À l’origine des légendaires FATALITY, la série Mortal Kombat est l’une des plus anciennes licences de jeux de combats. Avec une reboot de la série en 2023, la franchise de Warner Bros compte repartir sur de nouvelles bases.
L’histoire vidéoludique de Mortal Kombat
La création de la licence
Mortal Kombat est l’un des trois jeux de combat les plus célèbres à travers le monde, avec Street Fighter et Tekken, mais est le seul qui ne nous vient pas tout droit du Japon, puisqu’il s’agit d’une licence créée aux États-Unis. Si aujourd’hui Mortal Kombat a du mal à tenir le rythme de gros éditeurs comme Capcom et Bandai-Namco, il faut revenir à l’origine de la licence pour comprendre l’impact qu’a eu la série Mortal Kombat sur l’univers vidéoludique voire même sur la pop culture tout entière, et comment elle a influencé le domaine du jeu de combat.
En 1987, un jeu de combat nommé Street Fighter a réussi à conquérir les joueurs japonais, d’abord dans les salles d’arcade, puis rapidement sur les consoles de l’époque. Le jeu dépassera largement les frontières du pays du soleil levant, arrivant jusqu’en Europe et en Amérique. Si en Europe le succès est présent, c’est en Amérique qu’on voit les joueurs se ruer sur le jeu de combat. 4 ans après, en 1991, le second opus confirmera le succès du premier jeu de la série Street Fighter à travers le monde. Mais où est Mortal Kombat dans tout ça ? C’est justement le succès de Street Fighter qui va donner une raison à de nombreux studios de tenter leur chance dans l’univers du jeu de combat, ce qui est le cas de Midway Games, un développeur de jeux vidéo d’arcade américain.
Le petit studio va donc commencer à travailler sur le projet, et ce avec une toute petite équipe qui compte uniquement 4 personnes. Au départ, le projet se dirigeait sur un jeu basé sur le film Bloodsport où Jean-Claude Van Damme incarne le personnage principal. Cependant, le studio a été contraint de changer d’idée, le film ayant déjà accordé les droits d’une adaptation à un autre studio, qui annulera par la suite le jeu. Après réflexion, le petit groupe décide de garder l’idée du tournoi d’arts martiaux en créant une histoire et des personnages propres à la série. L’idée de Mortal Kombat est née.
Le développement se déroulera sans difficulté particulière, à l’exception de la difficulté économique. En effet, Midway Games est un petit studio qui n’a pour le moment pas eu de grands succès. Et puisque le projet se dirige vers un jeu d’arcade uniquement, pas besoin d’éditeur, donc pas de financement supplémentaire. Pour économiser du temps, et donc de l’argent, les développeurs vont utiliser une technique peu habituelle : la digitalisation des acteurs. Cela consiste à prendre beaucoup de photos des acteurs dans un studio, de les détourer avant de les intégrer dans les décors du jeu. Une méthode qui ne demande que quelques jours de travail pour les acteurs, et donc un salaire beaucoup moindre. En plus de ça, le rendu est original et très réaliste, ce qui aidera le jeu à se démarquer par la suite.
Une fois le jeu terminé, une phase de test aura lieu dans une salle d’arcade de Chicago. Une machine avait été laissée entre toutes les autres afin de voir si les joueurs qui essaient le jeu vont l’apprécier, sans forcément faire de publicité en amont. Lors du premier jour de test, aucun joueur n’a approché la machine. Pour être plus précis, presqu’aucune machine n’a été utilisé ce jour-là. La raison ? C’était le jour de la finale de la NBA, sport emblématique des américains, encore plus chez les jeunes. En revanche, les jours suivants ont été très concluants ! Dès les premières utilisations de la machine, un groupe s’est formé autour pour découvrir les scènes spectaculaires de fin de combat, particulièrement violentes, les FATALITY.
Un jeu jugé trop violent
Dès le début de la commercialisation de Mortal Kombat dans les salles d’arcade, les bornes du jeu sont prises d’assaut par de jeunes joueurs voulant tous jouer au nouveau jeu de combat. La raison est simple, Mortal Kombat se différencie par le réalisme et la violence dans le jeu. Comme expliqué dans la partie précédente, la digitalisation des acteurs apporte beaucoup sur le plan du réalisme, mais c’est sans compter les jets de sang après chaque coup envoyé. Si l’aspect violent est déjà bien plus présent que sur les autres jeux de combat avec le sang, les FATALITY en fin de partie creuseront encore plus l’écart. Ces FATALITY qui sont devenues emblématiques dans la pop culture nous viennent des cinématiques de fin de combat, qui se déclenchent en fonction du dernier combo effectué. Et ces cinématiques sont justement très, très, très (très) violente, surtout pour un jeune public à un moment où les jeux vidéo se voulaient mignons et sages, après 10 ans de Mario Bros.
Chacun des 10 personnages du jeu (seulement 7 sont jouables) possède une FATALITY unique. Puisque chaque personnage est inspiré d’une célébrité ou d’un personnage dans une œuvre de fiction, la FATALITY en est aussi inspirée.
