l’ajout de mods, Skyrim sur Switch se pose comme une alternative sérieuse pour quiconque envisage de (re)partir pour Bordeciel. Non content de proposer une expérience complète, les trois extensions étant intégrées de base, ce portage se montre en effet plutôt solide sur le plan technique. C’est surtout vrai en mode portable, avec lequel les développeurs sont parvenus à trouver un bon compromis entre richesse visuelle et animation stable. S’il est tout à fait légitime de déplorer la présence des mêmes gros bugs d’I.A. six ans après la sortie du jeu originel, le plus gros défaut de cette version Switch demeure néanmoins son prix, élevé au regard de son statut de portage.