Pour son édition anniversaire, l’iPad « classique » s’offre le ravalement de façade dont il avait bien besoin. Dommage que cela se paie le prix fort.
En résumé
L’iPad 10 est une excellente tablette. Peut-être même la meilleure pour les personnes qui ont des besoins limités et qui veulent profiter du riche écosystème d’applications d’Apple. On apprécie le nouveau design, même si les bordures auraient pu être encore affinées autour de l’écran. Mais de là à dire que ce nouveau produit mérite les 150 € supplémentaires demandés par Apple par rapport à l’iPad 9 ? Nous avons comme un doute. Outre une esthétique (et une connectique) modernisée, l’iPad de 10ᵉ génération reste un iPad assez standard. Au point que l’on conseillerait plutôt de se tourner, si vos économies le permettent, vers un iPad Air M1, beaucoup plus intéressant sur toute la ligne.
Note technique
Les plus et les moins
- Un nouveau design réussi
- De très bonnes performances
- Autonomie de 10 heures
- L'appareil photo avant sur le côté le plus long, la bonne idée
- Enfin de l'USB-C
- Un prix toujours plus élevé
- Pas de 5G
- Quelle galère pour utiliser l'Apple Pencil…
Notre prise en main détaillée
C’est vrai, les tablettes ne remplacent toujours pas les ordinateurs portables dans les usages, mais elles tendent à s’en rapprocher ! Et cet iPad de 10ᵉ génération est probablement la meilleure démonstration des évolutions qui ont jalonné la courte histoire des tablettes numériques au cours de la dernière décennie.
Prise en main réalisée sur un iPad wifi+4G prêté par le constructeur. L’iPad de 10ᵉ génération est déjà disponible à partir de 589,99 €.
Design et ergonomie
Il était plus que temps que l’iPad évolue. On finissait par perdre espoir, alors qu’Apple recyclait année après année le même design un tantinet désuet. C’est désormais chose faite avec ce modèle de 10ᵉ génération qui se modernise de la plus belle des manières.
D’abord, on fait nos adieux au bouton Home. Comme l’iPad Pro et l’iPad Air avant lui, le modèle « classique » des tablettes Apple adopte la navigation gestuelle que les possesseurs d’iPhone connaissent bien. Cela permet aussi à la tablette d’arborer un écran plus grand, aux bordures homogènes, que nous détaillerons plus bas.
Le nouvel iPad est un peu plus large (179,5 mm) que son aîné (174,1 mm), mais surtout plus fin (7 mm) et plus léger (477 g en wifi, 481 g en wifi+4G). Il est toujours très adapté à un usage nomade et offre une surface de lecture quasi parfaite. Le compromis idéal, selon nous, entre confort et encombrement.
Outre ce design repensé, l’iPad 10 adopte aussi – enfin ! – un port USB-C. De toute façon, Apple n’a plus le choix. Par contre, la prise jack 3,5 mm disparaît dans la foulée. De quoi faire grincer les dents des audiophiles.
Du reste, on retrouve toujours deux haut-parleurs stéréo sur les tranches latérales qui, comme à l’accoutumée, délivrent un son de qualité au volume puissant. Un unique appareil photo trouve aussi sa place à l’arrière de l’ardoise, sur lequel nous reviendrons un peu plus en détail plus bas.
La tranche gauche de l’iPad affiche le Smart Connector qui permet notamment de venir greffer le nouveau Magic Keyboard, spécialement conçu pour ce modèle. À son propos, on doit dire qu’on apprécie particulièrement la possibilité d’en dissocier les deux parties (se passer du clavier et ne conserver que la protection dorsale, ou l’inverse).
Pas de Face ID sur l’iPad 10, mais ce bon vieux Touch ID qui, comme sur l’iPad Air, s’intègre directement sur le bouton de mise sous tension de l’appareil, sur la tranche supérieure.
Enfin, parlons Apple Pencil. Vous avez sans doute suivi l’affaire, l’iPad 10 est compatible avec l’Apple Pencil de première génération… qui s’appaire via un port Lightning. Or, l’iPad de 10ᵉ génération étant passé à l’USB-C, comment faire ? Apple commercialise désormais contre 10 € un adaptateur Lightning vers USB-C pour pallier la situation (il est fourni pour tout nouvel achat d’un Apple Pencil 1). On se retrouve toutefois avec une installation qui frôle le ridicule : le stylet doit être rattaché à l’adaptateur, qui lui-même doit être branché via le câble USB-C à la tablette. Pourquoi ne pas avoir opté pour un adaptateur disposant d’une prise USB-C mâle ? Le mystère reste entier.