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Par exemple, le personnage de Sub Zéro est inspiré d’un assassin du clan chinois Lin Kuei, et possède une FATALITY très connue, inspirée du film emblématique Prédator sorti quelques années plus tôt. La preuve en image :
Si les FATALITY ont créé un engouement énorme chez les joueurs (les 200 machines à travers les USA n’ont pas suffi à satisfaire les joueurs), la violence hors du commun présente dans Mortal Kombat participera au succès du jeu. Pourtant, la publicité du jeu n’était pas bonne, mais l’Histoire a montré que les jeux créant des bad buzz comme cela ont toujours connu du succès. GTA confirmera cette logique vers les années 2000 :
En même temps que Mortal Kombat, un autre jeu faisait polémique pour un autre sujet : le voyeurisme. Night Trap était un jeu, ou plutôt un film interactif, où les personnages étaient habillés en petite tenue. Que ce soit Mortal Kombat ou Night Trap, voire même DOOM l’année suivante, tous les jeux n’étaient logiquement pas à destination des plus petits, ce qui a poussé les politiques de l’époque à vouloir encadrer le domaine des jeux vidéo. De longs débats ont eu lieux les mois suivants, certains voulaient interdire totalement les jeux vidéo quand d’autres prônaient la liberté d’expression.
En 1994, les spécialistes se sont mis d’accord pour créer un système de notation afin d’avertir le public de potentielles dérives dans les jeux vidéo. Cette classification qui existe toujours se nomme Entertainment Software Rating Board (ESRB) et s’applique en Amérique du Nord. Elle inspirera fortement le système européen Pan European Game Information, que l’on connaît tous sous le nom PEGI.
Une fois ces classifications en activité, la série Mortal Kombat est restée comme un emblème de la violence dans les jeux vidéo par son historique, mais s’est fait remplacée par DOOM qui a connu un succès supérieur à toutes les échelles et plus tard par les cultisimes Grand Theft Auto et Call of Duty.
On ne sait pas réellement si ce système de classement a influencé les ventes par la suite, mais cela a surtout permis de dédouaner en grande partie les développeurs et éditeurs du contenu dans le jeu.
Malgré ces débuts compliqués, Mortal Kombat a réussi à devenir une des séries les plus emblématiques des jeux vidéo.
Un retour aux sources
2023 fête les 32 ans de la série, mais surtout un nouveau départ pour Mortal Kombat.
En effet, après 11 épisodes principaux et 8 jeux secondaires, la série veut repartir sur de bonnes bases. Pour l’occasion, Mortal Kombat repart au numéro 1 avec Mortal Kombat 1. On pourra tout de même y retrouver les personnages emblématiques de la série tels que Scorpion et Sub-Zero :
Le gros changement par rapport aux jeux précédent sera le gameplay, avec un système de Kaméo omniprésent qui se rapproche du style de Dragon Ball Fighter Z, en choisissant plusieurs kombattants.
Avec ces Kaméos, Mortal Kombat peut logiquement inviter de grandes licences rejoindre le Kombat. Tous les jeux de combats ont déjà collaboré avec de grandes licences, Mortal Kombat avec DC Universe ou Street Fighter avec Marvel, sans oublier les jeux créés par des univers vaste et connus comme Multiversus ou LEGO Brawls, voire même project L de Riot Games. Ajouter des personnages de la pop culture dans le jeu, des personnages appréciés par le grand public est une bonne stratégie pour attirer un maximum de joueurs. C’est pour cela qu’avant même sa sortie, un univers très apprécié a déjà été confirmé en tant que premier DLC du jeu : The Boys, la série originale de Prime Vidéo.
À quelques semaines de la sortie du jeu, le reboot semble être une bonne idée pour redonner une bouffée d’air à la licence historique. Il faudra cependant attendre le 19 septembre pour avoir le verdict. En attendant, on a regroupé tout ce qu’il faut savoir sur le retour de la licence :
La liste des jeux Mortal Kombat en Europe
LÉGENDE : Consoles fabriquées par Sony, Microsoft, Nintendo, SEGA, autres.
La liste des jeux principaux
- Mortal Kombat (1993) Super NES, Game Boy, Mega Drive, Game Gear
- Mortal Kombat II (1994) Super NES, Game Boy, Saturn, Mega Drive
- Mortal Kombat 3 (1995) PlayStation, Super NES
- Mortal Kombat 4 (1997) PlayStation, Nintendo 64, Game Boy Color, PC, Arcade
- Mortal Kombat : Deadly Alliance (2003) PlayStation 2, Xbox, Game Cube, Game Boy Advance
- Mortal Kombat : Mystification (2004) PlayStation 2, Xbox
- Mortal Kombat : Armageddon (2006) PlayStation 2, Xbox, Wii
- Mortal Kombat vs. DC Universe (2008) PlayStation 3, Xbox 360
- Mortal Kombat (2011) PlayStation 3, PS Vita, Xbox 360, PC
- Mortal Kombat X (2015) PlayStation 4, Xbox One, PC
- Mortal Kombat 11 (2019) PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox Series, Xbox One, Switch, PC
- Mortal Kombat 1 (2023) PlayStation 5, Xbox Series, Switch, PC
La liste des jeux secondaires
- Ultimate Mortal Kombat 3 (1996) Xbox 360, DS, Saturn
- Mortal Kombat Trilogy (1996) PlayStation, Nintendo 64, Saturn
- Mortal Kombat Mythologies : Sub-Zero (1997) PlayStation, Nintendo 64
- Mortal Kombat : Special Forces (2000) PlayStation
- Mortal Kombat Advance (2002) Game Boy Advance
- Mortal Kombat : Shaolin Monks (2005) PlayStation 2, Xbox
- Mortal Kombat : Unchained (2006) PSP
- Mortal Kombat Mobile (2015) Mobile
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