L’écran
La nouvelle conception de l’iPad 10 lui permet d’augmenter la diagonale de son écran Liquid Retina (LCD IPS) à 10,9” contre 10,2” sur le modèle précédent. La définition plafonne à 2 360×1 640 pixels pour une résolution de 261 ppp. Pas de changement du côté de la fréquence de balayage, qui en reste à 60 Hz comme sur l’iPad Air M1. ProMotion (120 Hz) est un atout qui est, chez Apple, réservé aux iPad Pro ou aux iPhone 14 Pro par exemple.
Ceci étant, rien à regretter du côté de la réactivité de la dalle. Que ce soit au doigt ou avec l’Apple Pencil, l’iPad 10 répond instantanément à nos requêtes. On prendra donc un grand plaisir à dessiner, colorier ou simplement prendre des notes sur les différentes applications à disposition.
Côté luminosité, si l’écran n’atteint pas le pic lumineux d’un iPad Pro 12 mini-LED, il semble correspondre aux promesses de 500 nits avancées par le constructeur. En clair, l’écran est parfaitement lisible en intérieur, mais montrera quelques difficultés en extérieur, surtout si le soleil est à son zénith.
Performances et interface
L’iPad 10 adopte la puce A14 Bionic que l’on retrouvait il y a deux ans dans les iPhone 12 et iPhone 12 Pro. Un chipset qui, malheureusement pour celles et ceux qui opteront pour une version cellulaire, n’autorise pas une connexion 5G, mais qui offre malgré tout des performances de pointe. Surtout si l’on se limite à de la navigation web et de la lecture de vidéos.
Quoi que, même pour du jeu, l’A14 se défend très bien. Sur un mastodonte comme Genshin Impact, nous avons pu choisir les réglages graphiques élevés en conservant une fluidité très confortable.
Paradoxalement, l’iPad 10 n’embarque pas en sortie de boîte iPadOS 16.1. Il suffit cependant de l’installer en passant par les réglages afin de découvrir, notamment, les widgets sur l’écran de verrouillage.
Attention, rappelons que Stage Manager, l’une des nouveautés phares d’iPadOS 16, n’est disponible que sur les iPad équipés d’une puce M1. Ce nouveau modèle est donc exclu de fait. Enfin côté mises à jour, Apple fait toujours figure de bon élève et promet au moins cinq voire six années de mises à niveau. De quoi envisager un investissement sur le long terme, donc.
Photo
Bien entendu, l’iPad n’est pas un appareil destiné au photographes ni aux vidéastes. Ceci dit, l’unique capteur grand-angle à l’arrière de la tablette s’améliore en passant de 8 à 12 mégapixels cette année.
Pas de miracle cependant, les clichés restent assez grossiers aux entournures, même en pleine journée. L’iPad ne profite pas des derniers raffinements d’Apple en matière de photographie computationnelle ; le HDR n’est pas fameux et le niveau de détail assez pauvre. Aussi, on ne trouve ni mode Portrait ni mode Nuit pour gagner en polyvalence.
À l’avant, on conserve le même capteur 12 mégapixels que les précédents modèles. Au détail près que le capteur est désormais logé sur le côté le plus long de l’iPad, et non plus au sommet de la tablette (quand on la tient à la verticale). Ainsi, lorsque la tablette est placée devant vous à l’horizontale, l’appareil photo vous fait face et vous maintient au centre de l’image. Un bon point.
Autonomie
S’il faudra attendre un test complet du Labo pour des mesures objectives, nos observations nous permettent a priori de confirmer les annonces du fabricant. L’iPad 10 est effectivement en mesure d’offrir environ 10 heures d’autonomie en usage mixte (navigation et lecture vidéo).
D’après les découvertes de certains experts, la batterie embarquée serait toutefois de moindre capacité (28,6 Wh) par rapport à l’iPad 9 (32,4 Wh). Toutefois, la puce A14 Bionic offrirait une meilleure efficience énergétique, autorisant une endurance à peu près équivalente.
Enfin du côté de la recharge, aucun changement à signaler. Fourni avec un adaptateur secteur 20 W, l’iPad 10 demande environ 3 heures pour repasser de 0 à 100 % d’autonomie.
